De la Patagonie à Brasilia : le pouvoir de la lutte indigène
Publié le 22 Avril 2017
Sergio Alvez
Pendant qu'en Patagonie se réalise une marche à pied sur 800 kilomètres, au Brésil se fera la plus grande mobilisation indigène de l'histoire. Le dénominateur commun, la défense du territoire et la lutte contre les politiques anti-indigènes qui se jettent sur les droits des peuples originaires.
Dans la province de Río Negro, du 20 au 24 avril se réalise la marche des peuples indigènes en refus du projet du nouveau Code de la Terre impulsé par l'assemblée législative provinciale par le gouverneur Alberto Weretilneck. “Petu mongueleiñ, fey muta trekaleiñ” (nous sommes vivants et pour cela nous marchons) est la consigne d'une mobilisation qui va parcourir 800 kilomètres conduite par les communautés Mapuches qui habitent la Patagonie, mais qui a le soutien de nombreux peuples et nations originaires, ainsi que des organisations sociales de tout le pays.
Le même jour qui cloturera la marche de Viedma, commence à Brasila le "Campement Terra Livre (ATL), une manifestation qui pendant quatre jours réunira plus d'un million et demi d'indigènes provenant de tout le pays, réalisé dans un contexte de brutale offensive contre les droits indigènes de ce pays. L'objectif primordial de cette activité - qui prévoit d'être le plus grand rassemblement public de peuples indigènes dans l'histoire des brésiliens est d'unifier les luttes pour la défense des droits des peuples originaires qui au Brésil sont submergés à partir de politiques anti-indigènes, selon les explications de l'organisation.
Ces deux activités, au Río Negro et au Brésil, résument d'une certaine façon l'organisation croissante et l'expansion de la lutte des peuples originaires dans un scénario continental où la majorité des gouvernements approfondissent leurs politiques de pillage territorial et de discrimination.
La Patagonie rebelle
La marche en Patagonie se divise en deux colonnes. L'une d'elles part depuis la ville de Bariloche à travers la route nationale 23, prévoyant de traverser les localités de Ingeniero, Jacobacci, Valcheta et arrive le dimanche à Viedma. L'autre colonne commencera depuis Catriel jusqu'à Fiske Menuko (Roca) pour atteindre Sierra Colorada puis arrive à Viedma le 24 avril. Les deux colonnes se réuniront pour marcher jusqu'à la maison du Gouvernement où sera livré un document consensuel.
Dans la convocation il est communiqué ce qui suit :
"Le peuple Mapuche convoque à la marche provinciale pour le droit à la terre sans contamination , en rejet du nouveau Code des terres publiques que le gouvernement provincial veut imposer sans consultation préalable, libre et informée (établie par la convention 169 de l'organisation Internationale du Travail, la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Indigènes et la Déclaration Américaine sur les Droits des Peuples Indigènes).
Avec ce projet de loi , ils prétendent mettre fin à la réclamation territoriale historique Mapuche-Tehuelche en ne reconnaissant pas la préexistence des peuples originaires à disposer de plus de 5 millions d'hectares, déclarés comme territoire ancestral par la loi 26.160, au service de la méga-minière, le modèle extractiviste pétrolier et gazier par des moyens non conventionnels, la monoculture, le tourisme pour quelques-uns et la poursuite de la propriété étrangère en Patagonie. Cette loi attentera à l'article 75 alinéa 17 et 22 de la Constitution Nationale et l'article 42 de la Constitution Provinciale de ne pas donner de priorité à la remise de terres des peuples originaires en vue du modèle extractiviste. Il s'agit d'un projet qui prolonge le chemin de la dérogation de la Loi Anticianuro réalisée à la veille de noël de l'année 2011".
Brésil : Vers une rencontre historique
"Campement Terra Livre" se constitue dans une période d'importante articulation entre les mouvements indigènes de tout le Brésil, qui luttent contre la suspension de la démarcation des territoires indigènes, les coupures budgétaires dans les institutions publiques destinées aux peuples originaires, les initiatives législatives anti indigènes qui sont traitées dans le Congrès National, des entreprises extractivistes qui affectent directement les communautés, la précarisation des politiques sanitaires pour les peuples indigènes - qui se répète dans le domaine de l'éducation- la négation à l'accès à la justice et la criminalisation des leaders indigènes, entre autres points.
Sergio Alvez est journaliste et écrivain : Il est le fondateur et la directeur de la revue Superficie et directeur de presse de l'Association des Travailleurs de l'Etat en section Misiones, rédacteur de la revue Sudestada, Hecho à Buenos Aires et chroniqueur à l'Agence Pelota de Trapo.
Traduction carolita d'un article paru dans Desinformémonos le 21 avril 2017 :
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