Le lit qui n’était pas tranquille
Publié le 13 Août 2017
Il pleut des gouttes de plomb
Sur l’échiquier chamboulé
Du ruisseau
Le silex a découpé son littoral
D’échancrures
Le gravier a décidé de se faire averse
Le calcaire en galet se morfond
Des cristaux de quartz
Aiguisent leurs arguments
Les poissons sont sur leur garde
La forteresse se construit
Pierre à pierre
Le gué s’est autodétruit
Aucun petit pas
N’effleurera plus les rochers
Attentionnés
Qui menaient
Sentinelles futiles
De l’autre côté de la rive
Abri pour gardons éplorés
Rendez-vous des truites farios
Masquées
Le barbeau fruité
Cherchait
Chaussure à son pied
Sans succès
Le toxostome cherchait
Une herbe rare à brouter
Le grand brochet serrait des dents
Pendant que l’écrevisse à pattes blanches
Ecrivait ses derniers mots
Sur l’ardoise funeste de sa vie
Le crapaud était sur le dos
Et le castor d’Europe en avait plein les dents.
Le lit n’était pas tranquille
A l’horizon de la planète
Quelque chose de sombre
Etendait son propos inquiétant.
Carole Radureau (12/08/2017)