L'ouragan Maria laisse une "dévastation absolue" à Porto Rico et un "état d'étourdissement" à la Dominique

Publié le 21 Septembre 2017

L'ouragan Maria a laissé à Porto Rico une “dévastation absolue” et il a coupé 100 % de son service électrique après avoir traversé le pays ce mercredi avec des vents maximaux de 240 km/h, après avoir ravagé les Îles Vierges et les Antilles, où il a laissé au moins neuf morts.

Différents sources rendent compte d'une situation catastrophique à Porto Rico. Les images sur les réseaux sociaux montrent des rues inondées, certaines d'entre elles avec des automobiles flottant à la dérive, et les résidants qui appelaient sur une radio locale décrivaient des catastrophes depuis toutes les parties de l'île.

María est entrée dans la matinée de lundi dans le sud de Porto Rico comme un ouragan de catégorie 4 et des vents de 250 Km/heure et au début de l'après-midi il a émergé par la côte nord diminué à la catégorie 3 (185 Km / heure), selon les bulletins du Centre National des Ouragans dont le siège est à Miami.

Le gouverneur, Ricardo Rosselló, a demandé à ses citoyens de ne pas se laisser tromper parce que l'oeil de Maria est déjà passé. “Le danger continue. Il y a un avis d'inondations pour tout Porto Rico. Restez dans des lieux sûrs”, a-t-il écrit sur Twitter.

Les communications étaient difficiles sur l'île qui est restée à 100 % sans énergie électrique, un service qui avait déjà démontré des fragilités avec le passage il y a deux semaines de l'ouragan Irma.

Quand est arrivée Maria, environ 50 mille abonnés étaient encore sans électricité et environ 200 personnes continuaient de vivre dans des refuges après les assauts d'Irma.

Mais cette fois le balayage a été complet : “L'île est sans énergie et avec peu de communications”, a dit à l'AFP Ricardo Castrodad, porte-parole du secteur San Juan de la Garde Côtière américaine.

Dès que la tempête est terminée et que les conditions sont sûres, le personnel de la Garde côtière sortira pour réaliser les évaluations”, a dit l'employé.

Au centre de San Juan, Imy Rigau était abritée dans un couloir de son appartement, inondé avec 30 cm d'eau de pluie parce que le toit de sa voisine du dessus s'est soulevé.

“L'eau est descendue par l'escalier comme si c'était une cascade et toute cette eau s'est mise dans la maison”, a raconté en pleurant l'administratrice de 53 ans. “Nous sommes enfermés dans le couloir”.

Le gouverneur Rosselló a aussi annoncé qu'il avait demandé au président Donald Trump de déclarer  Porto Rico, un territoire américain, zone de catastrophe.

Pour le service fédéral des urgences FEMA, la déclaration d'urgence pose une limite de 5 millions de dollars de l'aide fédérale, tandis que la déclaration de catastrophe manque de limite.

Conformément à la maire de San Juan, Carmen Yulín Cruz, la dévastation dans l'île de 3,5 millions d'habitants est “pratiquement absolue”. “De nombreuses parties de San Juan sont complètement inondées (…) La dévastation touche les quatre points cardinaux”, a-t-elle précisé.

“Notre vie comme nous la connaissions a changé”, a-telle dit entre les larmes à un groupe de journalistes dans le refuge de San Juan où ils se protégeaient.

Dans ce refuge - le Colisée Roberto Clemente--, les résidants ont dû déloger la zone des terrains quand le toit a commencé à se balancer sous les vents, et ils ont été transférés à des étages supérieurs.

“Un agent m'a dit ‘ce qu'il passe consiste c'est que le toit risque de s'effondrer’ et quand je regarde là-haut, le toit remuait comme si c'était une feuille de papier. Je lui ai dit ‘mais ce toit est-il en carton ?’ et ils m'ont dit ‘non, il est en ciment’“, a raconté à l'AFP Suzette Vega, 49 ans, là-bas réfugiée.

Rosselló avait averti mardi les résidants qui se préparaient pour “ le pire” orage du siècle dernier. En 1928, l'ouragan Okeechobee, également appelé “San Felipe II”, s'est abattu avec la catégorie 5 et il a tué 300 personnes sur l'île, selon un document de l'administration atmosphérique NOAA.

“Porto Rico est durement frappé par un nouvel ouragan monstrueux”, a twitté dans la matinée le président Trump. “Faites l'attention, nos coeurs sont avec vous. Nous serons là pour aider”.

Après son passage par les Petites Antilles, l'ouragan a laissé deux morts en Guadeloupe et une catastrophe encore à évaluer à la Dominique, où pour l'instant on compte sept morts.

Un conseiller gouvernemental qui a parlé par téléphone satellitaire avec le Premier ministre dominicain Roosevelt Skerrit a peint un panorama dévastateur pour l'île d'environ 73.000 habitants.

“Il est difficile de déterminer le nombre de morts, mais jusqu'à présent il y en a sept confirmés comme cause directe de l'ouragan”, a dit le conseiller Hartley Henry dans un communiqué.

Des rapports envoyés depuis des communautés rurales rendaient compte d'une “destruction totale des foyers, des voies et des cultures”, a-t-il ajouté.

“Le pays est en état d'étourdissement. Il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas d'eau courante (…) il n'y a pas de service téléphonique de ligne et de portable, et cela continuera ainsi pour un temps”, a-t-il ajouté.

Tandis que, dans les Îles Vierges américains, les résidants ont raconté à l'AFP qu'ils avaient vu voler des arbres arrachés par le vent et qu'il pleuvait horizontalement.

Très violent et intense”, a dit Coral Megahy, 31 ans, depuis l'île Santa-Cruz, l'une des trois îles principales de ce petit archipel.

traduction carolita d'un article paru dans Cubadebate le 20 septembre 2017 : 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Ouragan, #PACHAMAMA, #Porto Rico, #Antilles, #Dominique

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