Ni lion ni hyène
Publié le 24 Avril 2017
Le lion avait les dents longues
Son ambition était hors norme
Régner sur les troupeaux c’était son leitmotiv
Chacun dans la savane
Complice
Avait permis que s’accomplisse
L’édification de son trône en argent
Les plus puissants les plus forts les prédateurs
Et les sans cœurs
Un à un
Jour après jour
Avaient monté la mayonnaise
Jusqu’à ce qu’elle durcisse
Recouvrant les œufs trop cuits de la déconfiture
Le lion se prenait toujours pour le roi
Parfois même alors qu’il périclitait
Il pavanait, royal
Alors que sa puissance et sa fortune
Il les recevait de son harem
Esclaves féminines de ses ardentes volontés.
La hyène était comme toutes les hyènes
Fuyante gueulant sa haine à qui mieux mieux
Rigolant des souffrances
Se moquant de tout mais pas de son appétit
La hyène comme toutes les hyènes
Vivait avec sa petite cour d’hyènes vicieuses
Attendant l’hallali
Attendant l’hallali
Les restes du lion à la hyène
Ça lui convenait bien
Elle y ferait des petits
Elle y finirait de bâtir le royaume des hyènes
Épouvantail à moineaux terrifiés par les bruits de botte
Épouvantail ne servant que des intérêts capitaux
La hyène et sa clique jamais
Ne voulaient le pouvoir d’un lion
Suivre et agiter leur épouvantail
Se régaler de gros morceaux même pas tués de ses mains
C’était ça qui régalait les hyènes
Le lion avec sa noblesse légendaire
Avec sa paresse légendaire
Avec son vice incroyable et caché
Pouvait tuer
Y compris des lionceaux pour assouvir son vice
Mais sa belle apparence était une vitrine perverse
La hyène elle, avait l’allure d’une cloche perdue dans le labyrinthe du temps
Elle claudiquait et déjà sur son dos naissait la bosse des incertitudes
Les moutons dans tout ceci étaient des moutons
On leur agitait sans cesse un épouvantail hyéneux
Que beaucoup sentait vibrer au fond d’eux
Telle la menace furibonde
Pourtant un lion sur un trône d’or ou d’argent
Avec sa cour de puissances et son pouvoir de démonstration
C’était aussi dangereux que le troupeau d’hyènes
Les moutons avaient le choix :
Deux boutons pour exploser
Ouvrir les portes de l’abattoir
Se faire bouffer
Se faire bouffer
Parce que la tonte elle
Était effective déjà.
Ni lion ni hyène !
La piste de la savane était la seule solution
Car la révolution dans la savane
Passait par la puissance de la terre
Soulever la poussière, avancer en grand troupeau de révoltés
Rendre le pouvoir aux petits animaux paisibles :
Ni lion ni hyène !
Car lorsque l’on est agneau, oiseau, lapin ou bien gazelle
On ne donne pas plus de pouvoir à un prédateur.
Carole Radureau (24/04/2017)