Brésil en mouvements 2017, le programme - Combat des peuples autochtones au coeur du festival : 4 séances engagées

Publié le 27 Septembre 2017

Tandis que se prépare la 13ème édition de Brésil en Mouvements, le coup d’État juridico-parlementaire qui a destitué la présidente démocratiquement élue Dilma Rousseff en 2016 se consolide. Au Brésil, la chasse aux droits civils et humains se joue sous la façade d’une démocratie qui n’est plus. La res publica appartient plus que jamais à une élite socio-économique néolibérale corrompue. Or, dans sa porno-politique, elle n’hésite pas non plus à s’ouvrir aux intérêts du capital étranger. À l’intérieur d’un courant mondial, la banalisation des idées et des discours extrêmes renforce cette politique de violence d’État – ou la violence comme politique. Les droits des minorités sont gravement menacés. Machisme, homophobie, racisme, les discriminations se rejoignent et s’accumulent.

L’existence des peuples autochtone du Brésil est en péril – le nombre d’actions violentes (menaces, invasions, tortures, massacres) menées par les propriétaires de l’agro-business et de l’exploitation des mines s’accroît avec un soutien silencieux des pouvoirs publics locaux voire fédéraux.

Dans ce contexte, le cinéma documentaire devient un cinéma d’urgence.

Brésil en Mouvements 2017 c’est, cette année encore...

5 jours pour partager un autre regard sur le Brésil,

5 jours pour découvrir des films documentaires engagés,

5 jours pour échanger et débattre ensemble !

C’est l’occasion de découvrir une programmation documentaire récente et en grande partie inédite sur des thèmes variés. Sur près 100 films reçus, la commission de programmation vous propose de découvrir les 18 films sélectionnés à travers la bande-annonce du festival :

Combat des peuples autochtones au coeur du festival : 4 séances engagées
  • Mercredi 27 septembre : Martírio
  • Jeudi 28 septembre à 18h pour une session Vídeo nas Aldeias
  • Samedi 30 septembre à 15h30 : Grin, Konãgxeka dilúvio maxakali, Índios no poder et Aldeia do Saber
  • Samedi 30 septembre à 17h30 : Abigail et Ava Yvy Vera

L’important combat des peuples autochtones au Brésil sera au coeur du Festival Brésil en Mouvements 2017 ! Venez dénoncer le génocide des Guarani-Kaiowá victimes de l’agro-business ; suivre les Ava, "descendants du coeur de la terre" ; écouter la mémoire et les légendes Maxakali et vous instruire sur les bancs des écoles des Tapebas !

Jeudi 28 septembre à 18h nous vous proposons une séance intitulée "Terres Sacrées" :


* Abigail 
(Film sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs 2016) 
Réalisation : Isabel Penoni, Valentina Homem 
2016 – 17min – VOSTFR
Abigail joint les points d’une carte humaine qui relie les cultures des Amérindiens et les religions afro-brésiliennes. Le revers de l’envers, une maison ouverte aux mémoires presque éteintes.

* Ava Yvy Vera 
Réalisation : Genito Gomes, Valmir Gonçalves Cabreira, Jhonn Nara Gomes, Jhonatan Gomes, Edina Ximenez, Dulcídio Gomes, Sarah Brites, Joilson Brite 
2016 – 54’ – VOSTFR
« Ici se trouve le cœur de la terre. Nous luttons pour le cœur de la terre, ce territoire. Nous luttons non seulement pour ce morceau de terre mais aussi pour tous les territoires du cœur de la terre. C’est notre foyer. Nous, les Ava, sommes les descendants du cœur de la terre. » (Valdomiro Flores, Tekoha Guaiviry)

1 court et un moyen-métrage, 2 regards pour aborder l’occupation d’un espace et le rapport de l’indigène avec celui-ci. Une silencieuse errance sur des lieux chargés d’histoires.

Samedi 30 septembre, à 15h30, la séance "Transmission et mémoire autochtone" vous fera découvrir 4 films inédits :

* Konãgxeka : Dilúvio Maxakali (Grande eau : le Déluge Maxakali)
Réalisation : Charles Bicalho, Isael Maxakali
2016 – 13 min – animation – VOSTFR
Il s’agit de la version Maxakali de l’histoire du Déluge. Pour punir l’égoïsme et l’avidité des hommes, les esprits Yãmîy déclenchent la Konãgxeka, qui signifie « grande eau » en langage Maxakali.

* Grin
Réalisation : Roney Freitas, Isael Maxakali
2016 – 41min – VOSTFR
Un cinéaste Maxakali retrouve les souvenirs de la formation de la Garde Rurale Indigène durant la Dictature Militaire, avec les récits des violences subies par sa famille.

* Indios No Poder (Indiens au pouvoir)
Réalisation : Rodrigo Arajeju 
2015 – 20min – VOSTFR
Mario Juruna, unique indien parlementaire de l’histoire du pays, n’est pas réélu à l’Assemblée. Sans représentant au Congrès National depuis la re-démocratisation, les Nations Indigènes souffrent d’attaques contre leurs droits constitutionnels par la Bancada Ruralista. Le cacique Ládio Veron, fils d’un leader Guarani Kaiowa assassiné dans sa lutte pour la terre, devient alors candidat au poste de député fédéral pour les élections de 2014.

* Aldeia Do Saber (Village de la connaissance)
Réalisation : Marcelo Alves, Vinicius Augusto Bozzo, Ângela Gurgel 2017 – 25min – VOSTFR
Dans les années 1990, la tribu Tapeba crée une école sous un arbre de noix de cajou. L’école grandit. Aujourd’hui, elle a pour but de préserver les coutumes indigènes, le contact avec la nature, la culture et les rituels liés aux activités de la tribu.

Samedi 30 septembre à 17h30, rendez-vous pour la séance "Video nas aldeias"

Cette séance du festival Brésil en Mouvements vous propose de (re)découvrir le projet Vídeo nas aldeias fondé en 1986 par Vincent Carelli : permettre aux peuples autochtones de réaliser leurs films de manière indépendante pour transmettre leurs cultures, dénoncer les attaques dont ils sont victimes, témoigner, raconter, résister... Ce projet est aujourd’hui gravement menacé et nous lui apportons tout notre soutien.

Plus d’infos sur le projet en cliquant ici !

La séance sera suivie d’un apéro musical avec la présence du chanteur guitariste Francis Brasilis.

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