Guernica 26 avril 1937
Publié le 26 Avril 2017
Par Papamanila — Photographie personnelle, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9469068
La victoire de Guernica
I
Beau monde des masures
De la nuit et des champs
II
Visages bons au feu visages bons au fond
Aux refus à la nuit aux injures aux coups
III
Visages bons à tout
Voici le vide qui vous fixe
Votre mort va servir d'exemple
IV
La mort cœur renversé
V
Ils vous ont fait payer le pain
Le ciel la terre l'eau le sommeil
Et la misère
De votre vie
VI
Ils disaient désirer la bonne intelligence
Ils rationnaient les forts jugeaient les fous
Faisaient l'aumône partageaient un sou en deux
Ils saluaient les cadavres
Ils s'accablaient de politesses
VII
Ils persévèrent ils exagèrent ils ne sont pas de notre monde
VIII
Les femmes les enfants ont le même trésor
De feuilles vertes de printemps et de lait pur
Et de durée
Dans leurs yeux purs
IX
Les femmes les enfants ont le même trésor
Dans les yeux
Les hommes le défendent comme ils peuvent
X
Les femmes les enfants ont les mêmes roses rouges
Dans les yeux
Chacun montre son sang
XI
La peur et le courage de vivre et de mourir
La mort si difficile et si facile
XII
Hommes pour qui ce trésor fut chanté
Hommes pour qui ce trésor fut gâché
XIII
Hommes réels pour qui le désespoir
Alimente le feu dévorant de l'espoir
Ouvrons ensemble le dernier bourgeon de l'avenir
XIV
Parias la mort la terre et la hideur
De nos ennemis ont la couleur
Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison.
Paul Eluard, Cours naturel, 1938
La guerra, madre
La guerra, madre: la guerra.
Mi casa sola y sin nadie.
Mi almohada sin aliento.
La guerra, madre: la guerra.
La vida, madre: la vida.
La vida para matarse.
Mi corazón sin compaña.
La guerra, madre: la guerra.
No suenan los hondos pasos
en mi alma y en mi calle.
Cartas moribundas, muertas.
La guerra, madre: la guerra.
Cartas moribundas, muertas.
La guerra, madre: la guerra.
La guerre, mère
La guerre, mère : la guerre
Ma maison seule et sans personne
Mon oreiller à bout de souffle.
La guerre, mère : la guerre
La vie, mère : la vie
La vie pour se tuer
Mon coeur sans compagnie
La guerre, mère : la guerre
Ne sonnent pas les pas profonds
Dans mon âme et dans ma rue
Lettres moribondes, mortes
La guerre, mère : la guerre
Lettres moribondes, mortes
La guerre, mère : la guerre.
Miguel Hernández traduction carolita