Monde autochtone 2017 : Le Nicaragua

Publié le 9 Octobre 2017

Marila Luisa Acosta

Les sept peuples autochtones du Nicaragua se distribuent historiquement et culturellement dans le Pacifique, le Centre et le Nord du pays où se trouvent les chorotega (221 000), les cacaopera ou matagalpa (97 500), les ocanxiu ou sutiaba (49 000), et les nahoa ou náhuatl (20 000) ; de l’autre côté, sur la Côte caraïbe (ou Atlantique) habitent les mískitu (150 000), les sumu-mayangna (27 000) et les rama (2 000).

D’autres peuples jouissent de droits collectifs, conformément à la Constitution politique du Nicaragua (1987), tels que les afro-descendants, qualifiés de « communautés ethniques » dans la législation nationale, et comprenant les créoles ou kriol (43 000) et les garifuna (2500).

En 1979, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) a pris le pouvoir et a dû affronter postérieurement un front armé soutenu par les États-Unis, auquel ont participé les peuples autochtones de la côte Caraïbe notamment les mískitu.

En 1987, et pour en finir avec la résistance autochtone, le FSLN a créé les Régions autonomes de la Côte caraïbe (Atlantique) Nord et Sud (RACCN/RACCS), sur la base d’une nouvelle Constitution politique et d’un statut d’autonomie (article 28).

En 2001, après le verdict de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) dans le cas de la communauté mayangna (sumo) de Awas Tingni VS l’État nicaraguayen, la Loi 445 a été émise au sujet du Régime de propriété communale des peuples autochtones et communautés ethniques des régions autonomes de la Côte Atlantique du Nicaragua et des fleuves Bocay, Coco, Indio et Maíz.

En 2003, celle-ci ajoute le droit à l’autogouvernement dans les communautés et crée une procédure pour la titularisation des territoires.

Dès 2005, l’État débute un processus de titularisation de 23 territoires autochtones et afro-descendants dans les Régions autonomes, qui culmine avec la remise, au cours de l’année 2013, de titres de propriétés.

En outre, la Loi générale d’éducation de 2006 reconnaît un Système éducatif autonomique régional (SEAR).

Et en 2007, le Nicaragua vote en faveur de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones et ratifie, en 2010, la Convention 169 de l’OIT.

L’année 2016 est marquée par une grave situation d’illégalité pour les autorités autochtones et afro-descendantes du Nicaragua. Il est important de souligner le respect limité de leurs titres de propriété communale et de représentation légale de leurs communautés, l’augmentation de morts de plongeurs mískitu liées à la pêche de concombres de mer dans les Caraïbes.

De même qu’en 2015, sous l’impulsion unilatérale du gouvernement national, l’avancement de la construction de la route du Grand canal interocéanique sur les terres communales continue d’être un enjeu préoccupant. Sur le plan international, le cas Acosta & Co VS Nicaragua a été amené devant la Cour interaméricaine des droits de l’homme et est en attente du jugement qui devrait être rendu l’an prochain.

 

LIRE LE RAPPORT

 

Thème qui y sont abordés

Les hommes du peuple Mískitu et la pêche du concombre de mer

Le cas Acosta & Co VS Nicaragua devant la CIDH

Le respect limité par l’État des titres de propriété communale L’État du Nicaragua : un « tiers » dans le Bassin du Lac des Perles

La Communauté de Tilba Lupia exclue du Territoire Tasba Pri

Le titre des Créoles de Bluefields

Le Territoire rama et kriol titularisé par l’État en 2009

Le député Brooklyn Rivera est de retour à l’Assemblée nationale

Mesures de protection émises par la Cour et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Nicaragua, #Peuples originaires

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