Etats-Unis : Picuris Pueblo
Publié le 26 Octobre 2017

Peuple autochtone des Etats-Unis faisant partie des Pueblos et qui est situé dans le nord du Nouveau-Mexique dans les pentes ouest des montagnes Sangre de Cristo. Entité tribale reconnue par le gouvernement fédéral. Siège Peñasco, Nouveau-Mexique.
La réserve fait 1 km2.
Autodésignation : P'iwwelta = lieu du guerrier de la montagne ou passage de montagne"
Langue : dialecte tiwa du nord des langues kiowa-tanoanes
Le Pueblo est membre des 8 Pueblos du nord.
Le jour de la fête du village San Lorenzo est le 10 août (courses, danses du coucher de soleil le 9 août, danses du maïs et danses du buffle en juin et en août)

San Lorenzo de Picuris - By Davidhc9 - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=28066183
Ils vivaient autrefois dans un village plus ancien et plus vaste qui avait au moins 3000 personnes, Pot creek.
Ils migrent à l'emplacement actuel le long du rio Pueblo de Taos vers 1250.
Au 15e siècle c'est l'un des plus grands villages Tiwa, qui sera influencé par les Apaches et les cultures amérindiennes des Plaines tout comme c'est le cas également des Taos pueblo.
De nos jours c'est l'un des plus petits pueblos Tiwa.
Les Picuris ont servi de lien entre les tribus des Plaines et les Pueblos. Ils avaient des liens amicaux avec les Apaches Jicarilla, ils échangeaient des objets commerciaux , des visites et des cérémonies. Malgré la proximité géographique avec les Taos pueblo, ils n'agissaient pas ensemble et se fréquentaient peu. Ils avaient de bonnes relations commerciales avec les pueblos de langue Tewa (San Juan) et échangeaient également avec les espagnols et les américains.

Picuris Pueblo, Penasco New Mexico
Picuris Pueblo is nestled in the heart of the Sangre De Christo mountains in northern New Mexico. Located 60 miles north of Santa Fe and 24 miles south east of Taos. The people of Picuris invite you
Histoire et origine
On pense que les Pueblos descendent des cultures Anasazi et peut-être Mogollon ainsi que d'autres peuples historiques.
Ils ont appris d'eux l'architecture, l'agriculture, la poterie et la vannerie.
Dans un contexte de stabilité ils ont eu du temps à consacrer à la religion , aux arts et à l'artisanat.
Francisco Vasquez de Coronado visite les Taos en 1540.

expéditions coronado et hernando de alarcon 1540/1542- Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=146759
En 1598 Juan de Oñate est chargé de conquérir et installer une colonie au nord du Rio Grande. La découverte de mines d'argent attire l'attention de México qui a des projets de colonisation également. L'Espagne et le Mexique ne sont pas attirés par cette région aride et d'apparente pauvreté et ils s'en prennent aux Pueblos en 1599.
Les guerriers Pueblos et 800 Acomas sont massacrés par Oñate, les prisonniers de sexe masculin de plus de 25 ans sont réduits en esclavage. Ils détruisent le village des Acoma, les survivants reconstruisent et consolident plusieurs sites agricoles.
En 1601 le Nouveau-Mexique est en proie à une sanglante répression sous le joug de l'Espagne.

santa fe en 1846 - Par http://arcweb.archives.gov ARC Identifier: 530944, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=865501
Santa Fe est construite en 1610 pour devenir la capitale de la colonie naissante.
La colonisation se fait sur l'exploitation des peuples indigènes et devient légale au Nouveau-Mexique.

Le système de l'encomienda arrive dans les colonies dès le début, permettant aux colons espagnols d'avoir de l'autorité sur un groupe d'indigènes devant travailler pour eux sous une forme d'esclavage. Les colons bénéficient ainsi qu'une main d'œuvre gratuite. Ils devaient en contrepartie éduquer et christianiser les indigènes.
Au XVIe siècle les espagnols explorent le Nouveau-Mexique actuel avec de le coloniser au XVIIe siècle.
La région sera faiblement colonisée, l'immigration reste inférieure à celle du Mexique. Une économie d'élevage se met en place sous les incursions et les pillages des Comanches et des Apaches.
Les espagnols amènent avec eux des maladies inconnues par les autochtones qui sont vite décimés par la variole et la population du Nouveau-Mexique chute.
En 1629 les colonies passent dans les mains des franciscains qui instaurent la théocratie pour évangéliser les amérindiens. Les espagnols renomment les villages du nom de leurs saints, commencent à construire des églises, introduisent de nouvelles cultures comme les pêchers, les poivrons dans la région.
Une série de catastrophes naturelles, d'épidémies s'abat sur la région en 1636/1640 et les franciscains qui se sont fait passer pour les chamanes puissants auprès des amérindiens semblent impuissants face à cela. De plus ils sont impuissants pour repousser les raids des Apaches. Des abus sexuels semblent fréquents de leur part y compris l'exploitation des travailleurs (forme d'esclavage). D'autant plus que le pâturage du bétail a semé la désolation sur les terres agricoles provoquant sécheresse, érosion et famine.
Les Pueblos reprennent alors foi en leurs rituels mais en cachette car on leur interdit et ils sont soumis à des mesures de répression quand les franciscains s'en aperçoivent.
Les révoltes des Pueblos
Une première récolte éclate en 1639 à Taos et à Jemez, franciscains et soldats sont tués.
En 1680 a lieu une seconde révolte des Pueblos qui va être très violente. Le 10 août ils massacrent des franciscains en pleine messe, volent des chevaux et du bétail dans le nord de la colonie.
L'insurrection gagne vite tout le Nouveau-Mexique. Ils joueront un rôle de grande importance au cours de la révolte des Pueblos de 1680.
Le peuple se joint à la révolte des pueblos contre les espagnols en 1680.
Le popé de San Juan et d'autres dirigeants pueblos y compris Tupatu et Luis Picuri planifient la grande révolte envoyant des coureurs portant des cordes en fibre de maguey pour marquer la date du début de la révolte. Le 10 août une partie pratiquement unie des Pueblos se révolte.
Le 13 août Santa Fe est prise d'assaut par les Pueblos qui reçoivent l'aide des Apaches. Les espagnols battent en retraite le 20 août, les colons se réfugient à Ciudad Juarez actuel.
La domination des Pueblos est de courte durée, émiettement de la fédération Pueblo permet la reconquête du Nouveau-Mexique par les espagnols. Les Pueblos seront attaqués en 1692, leur résistance sera anéantie. Plus de 400 d'entre eux seront faits prisonniers et vendus comme esclaves aux Antilles.
Lors de la révolte de 1696 les Picuris abandonnent leur village et partent vivre pendant 20 ans sur les plaines avec les Apaches.
En 1696 le Nouveau-Mexique est sous contrôle colonial, les Pueblos ne se révolteront plus.
Entre 1680/1716 la population des Picuris diminue de 90% en raison des maladies.
Au début des années 1700 à l'exception des Hopis et Zuñis, seuls les pueblos Taos, Picuris, Isleta et Acoma n'avaient pas changé d'emplacement depuis l'arrivée des espagnols.
Au cours du 18e siècle s'abattent des épidémies de varioles, des raids des Apaches et des Comanches, des Utes, ils se battent encore parfois avec les espagnols contre les tribus nomades.
La religion est exercée en secret, les mariages ont lieu ainsi que des échanges réguliers entre villages hispaniques et Pueblos, une nouvelle culture mexicaine ni espagnole ni amérindienne en découle.
Les mexicains continuent d'exploiter la région et les terres, ainsi que l'eau des Pueblos, donnent plus de place aux tribus nomades qui continuent leurs raids.
A la fin de la guerre américano-mexicaine en 1847 il y a un début de révolte des Taos car ils ne veulent pas faire partie des EU. Cette révolte est menée par le mexicain Pablo Montoya et Tomasito, le chef de file des Taos.
Au cours du 19e siècle le processus d'acculturation s'accélère, les Pueblos s'accrochent de plus en plus à leur identité propre.
Dans les années 1880 le chemin de fer met fin à l'isolement relatif des pueblos, l'afflux d'anglo-américains provoque le déclin démographique important de la tribu en 1900 (guerres, maladies, perte de ressources)
Dans les années 1920 le conseil All Indian Pueblo recommence en réponse à la menace du congrès sur leurs terres, celles-ci seront confirmées en 1924.
Le BIA (bureau des affaires indiennes) amplifie le phénomène d'acculturation en forçant les enfants des Pueblos à se rendre dans des pensionnats ce qui détruit peu à peu les cultures traditionnelles.
Après la seconde guerre mondiale la gestion de l'eau devient le problème le plus important des Pueblos.
L'artisanat et le commerce deviennent des activités économiques primordiales à cette période.
Depuis la fin du 19e siècle ils font face aux attaques et aux sollicitations des anthropologues et des chercheurs sur la spiritualité amérindienne.

Dans la cosmovision des Pueblos, religion et vie sont inséparables. Etre en harmonie avec la nature est un idéal et un mode de vie. Le soleil est le représentant du créateur, les montagnes sacrées présentes dans chaque direction cardinale, le soleil est au-dessus et en-dessous la terre ce qui domine l'équilibre du monde.
Il y a des cérémonies religieuses autour du temps ou pour favoriser les pluies.
Chez les Picuris le peuple était divisé en 2 groupes cérémoniels patrilinéaires, le nord et le sud chacun avec une kiva ou une chambre de prière associée.
Il y avait plusieurs organisations cérémonielles comme spring people (cérémonies des pluies d'été), Fall people, Winter people.
Le pouvoir des kachinas est important, ce sont des êtres sacrés vivant dans les montagnes et dans des lieux saints, auxquelles ont organisent des danses et des chants.
La religion est la culture traditionnelle sont vitales à Sandia pueblo, les anciennes cérémonies toujours réalisés, ils maintiennent une continuité importante avec le passé.
D'autres danses ont lieu dans l'année. Les pratiques religieuses sont préservées.
Les kivas
Ce sont des pièces qui sont en général de plan circulaire et semi-enterrées utilisées par les pueblos pour les rituels religieux.
Sur le sol se trouve au centre un petit trou bouché ( sipaapu) par une pièce de bois ouverte durant les rituels.
Ouvrir le sipaapu, c’est communiquer avec ceux du dessous, ceux qui sont morts ou pas nés. La kiva a un trou dans le plafond qui débouche sur le sol du village. La descente se fait par une échelle. Les murs à l’intérieur sont assimilés aux parois du monde.
Les kivas servaient aux pueblos, aux hopi, aux zuñi, zia et taos. Ils servent encore à certains d’entre eux entre autre de chambre de cérémonie, de retraite, de lieu de réunion etc…..
La tribu maintient et exploite une kiva comme espace sacré pour les rituels et les cérémonie
Organisation sociale

Les Pueblos étaient généralement monogames, le divorce était assez rare. Après la naissance les bébés restaient au lit avec leur mère pendant 30 jours. Les enfants étaient baptisés à cette période et confirmés à l'église entre 6 et 12 ans. Les filles se mariaient à la fin de leur adolescence ou au début de la vingtaine, les hommes environ 4 ans plus tard. Un nouveau couple établissait un ménage . Chez les Picuris les morts étaient préparés de façon cérémonielle, du mica noir sur le visage, une plume de prière dans chaque main. Des chants de deuil étaient chantés et une veillée de 4 jours avait lieu.
De nos jours le cacique est le véritable leader du village, c'est le père de son village, de son peuple. Il a plusieurs assistants qui choisissent le gouverneur et le capitaine de guerre. Il existe un conseil ou organe consultatif composé des anciens gouverneurs et chefs de guerre.
Sa responsabilité c'est regarder le soleil et déterminer les dates des cérémonies. le capitaine de guerre est choisi à vie tout comme le chef du village. Un groupe de fonctionnaires moins puissant agit également.
Un mécanisme qui permet de maintenir la cohérence des sociétés pueblos est l'aversion pour le comportement individualiste.
Les enfants sont élevés avec douceur, et un minimum de discipline.
Les pueblos sont généralement monogames, le divorce est rare.
Il existait 20 clans matrilinéaires chez les Pueblos.
Le village

Les logements étaient de style appartement.
Des fours de cuisson se trouvent à l'extérieur des bâtiments. L'eau est obtenue par 2 citernes naturelles.
La place du village est le centre spirituel du village (c'est ici que toutes les forces équilibrées du monde se rejoignent.)
Ressources
Avant la colonisation les Pueblos cultivaient le maïs, les haricots, les courges, le tournesol, le tabac, élevaient des dindes.
Ils chassaient les cerfs, les antilopes, les lapins, récoltaient des graines sauvages, des noix, des baies.
Ils pratiquent l'irrigation avec des barrages et des terrasses.
Ils faisaient partie d'un vaste réseau de communication allant dans toutes les directions, échangeaient avec les hispanophones et les commerçants américains. Ils échangeaient des objets en coquillage et du cuivre, de la turquoise.
L'artisanat
L'artisanat dans le monde Pueblo est inséparable de la vie.
L'artisanat est représenté par la poterie, le tissage, les chansons, les danses et les drames.
Ils se joignent au renouveau des arts du Pueblo qui a commencé à San Ildefonso en 1919.
La poterie traditionnelle exprimait des croyances profondes , elle sera très appréciée dès le 20e siècle par un large public extérieur aux Pueblos. Ils élargissent leur design au 20e siècle et s'adaptent au marché international.

De nos jours
Des officiers tribaux dirigés par le gouvernement tribal sont élus tous les 2 ans.
L'église San Lorenzo de Picuris Pueblo et le Musée Picuris affichent et vendent des oeuvres des tisserands locaux, des potiers dont le village est renommé.
Les enfants fréquentent l'école de la ville voisine. Les adultes sont pour la plupart employés hors de la réserve.
L'isolement relatif des Picuris a retardé les pressions d'assimilation qui ont déferlé sur les autres Pueblos.
Une école de jour du gouvernement dans laquelle les enfants ont appris les valeurs anglo-américaines s'est ouverte en 1899.
Les adultes ont été encouragés à vendre leur force de travail à l'extérieur du village.
Les opérations sur la forêt ont détruit en partie les œuvres fragiles d'irrigation du peuple.
En 1947 les hommes adultes Picuris votent pour changer le nom du village en San Lorenzo, cependant le nom Picuris est de nouveau adopté en 1955.
Source 1 + wikipedia
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Etats-Unis : Les Puebloans ou Pueblos - coco Magnanville
pueblos et la statue de Popé leader de la révolte des pueblos- By Carptrash at the English language Wikipedia, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5121254 Les Puebloans ou
http://cocomagnanville.over-blog.com/2017/09/etats-unis-les-puebloans-ou-pueblos.html
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Habitat amérindien : Les pueblos - coco Magnanville
Habitat amérindien : Les pueblos Cliff Palace dans Mesa verde Les pueblos (de l'espagnol pueblo= village) sont des villages aux maisons juxtaposées de pierre ou d'adobe. Par extension on désigne...
http://cocomagnanville.over-blog.com/article-habitat-amerindien-les-pueblos-114239936.html