Canada : La nation Nuxálk
Publié le 26 Novembre 2017

Première nation du Canada qui vivait dans la région intérieure de la Colombie britannique autour de Bella Coola.
Langue : nuxalk de la famille des langues salish de la côte.
Population : 600 personnes
Bella coola est une anglicisation d’un mot heiltsuk pour les locuteurs de la langue nuxalk. Ce terme de Bella coola n’est pas apprécié par le peuple.
Les peuples Nuxálk sont connus sous le nom collectif de Nuxalkmx et sont constitués de lignées représentant des villages ancestraux de leur territoire.
Ils font partie du groupe culturel de la côte nord-ouest.


Il y avait 4 ou 5 sous-groupes liés linguistiquement, territorialement et culturellement mais non politiquement. Il y avait plusieurs villages permanents au sud et à l’est de Bella coola et de Haisla, à l’est de la côte de la Reine-Charlotte en Colombie britannique.
Histoire

By Wilhelm Sievers (1860 - 1921) - Allgemeine Landeskunde: Amerika (1895-1897), Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12049742
Ils arrivent dans la région vers 1400 et en 1793 rencontrent les explorateurs George Vancouver et Alexander Mackenzie avec lesquels ils échangent des poissons et des peaux contre du fer, du cuivre, des couteaux et d’autres objets.
La compagnie de la Baie d’Hudson maintient un fort de 1833 à 1843 pour faciliter le commerce des fourrures. A cette période les Nuxálk empêchent les Carriers d’atteindre la côte. Ils conserveront un monopole commercial jusqu’à la découverte de l’or dans leur région en 1851. La maladie (épidémies de maladies infectieuses) l’alcool, la faim se conjuguent pour affaiblir et tuer de nombreux amérindiens à cette époque.
Une grave épidémie de variole surgit en 1863 et les force à l’abandon de leurs villages.
La compagnie de la Baie d’Hudson exploite un autre poste de traite sur le territoire des Nuxálk dans les années 1870/1880.
En 1885 des Nuxálk voyagent en Allemagne et se produisent pendant 13 mois dansant et chantant pour un public européen et inspirant l’anthropologue Franz Boas qui commence à étudier les peuples de la côte nord-ouest.
Le premier établissement européen local non indien est une colonie norvégienne qui s’établit dans la vallée de Bella Coola en 1894.
Les groupes Nuxálk sont affaiblis par la transition progressive vers une économie commerciale de pêche, l’exploitation forestière , au remplacement de leurs logements traditionnels pour des structures familiales qui amènent à la consolidation des cérémonies et l’abandon des chants.
Dans les années 1960/1970 ils se réapproprient leurs anciennes chansons en utilisant les enregistrements réalisés par les anthropologues.
Dans les années 1970 il y a une renaissance culturelle de la culture traditionnelle comprenant les masques et les danses.
Leurs villages étaient constitués de maisons en planches de cèdre rouge une espèce abondante dans leur région. Les grands villages pouvaient contenir jusqu’à un millier de personnes. Les portes des maisons et les planches étaient ornées de sculptures ainsi que les poteaux d’entrée et les totems. Les thèmes étaient des symboles illustrant les familles ou les clans, leur histoire ou la mythologie.

Les sculpteurs sur bois étaient des experts dans la confection de prestigieux masques, de mâts totémiques, de perches frontales des maisons entre autres œuvres.
Les totems signifiaient les esprits gardiens veillant sur les familles, les clans, les tribus, avec des motifs incluant des oiseaux de tonnerre, différentes couleurs dont le noir, le rouge, le vert, le jaune et le turquoise.

Ils fabriquaient également des pirogues à partir de rondins de cèdres évidés avec un arc orné. Le bois était assoupli par le sculpteur en utiliser la cuisson à la vapeur. Les pirogues étaient parfaites pour voyager sur les cours d’eau rapides avec des eaux peu profondes, elles étaient aussi robustes pour les eaux agitées de la rivière Bella Coola. Plusieurs types de canots étaient utilisés.
Religion

Leur religion reconnaît au moins 4 ou 5 mondes avec à l’intérieur de chaque un centre et un monde humain. Un être surnaturel maintient ce niveau plat au niveau mondial et équilibré. Il y a de nombreuses divinités dont une divinité féminine suprême. Ils pensent que toute chose a un esprit pouvant intervenir dans la vie des gens.
Les cérémonies sont riches et dominées par des sociétés secrètes et par le potlatch. L’appartenance à l’une de ces sociétés est limitée aux enfants et aux parents de certains chefs. Il y a des périodes prolongées de réclusion accompagnées d’une initiation et des chansons, l’exposition de masques sculptés avec des crêtes. Une autre société du nom de kusiut est basée sur le contact avec les êtres surnaturels. Les chants et les masques représentent les êtres surnaturels. Cette danse a lieu de novembre à mars.
Toute personne pouvait devenir chaman, l’évènement se produisait quand un être surnaturel conférait ce pouvoir à travers une visite ou des chansons et apportait le pouvoir de guérison.
Société

30 à 60 villages autonomes étaient composés de 2 à 30 maisons disposées en rang le long d’une rivière ou d’un cours d’eau. Chaque village avait un chef, le statut étant souvent héréditaire ou selon des prérogatives et la richesse. Mais néanmoins le chef avait peu de pouvoir de décision.
Les zones de pêche et de chasse étaient des zones revendiquées par les groupes de descendance. Les chasseurs subissaient une préparation rituelle. Les unités d’organisation sociale incluaient le ménage, le village et la descendance, en quelques mots ceux qui avaient une mythologie ancestrale commune. Un enfant pouvait hériter des groupes de descendance des deux parents mais la résidence avec la famille du père avait tendance à renforcer la lignée patrilinéaire. Le statut social importait et était clairement défini. L’élément clé de la position sociale était le fait de donner des cadeaux lors des potlatchs.
Les bébés naissaient avec l’aide de sage-femme dans les huttes de naissance dans les bois. Leurs têtes étaient aplaties pendant les premiers mois et ils étaient massés chaque jour.
Les parents riches donnaient un potlatch pour l’attribution du nom. Les cloisons nasales étaient percées pour les enfants de statut élevé pour les garçons comme pour les filles ce qui donnait aussi l’occasion de donner un potlatch.

La puberté était un moment où les filles devaient observer une réclusion avec des restrictions alimentaires et comportementales pendant un an. Il n’y avait pas de rite de puberté pour les garçons.
Par contre lorsque les jeunes garçons chassaient leur premier gibier celui-ci était distribué et consommé rituellement comme pour les premières cueillettes des filles.
Même si l’identité de la famille ancestrale importait ils se sont beaucoup mariés avec d’autres peuples.
La cruauté, la négligence et l’infidélité étaient des motifs de divorce.
Les morts étaient enterrés accroupis dans une boîte en bois parfois dans des grottes ou sur des échafaudages avec des pylônes commémoratifs.
La musique était à la fois sacrée et laïque. La musique sacrée chantée par un chœur accompagnée de bâtons , tambours et 3 artistes principaux. Des instruments à vents symbolisaient les êtres surnaturels.
Les maisons permanentes étaient de grandes structures en planches de cèdre rouge, elles étaient sur pilotis pour éviter les inondations et les ennemis. Elle contenait une famille élargie. L’entrée se faisait par une porte encadrée de deux poteaux sculptés.

Ressources
Ils avaient des ressources régulières dont le poisson représentait l’aliment de base. Ils consommaient 5 types de saumon, la truite arc-en-ciel, la truite tardée, l’eulakane, le hareng du Pacifique. Les poissons étaient bouillis rôtis, séchés à la fumée. L’eulakane était très précieux pour sa graisse. Le premier saumon quinnat et l’eulakane de la saison étaient consommés rituellement.
D’autres produits de la mer étaient au menu : coquillages, phoques otaries, baleines échouées.
Ils chassaient aussi des mammifères terrestres : chèvre de montagne, ours, lynx, lièvre, marmotte, castor, cerf, volaille.
Ils récoltaient plus de 135 plantes utilisées dans l’alimentation et la médecine et comme matières premières.
Les femmes récoltaient en plus des plantes, des baies, les couches de cambium du pruche de l’ouest qui étaient cuites à la vapeur avec des feuilles de chou séchées et mélangées à de la graisse d’eulakane (le cambium est comestible, il s’agit d’une fine couche de cellules méristématiques situées entre le bois et le liber)
Les poissons étaient capturés avec des barrages, des harpons, des épuisettes et des râteaux, des hameçons.
La chasse utilisait des pièges, des lances, les arcs et les flèches.

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Les matières premières disponibles et les plus importantes : le bois, la pierre (vaisselle, contenants, boîtes, cuillères), le corne de mouton (cuillères), l’écorce de cèdre ( tapis, vêtements, paniers, corde, lignes pour la pêche)
Les hommes construisaient des canots en bois de plusieurs types, un long et étroit dans une seule pièce de cèdre rouge pour la rivière et 4 types de canots de mer décorés de motifs ou peints en noir.
Les femmes fabriquaient des paniers en bois de cèdre pour le stockage.
La sculpture sur bois était un art cérémoniel comme les masques et les poteaux d’entrée, les perches frontales des maisons. Les sculptures étaient peintes et décorées de figures.
Il faisaient la guerre contre les Porteurs, les Chilcotins et les Kwakiutl.
De nos jours

Première Nation Kitasoo Xaixai
Il y a 7 réserves occupant 2024 hectares à l’embouchure de la rivière Bella Coola. Il y a 1140 personnes, dont 718 sur les réserves.
Les bandes sont affiliées au conseil tribal Oowekeene/Kitasoo
L’économie provient d’une usine de fumage de scierie, de la pêche commerciale, d’une licence de fermr arboricole.
L’entité tribale est reconnue par le gouvernement fédéral et provincial.
Heiltsuk nation Bella bella
Skin Tyee Wetsuwweten
Nuxálk nation
source 1 + wikipedia