Etats-Unis : Sandia Pueblo

Publié le 20 Octobre 2017

image

Peuple autochtone des Etats-Unis faisant partie des Pueblos et vivant sur la rive orientale du Rio grande au Nouveau-Mexique.

Tribu reconnue par le gouvernement fédéral.

Réserve d'une superficie de 101.114 km2 le long du Rio Grande dans le centre du Nouveau-Mexique, au sud de Bernalilo.

sandia mountains- By G. Thomas at en.wikipedia - Transferred from en.wikipedia to Commons by User:Quadell using CommonsHelper., Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16470977

Autodésignation : Napi'ad = lieu où souffle la poussière

Les Sandia mountains sont des montagnes sacrées pour ce peuple et joue un rôle d'importance dans la vie spirituelle de la communauté.

Langue : dialecte tiwa des langues kiowa-tanoanes

 

Histoire et origine

On pense que les Pueblos descendent des cultures Anasazi et peut-être Mogollon ainsi que d'autres peuples historiques.

Ils ont appris d'eux l'architecture, l'agriculture, la poterie et la vannerie.

Dans un contexte de stabilité ils ont eu du temps à consacrer à la religion , aux arts et à l'artisanat.

Francisco Vasquez de Coronado visite les Taos en 1540.

expéditions coronado et hernando de alarcon 1540/1542- Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=146759

En 1598 Juan de Oñate est chargé de conquérir et installer une colonie au nord du Rio Grande. La découverte de mines d'argent attire l'attention de México qui a des projets de colonisation également. L'Espagne et le Mexique ne sont pas attirés par cette région aride et d'apparente pauvreté et ils s'en prennent aux Pueblos en 1599.

Les guerriers Pueblos et 800 Acomas sont massacrés par Oñate, les prisonniers de sexe masculin de plus de 25 ans sont réduits en esclavage. Ils détruisent le village des Acoma, les survivants reconstruisent et consolident plusieurs sites agricoles.

En 1601 le Nouveau-Mexique est en proie à une sanglante répression sous le joug de l'Espagne.

santa fe en 1846 - Par http://arcweb.archives.gov ARC Identifier: 530944, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=865501

Santa Fe est construite en 1610 pour devenir la capitale de la colonie naissante.

La colonisation se fait sur l'exploitation des peuples indigènes et devient légale au Nouveau-Mexique.

 

encomienda

Le système de l'encomienda arrive dans les colonies dès le début, permettant aux colons espagnols d'avoir de l'autorité sur un groupe d'indigènes devant travailler pour eux sous une forme d'esclavage. Les colons bénéficient ainsi qu'une main d'œuvre gratuite. Ils devaient en contrepartie éduquer et christianiser les indigènes.

Au XVIe siècle les espagnols explorent le Nouveau-Mexique actuel avec de le coloniser au XVIIe siècle.

La région sera faiblement colonisée, l'immigration reste inférieure à celle du Mexique. Une économie d'élevage se met en place sous les incursions et les pillages des Comanches et des Apaches.

Vers 1620 les jésuites supervisent la construction d'une église catholique dans le pueblo, la mission San Geronimo de Taos, les Taos résistent à la construction de cet édifice ainsi qu'à la promotion de la religion des colons. En 1660 ils tuent le prêtre et détruisent l'église. Plusieurs années après elle est reconstruite et quand la révolte des Pueblos commence, les Taos tuent 2 prêtres résident et brûlent à nouveau l'église.

Les espagnols amènent avec eux des maladies inconnues par les autochtones qui sont vite décimés par la variole et la population du Nouveau-Mexique chute.

En 1629 les colonies passent dans les mains des franciscains qui instaurent la théocratie pour évangéliser les amérindiens. Les espagnols renomment les villages du nom de leurs saints, commencent à construire des églises, introduisent de nouvelles cultures comme les pêchers, les poivrons dans la région. 

Une série de catastrophes naturelles, d'épidémies s'abat sur la région en 1636/1640 et les franciscains qui se sont fait passer pour les chamanes puissants auprès des amérindiens semblent impuissants face à cela. De plus ils sont impuissants pour repousser les raids des Apaches. Des abus sexuels semblent fréquents de leur part y compris l'exploitation des travailleurs (forme d'esclavage). D'autant plus que le pâturage du bétail a semé la désolation sur les terres agricoles provoquant sécheresse, érosion et famine.

Les Pueblos reprennent alors foi en leurs rituels mais en cachette car on leur interdit et ils sont soumis à des mesures de répression quand les franciscains s'en aperçoivent.

Les révoltes des Pueblos

Une première récolte éclate en 1639 à Taos et à Jemez, franciscains et soldats sont tués.

En 1680 a lieu une seconde révolte des Pueblos qui va être très violente. Le 10 août ils massacrent des franciscains en pleine messe, volent des chevaux et du bétail dans le nord de la colonie.

Ils rejoignent la révolte des Pueblos en 1680 contre les espagnols. Les espagnols brûlent le village de Sandia après la révolte, les habitants s'enfuient et réoccupent le site qui sera à nouveau brûlé plusieurs fois entre 1680 et 1690. En 1692 il est en ruines.

Ils fuient dans les montagnes voisines et partent vivre avec les Hopis.

Les villages seront réoccupés en permanence à partir de 1748 par un groupe de réfugiés de différents pueblos.

L'insurrection gagne vite tout le Nouveau-Mexique. Ils joueront un rôle de grande importance au cours de la révolte des Pueblos de 1680.

Le 13 août Santa Fe est prise d'assaut par les Pueblos qui reçoivent l'aide des Apaches. Les espagnols battent en retraite le 20 août, les colons se réfugient à Ciudad Juarez actuel.

La domination des Pueblos est de courte durée, émiettement de la fédération Pueblo permet la reconquête du Nouveau-Mexique par les espagnols. Les Pueblos seront attaqués en 1692, leur résistance sera anéantie. Plus de 400 d'entre eux seront faits prisonniers et vendus comme esclaves aux Antilles.

En 1696 le Nouveau-Mexique est sous contrôle colonial, les Pueblos ne se révolteront plus.

Début 1700 seuls les villages de Taos, Picuris, Acoma et Isletta n'ont pas changé de place depuis l'arrivée des espagnols.

Au cours du 18e siècle s'abattent des épidémies de varioles, des raids des Apaches et des Comanches, des Utes, ils se battent encore parfois avec les espagnols contre les tribus nomades.

La religion est exercée en secret, les mariages ont lieu ainsi que des échanges réguliers entre villages hispaniques et Pueblos, une nouvelle culture mexicaine ni espagnole ni amérindienne en découle.

Les mexicains continuent d'exploiter la région et les terres, ainsi que l'eau des Pueblos, donnent plus de place aux tribus nomades qui continuent leurs raids.

A la fin de la guerre américano-mexicaine en 1847 il y a un début de révolte des Taos car ils ne veulent pas faire partie des EU. Cette révolte est menée par le mexicain Pablo Montoya et Tomasito, le chef de file des Taos.

Au cours du 19e siècle le processus d'acculturation s'accélère, les Pueblos s'accrochent de plus en plus à leur identité propre.

Les Sandia ont perdu des terres avec le processus de colonisation et dans une tentative de conserver leur identité ils s'accrochent alors avec ténacité à leurs coutumes.

Dans les années 1880 le chemin de fer met fin à l'isolement relatif des pueblos, l'afflux d'anglo-américains provoque le déclin démographique important de la tribu en 1900 (guerres, maladies, perte de ressources)

Dans les années 1920 le conseil All Indian Pueblo recommence en réponse à la menace du congrès sur leurs terres, celles-ci seront confirmées en 1924.

Le BIA (bureau des affaires indiennes) amplifie le phénomène d'acculturation en forçant les enfants des Pueblos à se rendre dans des pensionnats ce qui détruit peu à peu les cultures traditionnelles.

Après la seconde guerre mondiale la gestion de l'eau devient le problème le plus important des Pueblos.

L'artisanat et le commerce deviennent des activités économiques primordiales à cette période.

Depuis la fin du 19e siècle ils font face aux attaques et aux sollicitations des anthropologues et des chercheurs sur la spiritualité amérindienne.

 

Juan Avila, Ignacio Baca - Sandia Pueblo - 1936

Religion

Dans la cosmovision des Pueblos, religion et vie sont inséparables. Etre en harmonie avec la nature est un idéal et un mode de vie. Le soleil est le représentant du créateur, les montagnes sacrées présentes dans chaque direction cardinale, le soleil est au-dessus et en-dessous la terre ce qui domine l'équilibre du monde.

Il y a des cérémonies religieuses autour du temps ou pour favoriser les pluies.

Le pouvoir des kachinas est important, ce sont des êtres sacrés vivant dans les montagnes et dans des lieux saints, auxquelles ont organisent des danses et des chants.

La religion est la culture traditionnelle sont vitales à Sandia pueblo, les anciennes cérémonies toujours réalisés, ils maintiennent une continuité importante avec le passé.

Il existe 2 groupes cérémoniels, la turquoise et la courge avec des leaders permanents, responsables des danses, de l'organisation des kivas, des groupes de maïs, des groupes de guérison.

Les kivas

 

Ce sont des pièces qui sont en général de plan circulaire et semi-enterrées utilisées par les pueblos pour les rituels religieux.

Sur le sol se trouve au centre un petit trou bouché ( sipaapu) par une pièce de bois ouverte durant les rituels.

Ouvrir le sipaapu, c’est communiquer avec ceux du dessous, ceux qui sont morts ou pas nés. La kiva a un trou dans le plafond qui débouche sur le sol du village. La descente se fait par une échelle. Les murs à l’intérieur sont assimilés aux parois du monde.

Les kivas servaient aux pueblos, aux hopi,  aux zuñi, zia et taos. Ils servent encore à certains d’entre eux entre autre de chambre de cérémonie, de retraite, de lieu de réunion etc…..

La tribu maintient et exploite une kiva comme espace sacré pour les rituels et les cérémonie

Organisation sociale

 

image

De nos jours le cacique est le véritable leader du village, c'est le père de son village, de son peuple. Il a plusieurs assistants qui choisissent le gouverneur et le capitaine de guerre. Il existe un conseil ou organe consultatif composé des anciens gouverneurs et chefs de guerre.

Sa responsabilité c'est regarder le soleil et déterminer les dates des cérémonies. le capitaine de guerre est choisi à vie tout comme le chef du village. Un groupe de fonctionnaires moins puissant agit également.

Un mécanisme qui permet de maintenir la cohérence des sociétés pueblos est l'aversion pour le comportement individualiste.

Les enfants sont élevés avec douceur, et un minimum de discipline.

Les pueblos sont généralement monogames, le divorce est rare.

Il existait 20 clans matrilinéaires chez les Pueblos.

Le village

 

image

Les habitations Taos étaient autrefois fortifiées pour les protéger des raids des Comanches dans les années 1700.

Les bâtiments étaient de style appartement d'une hauteur de 6 étages, de chaque côté de Taos creek.

Le niveau inférieur sert au stockage. Les bâtiments sont construits en adobe (terre et paille) avec des poutres sur le toit couvert de poteaux, d'herbes et de plâtre. Le toit d'un niveau est le plancher d'un autre.

Les niveaux sont interconnectés par des échelles.

Il n'y a pas de porte ni de fenêtre, l'entrée se fait à travers le toit par une échelle.

Des fours de cuisson se trouvent à l'extérieur des bâtiments. L'eau est obtenue par 2 citernes naturelles.

La place du village est le centre spirituel du village (c'est ici que toutes les forces équilibrées du monde se rejoignent.)

 

Ressources

Avant la colonisation les Pueblos cultivaient le maïs, les haricots, les courges, le tournesol, le tabac, élevaient des dindes.

Le mets préféré était un pain de maïs (Mut-tze-nee).

Ils chassaient les cerfs, les antilopes, les lapins, récoltaient des graines sauvages, des noix, des baies.

Ils pratiquent l'irrigation avec des barrages et des terrasses.

Ils faisaient partie d'un vaste réseau de communication allant dans toutes les directions, échangeaient avec les hispanophones et les commerçants américains. Ils échangeaient des objets en coquillage et du cuivre, de la turquoise.

 

L'artisanat

L'artisanat dans le monde Pueblo est inséparable de la vie. 

L'artisanat est représenté par la poterie, le tissage, les chansons, les danses et les drames.

Ils se joignent au renouveau des arts du Pueblo qui a commencé à San Ildefonso en 1919.

La poterie traditionnelle exprimait des croyances profondes , elle sera très appréciée dès le 20e siècle par un large public extérieur aux Pueblos. Ils élargissent leur design au 20e siècle et s'adaptent au marché international.

De nos jours

 

image

La tribu possède un casino, Sandia casino, le centre Bien Mur indian market centre, Sandia lakes recreation

Il y a un centre communautaire, une piscine, des bureaux tribaux. Quelques personnes vivent encore de nos jours dans le vieux pueblo.

Les revenus du peuple proviennent de carrières de sable et de graviers, d'un salon de bingo, de petites entreprises, du travail salarié dans les villes, de la vente de bijoux dans le village.

Ils continuent de collecter des pignons, des noix, de chasser les cerfs et les lapins.

Le taux de chômage est faible.

Le peuple a poursuivi le gouvernement pour faire respecter la loi sur l'assainissement de l'eau et élaboré ses propres normes de qualité de l'eau approuvées par l'EPA.

Des problèmes de santé pèsent encore de nos jours sur le peuple entre autres le diabète, l'alcoolisme et l'usage de drogues.

Une clinique et un centre de soins sont prévus.

Depuis les années 1970 le peuple contrôle les écoles ce qui a été une clé dans le maintien de la culture.

Les étudiants Sandia sont soutenus par des fonds de bourses tribaux, le niveau d'éducation est élevé.

La langue n'est parlée qu'à 50%, il y a de nombreux mariages hors pueblo.

Des programmes de préservation de la langue existent.

Les clans traditionnels quand à eux ont disparu.

Il existe une communautés Sandia qui vit en Californie.

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Nouveau Mexique, #Sandia pueblo

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article