Nulle main d’artiste ne fut épargnée

Publié le 19 Janvier 2017

.......Minerai maudit de Potosí......

NULLE MAIN D'ARTISTE NE FUT ÉPARGNÉE

Des mains d’artisans
Des mains qui tissaient la laine de l’alpaga
Qui sculptaient l’os ou le roseau de la quena
Des mains qui fabriquaient le charango
Qui bâtissaient des terrasses
Celles qui brodaient
Celles qui caressaient berçaient semaient
Aucune ne fut épargnée
Il leur fallut chercher le moindre indigène dans sa maison
Et les conduire tel un troupeau de condamnés
Au fond de la mine :
Que leurs mains habiles prennent la pelle
Ou pire
Creusent de leurs doigts indigènes
Les parois du Cerro.

Nulle main d’artiste ne fut épargnée
Nulle main douce ne fut épargnée
Ni le respect ni la douleur ni l’attention :
Matière première au service d’une autre matière première
L’indien et l’argent ne faisaient plus qu’un
Pour assouvir le désir de fortune des pilleurs
Rapaces maudits
Pour argent maudit :
Dis, conquérant
N’as-tu pas honte d’avoir construit ton édifice sur le cimetière des autochtones ?
Et ton argent conquit dans le sang et le vol
Vas-tu le vomir une fois pour toutes ?


Carole Radureau (16/01/2017)

http://www.chroniques-de-voyages.com/article-32303486.html

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #Bolivie, #indigènes et indiens

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