Le givre
Publié le 31 Décembre 2016
Le givre a parsemé
De sucre
L’univers
Il envoie son manteau blanc
Pour recouvrir d’argent
Les sombres souvenirs
Les sanglantes confessions
Qui ont jonché les sols et les vies
De leurs inexactitudes.
Le givre a saupoudré de sel
Les vies
Petites feuilles
Tremblotantes
Sous le joug des féroces et des barbares
Volent au vent violent
Les incertitudes de la saison
Qui a pris dans les forceps de la déraison
Les rênes qui mènent au champ de bataille.
Le givre a salé le tableau du monde
Comme son sel est fin et doux !
Dans la grande salière de nos réflexions
Se fond le sel d’Atacama qui a germé
Dans la profonde attitude des corruptions
Comme son sel est fort et piquant
Dans la multitude iodée des salars
Puzzles dessinant la carte du ciel
Se nouent les réponses
Aux questions jamais posées.
Le givre a déclaré faillite
Sur la nature il a épandu ses larmes
Pense-t-il qu’il n’y a plus rien à faire
Pour sauver l’humanité de son trépas de fer ?
Le givre a pleuré ses larmes de talc
Il cherche un mouchoir de compensation :
J’écrirai le nom de l’espérance sur l’ardoise de la poudreuse
Je sculpterai le nom de la liberté dans un croque-au-sel givré
Je dessinerai le gros cœur battant de l’amour éternel
Sur la feuille ressuscitée par le froid
Je rimerai, muse en main
Sur la multitude de gouttelettes étincelantes de lumière.
Dans chaque parcelle de ce givre éphémère
Je veux que l’année qui naît soit telle une toile blanche et salée
Sur laquelle écrire de belles pages dorées
Multicolores et profondes :
Une page de vie
Une page d’amour
Une page de liberté
Une page de justice
Une page d’espoir
Une page de fraternité
Une page de paix
Sans sang
Sans guerre
Sans fric qui tue
Sans profiteurs
Sans les hommes pourris et pervers qui mènent par le bout du nez
Marionnettes
Des centaines de millions d’hommes sans volontés.
Nourris, givre
L’inébranlable foi en l’humain
Celle qui porte haut les combats pour la vie
Distilles, givre
Un frais nectar vivifiant tonique et vigoureux
Dans la volonté de changer le monde
Je veux que tu sois le chef de nos combats
Je veux que le fils de la terre-mère
Cette éphémère fulgurance du temps
Mène à la liberté.
Carole Radureau (31/12/2016)