Un cri global pour l'avortement légal
Publié le 30 Septembre 2017
Le 28 septembre est le jour International de lutte pour la légalisation de l'avortement. Depuis les années 90, des collectifs féministes sont convoqués, en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes, pour réclamer l'accès effectif à l'avortement légal, sûr et gratuit.
Un peu d'histoire
À la Ve Rencontre Féministe Latino-américaine et de la Caraïbe célébrée en Argentine en 1990, l'Assemblée du Mouvement Féministe Latino-américain, prenant en considération que les complications par l'avortement incertain et clandestin constituent la première cause de mortalité des femmes dans plusieurs des pays de la région, a décidé de faire une déclaration le 28 septembre lors du Jour pour la Légalisation de l'Avortement.
Depuis ce temps-là, de nombreuses organisations de femmes se sont ajoutées à la campagne de pression pour demander la légalisation de l'avortement. La convocation est composée des mouvements de femmes, de féministes et de la dissidence organisée de 21 pays et au moins de sept réseaux régionaux. Dans chaque pays sont réalisées des actions de sensibilisation, d'accès à l'information et à des politiques publiques.
L'Amérique latine et la Caraïbe
On estime que chaque année, près de 56 millions d'avortements sont réalisés dans le monde entier. La moitié d'entre eux (à peu près 20 millions), se réalisent dans des contextes illégaux et dans ceux-ci, 4.2 millions ont lieu en Amérique latine. C'est-à-dire que 31 pour 1000 personnes en possibilité de gestation, interrompent leurs grossesses dans un contexte de clandestinité complète en mettant en danger leur santé et leur vie. Un million finissent hospitalisées avec des complications et 1100 meurent chaque année. Trois femmes meurent par jour en Amérique latine à cause des avortements illégaux.
Dans le monde, il y a cinq pays avec des lois complètement restrictives sur l'avortement. Trois de ceux-ci se trouvent dans notre région : République Dominicaine, Nicaragua et Salvador. Les deux autres deux sont le Vatican et Malte.
Le dernier pays de la région qui a avancé dans la prise en compte de la non pénalité, a été le Chili. Depuis la dernière dictature militaire il y avait des lois restrictives totales et on a approuvé la modification du code pénal dans lequel est admise la possibilité d'interrompre la grossesse en cas de viol, de danger pour la vie de la personne gestante et de malformation foetale.
En Bolivie on débat de l'incorporation de neuf causes dans lesquelles l'avortement est permis par la loi : ainsi, pendant les huit premières semaines de gestation, une femme peut interrompre une grossesse au cas où elle se trouve dans une situation de rue ou de pauvreté extrême; qu'elle ne dispose pas des ressources nécessaires pour son propre entretien ou de sa famille; qu'elle est mère de trois enfants ou plus et ne dispose pas des ressources suffisantes pour leur entretien; ou qu'elle est étudiante. De même, dans toute étape de la gestation l'avortement ne serait pas punissable s'il était réalisé pour prévenir la mort de la femme, quand il y a un risque pour la santé de la femme enceinte, quand des malformations foetales incompatibles sont détectées, quand la grossesse est la conséquence d'un viol ou d'un inceste, et quand la femme enceinte est une petite fille ou une adolescente.
Argentine
En Argentine, on estime qu'entre 460 000 et 500 000 femmes avortent clandestinement chaque année, certaines dans des contextes sécurisés et d'autres dans des conditions précaires, ce qui montre que les femmes continuent d'avorter, qu'elles soient ou non habilitées par le contexte, la loi ou nos familles. Le débat sur la dépénalisation et la légalisation de l'avortement revêt une importance fondamentale et urgente, car l'avortement clandestin est un problème de santé publique, de justice sociale et de droits humains des femmes.
Il a été démontré récemment dans notre pays qu'une femme qui arrive à l'hôpital avec un mal de ventre peut finir en prison pour deux ans, accusée d'avoir tué son bébé, comme cela s'est produit avec Bethléem à Tucumán. Le système de santé expulse et criminalise les femmes, leur fermant la porte.Le message est clair: Bethléem est un exemple d'endoctrinement.
Le 30 juin 2016, la Campagne nationale pour la légalisation de l'avortement a présenté pour la sixième fois le projet de légalisation de l'avortement: la loi dite "Interruption volontaire de grossesse". Mais même si le projet de loi peut être discuté et approuvé, le défi est d'autant plus grand que la demande de légalisation de l'avortement est un cri de résistance à ce système patriarcal, à la fin de la violence et à la fin de la discrimination. C'est un plaidoyer pour plus de droits mais aussi pour le respect de nos corps, de nos décisions. Il n' y a plus jamais de #Ni un de moins sans avortement légal.
Convocations
Mercredi 27 septembre, 17h. Débat d'experts: Dans mon corps, je décide, pas une de moins pour les avortements dangereux. 22 août, Faculté de Droit-UNC, Amphithéâtre, 22 août, Faculté de Droit-UNC.
Vendredi 29 septembre, 17 h, une Marche fédérale a été convoquée pour rassembler des militants de tout le pays, qui se réuniront sur la Plaza de Mayo à 15 h et une marche au Congrès national à 17 h pour sensibiliser le public aux graves problèmes de santé publique, de droits humains, de justice sociale et d'équité entre les sexes qui résultent de l'avortement non médicalisé et illégal; à la violence sexiste dont sont victimes les femmes, les lesbiennes et les personnes transgenres, les différentes situations de vulnérabilité du droit à la santé reproductive et les plaintes.
Vendredi 29 septembre, 18h00 à Cordoba convocation à une marche à Colón et Cañada.
Samedi 30 septembre 14h30 Journée d'auto-soins féministes sur la Plaza Independencia. Des ateliers ouverts de : avortement sécurisé et féministe “usage sécurisé du misoprostol” et des outils d'auto-soin arme de gaz à poivre fait maison. organisateurs : secouristes Hilando Córdoba.
traduction carolita d'un article paru dans La tinta
/https%3A%2F%2Fs3-sa-east-1.amazonaws.com%2Flatinta.com.ar%2Fwp-content%2Fuploads%2F2017%2F09%2F27191302%2FNi-Una-Menos-aborto-panuelo-mujer-02.jpg)
Un grito global por el aborto legal | La tinta
Por Redacción La tinta Un poco de historia En el V Encuentro Feminista Latinoamericano y del Caribe celebrado en Argentina en 1990, la Asamblea del Movimiento Feminista Latinoamericano, tomando en...