Brésil : Répression, la réponse du gouvernement au peuple Munduruku
Publié le 25 Octobre 2017
Comment être surpris du rôle de la Funai ?
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Le 13 octobre 2017, environ 80 Indiens Mundurukus ont débarqué sur le chantier de la centrale hydroélectrique de São Manuel, dans l'État du Mato Grosso. Après un voyage de sept jours depuis l'État de Pará, à travers la rivière Teles Pires, les Mundurukus sont arrivés pour faire appliquer l'accord conclu en juillet dernier avec les entreprises responsables de la construction des centrales hydroélectriques de São Manuel et de Teles Pires. Les entreprises de construction ont été responsables de la destruction des deux principaux sites sacrés de la nation Munduruku (Dekuka' a ou Cerro de los Monos et Karobixexe ou les sept cascades du Teles Pires, maison de la mère du poisson), ainsi que de la profanation de plus de dix urnes funéraires qui ont été enlevées de l'endroit où les barrages ont été construits.
Arrivés sur le site du barrage, les indigènes ont été accueillis par une opération de la Force nationale de sécurité, qui a lancé des bombes lacrymogènes contre la délégation d'hommes, de femmes et d'enfants du peuple Munduruku. L'action a été autorisée par le Ministère de la justice et de la sécurité publique, en réponse à une demande du Ministère des mines et de l'énergie.
Un acte d'interdiction - une ordonnance judiciaire qui avait préalablement criminalisé trois chefs indigènes et imposé une amende au cas où une action serait intentée dans la zone de construction de São Manuel - avait été rendue le 11 octobre par le juge Marcel Queiróz Linhares, du deuxième Tribunal fédéral de Sinop. Les travaux sont sous la responsabilité de trois sociétés: EDP Brasil, Furnas Centrais Elétricas et China Three Gorges Corporation. Selon les médias locaux, l'envoi de l'opération à Brasilia le 14 octobre a été accompagné par le secrétaire national à la Sécurité publique, le général Carlos Alberto Santos Cruz, et par le directeur de la Force nationale, le colonel Joviano Conceição Lima.
La principale demande des Mundurukus est que les constructeurs des deux centrales hydroélectriques s'excusent formellement auprès d'eux pour les dommages causés à leurs sites sacrés et aux urnes funéraires.
Cette action en justice avait déjà été présentée aux entreprises et au gouvernement fédéral en juillet dernier, lorsqu'une première action du peuple Munduruku a eu lieu à la centrale hydroélectrique de São Manoel. Il avait alors été convenu d'organiser une audition publique les 28 et 29 septembre dans le village de Missão Cururu, sur les rives du fleuve Cururu à Jacareacanga, à laquelle assisteraient le ministère public fédéral (MPF), la présidence de la Fondation nationale indienne (FUNAI) et quelques représentants des entreprises. Cependant, seul le MPF s'est présenté au rendez-vous. D'autre part, les entreprises ont envoyé une note dans laquelle elles revendiquaient des responsabilités et des dommages-intérêts, ce qui a provoqué une nouvelle mobilisation indigène.
"On revient parce que c'est une détermination spirituelle. Nous devons faire respecter nos rituels, mais tant que la compagnie n'assume pas sa responsabilité et ne s'excuse pas, ni nous ni les esprits ne se calmeront. Ensuite, nous y allons avec la protection de nos ancêtres", explique l'un des chamans du groupe.
Négociations
Le 13 octobre dernier, outre la Force de sécurité nationale, les Mundurukus ont été reçus par un huissier de justice qui, par l'intermédiaire d'un commissaire de la Police fédérale, a présenté la notification judiciaire leur interdisant d'entrer sur le chantier.
Les Mundurukus ont expliqué qu'ils allaient visiter leurs esprits ancestraux, accomplir leur rituel et exiger que les compagnies se conforment aux accords signés lors de la dernière occupation de la centrale hydroélectrique de São Manoel.
Les peuples autochtones sont en pleine disposition de dialogue, mais ils demandent à rencontrer les autorités ayant un pouvoir de décision, c'est-à-dire avec le maximum d'instances de chaque entité, afin que les abus commis sur leurs lieux et êtres sacrés ne restent pas impunis.
Vendredi soir, il a été convenu que les Mundurukus seraient escortés pour une seconde visite aux urnes funéraires du Musée de Alta Floresta, après le rituel nocturne à Dekoka' a, où ils pourraient ensuite se reposer sur le sol autour du feu de camp, près de l'ancienne maison de la Mère de la Chasse.
Samedi, des représentants de la FUNAI de Brasilia sont arrivés à Alta Floresta et ont annoncé l'impossibilité d'une réunion immédiate avec la présidence des organes fédéraux, suggérant qu'elle soit reportée au mois de novembre. Dimanche, les Mundurukus sont allés visiter à nouveau les urnes funéraires de leurs proches et ont eu une réunion tendue avec des représentants de la FUNAI, mais ils n'ont rien obtenu.
L'impasse se poursuit. Les Mundurukus restent dans la région des barrages, tandis que la Force nationale est autorisée jusqu'au 31 décembre à "prévenir tout événement qui pourrait mettre en danger la sécurité des personnes concernées, l'ordre public, la continuité des travaux de conclusion de la centrale hydroélectrique de São Manoel".
Voici le communiqué du Movimiento Iperegayu du peuple Munduruku :
Le peuple Munduruku est de retour!
Nous, les femmes et les hommes du peuple Munduruku, nous revenons avec nos chamans près de nos Dekuka' a et Karubixexe. Nous sommes ici pour faire notre rituel. Nous étions ici en juillet pour parler avec les pariwat (non-autochtones) qui ont détruit notre lieu sacré. L'endroit où vivent nos ancêtres.
Tout d'abord, nous voulons que les dapixiiat (les menteurs) s'éloignent de nous. Qu'ils n'apparaissent plus ici, les mensonges que vous nous avez racontés en juillet nous ont obscurcis les yeux, mais nos chamans sont avec nous et maintenant ils ne laisseront pas la captivité de leur bouche rendre notre peuple malade. Nous voulons parler à des gens sérieux.
Vous, pariwat, vous ne comprenez pas ce que nous écrivons, vous nous écoutez, mais vous ne savez pas écouter. Nous avons fait l'audition sur nos sites sacrés et la FUNAI et les représentants de la société ne sont pas venus, ce sont des dapxiat!
Nous sommes ici pour défendre notre droit, lutter contre les menaces qui pèsent sur notre territoire, dénoncer les barrages de notre rivière, nous sommes comme le Poy qui a vaincu l'ancien, le peuple Munduruku est comme une tortue, nous vaincrons nos ennemis plus grands que nous.
L'attaque des barrages sur nos sites sacrés aura une réponse. Nous ne nous arrêterons pas jusqu à ce que l''IBAMA annule la licence hydroélectrique, jusqu' à ce que les deux compagnies s'excusent auprès de nos ancêtres et de notre peuple et remplissent l'accord pour la deuxième visite à nos urnes funéraires.
Lorsque nous sommes arrivés, nous avons été accueillis par des bombes, un blocus de la force nationale et le papier du juge qui nous a empêchés d'entrer sur notre propre territoire, qui a été volé par la compagnie. Nous attendons que justice soit rendue jusqu'à aujourd'hui pour la destruction des Dekuka' a car la justice travaille à protéger la centrale hydroélectrique et nous traite comme des criminels. Sur ce papier, il y avait aussi le nom de nos dirigeants, disant que nous devions payer une amende de 5 000 R$ par jour si nous restions ici.
Nous voulons qu'il soit clair que nous ne sommes pas des criminels. Nous ne tuons jamais, nous ne détruisons jamais et nous n'envahissons jamais votre territoire. Nous sommes dans notre lieu sacré et nous avons le droit de rester ici jusqu' à ce que l'on s'occupe de nous. Ils nous ont donné un papier avec des crayons disant qu'ils allaient nous apporter le directeur du DPDS de la FUNAI. Ce n'est pas ce que nous avons demandé, et une fois de plus, ils veulent nous tromper avec un bout de papier sans valeur. Pour répondre au Parquet fédéral et parler au Pariwat, les avocats travaillent et font leurs offices. Mais le peuple Munduruku est traité avec ce manque de respect.
Nous n'accepterons plus cette manœuvre de votre part.
La réunion n'aura lieu qu'en présence des représentants du Gouvernement, de l'entreprise et des dirigeants autochtones que nous exigeons. Nous voulons que le président d'IBAMA, le président de la FUNAI, le président de l'IPHAN, le directeur-président de la São Manel Energy Company et le directeur-président de Companhia Hidrelétrica Teles Pires dialoguent avec nous.
Si Miguel Setas et Antonio Mexia sont dans un autre pays, envoyez les plus grands représentants de l'EDP au Brésil ou envoyez nos dirigeants là-bas pour leur parler dans le pays d'où vient cette entreprise qui nous tue.
Notre forêt et notre rivière ne sont pas de l'argent, ce sont la vie!
L'Idixidi est le fleuve du village de Wuyjuyu, nous laissons le wuyguybun dans le fleuve, seuls les fermiers riverains et les pêcheurs savent respecter le fleuve.
On ne choisit pas cette guerre, mais on va la gagner!
Movimiento Iperegayu
traduction carolita d'un article paru dans Avispa midia le 23 octobre 2017 :
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Brasil: Represión, la respuesta del gobierno al pueblo Munduruku
El 13 de octubre de 2017, alrededor de 80 indígenas Mundurukus desembarcaron en la zona de obras de la Central Hidroeléctrica de São Manuel, en el estado de Mato Grosso. Después de un viaje de ...
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Brésil : Les munduruku - coco Magnanville
Les munduruku image Ethnie amazonienne du Brésil qui vit dans l'état du Para, de l'Amazonas et du Mato grosso. Autres noms : mundurucu, maytapu, cara preta Le nom qu'ils se donnent : " wuujuyû "...
http://cocomagnanville.over-blog.com/article-bresil-les-munduruku-116809982.html