Tisseuses de rêves

Publié le 9 Mars 2017

Donnez-moi la force de croire qu’un monde meilleur existe
Je vous donnerais en échange
Mon sourire innocent
Donnez-moi les rênes que je sache guider le cheval de ma volonté
Je vous donnerais le cal de mes mains
Qui s’offre gratuitement par le labeur de chaque jour
Donnez-moi la clé
Celle qui ouvre les portes de la connaissance
Une réponse aux heures d’errance
La solution à notre énigme
Je vous donnerais le fruit de mon travail
Un beau fruit tissé
Un fruit hérité des millénaires
Un savant savoir-faire transmis par des mains de femmes
Des mères à leurs filles
Sans rien attendre en retour
Que le devoir de transmission.

Le fruit c’est notre journal intime
Il est le confident qui a recueilli sans rien demander
Nos pleurs nos rires nos chants nos peines nos espoirs
Vous regardez ce tapis
Vous voyez des lignes et des motifs géométriques
De jolies couleurs associées des motifs qui brillent des apparats
Pourtant il est plus que ça
Heures patientes à confectionner fil à fil la trame
Heures partagées entre sœurs de tissage
A converser sur ce qui pourrait soulager nos quotidiens
Ce tapis, il n’a pas de prix
Pourtant il ne rapporte rien
Ni argent, ni bénéfice, ni reconnaissance : rien
Nous voulons connaître le goût du fruit
Le goût du travail qui est récompensé
Qui ouvre aux enfants toutes grandes
Les portes des écoles et de la connaissance
Nous voulons de quoi nous organiser :
Le travail on sait le faire et rien n’arrête nos entreprises
Nous sommes femmes et en cela rien ne nous est épargné
Nous voulons sourire en regardant la mer
Nous voulons que nos enfants voient la mer
Vivent une vie plus légère et non moins fière de porter la tradition
Nous avons la liberté et pourtant nos mains sont liées :
Nous demandons simplement la force d’y croire
Juste cela
Maintenant que la force soit avec nous
Et que la liberté de créer soit un fruit juteux :
Le fruit de l’émancipation.

Carole Radureau (08/03/2017)

Aux femmes Imazighen que leurs rêves se réalisent.

Je vous conseille ce documentaire que j'ai adoré et qui m'a offert le sourire de ces femmes Imazighen (Berbères) qui ont un souffle d'énergie et d'espoir à nul autre pareil et qui sont si humbles et courageuses que l'on a qu'une envie, les accompagner dans leur entreprise de coopérative pour leur offrir ce monde meilleur qu'elles souhaitent pour leurs familles mais aussi la reconnaissance méritée de leur art et de leur savoir-faire.

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A
Très beau poème, malheureusement, ce monde meilleur, ces femmes de l'Atlas ne le trouveront pas chez nous et je crois qu'hélas leur sort, même très pénible est plus enviable que celui de ceux qu'on a entassés dans nos banlieues...
C
Non, elle ne le trouveront pas chez nous mais chez elles en constituant leur coopérative. C'est leur unique chance de s'en sortir et de générer de quoi vivre un peu mieux, envoyer leurs enfants (leurs filles surtout) plus longtemps à l'école et avoir une reconnaissance et une plus grande fierté de leur artisanat. C'est ainsi que la coopérative de femmes de la société civile Las Abejas au Chiapas peut permettre aux femmes de financer de petites choses, y compris de racheter du matériel et de petit à petit prendre un peu d'indépendance par rapport à leurs maris, y compris de se soigner également avec des médicaments qui doivent parfois compléter la médecine traditionnelle. Moi, j'y crois beaucoup à la coopérative, c'est bête car il n'y a rien qui nous donne des détails à la suite de ce documentaire parce que c'est le genre d'initiative auquel on peut participer, nous de notre coin, afin de leur permettre de continuer leur mode de vie, car c'est important qu'elles le gardent, ce qu'il leur faut, c'est l'améliorer. J'aimerais soutenir tellement plus de ces projets de vie et d'autogestion......