Une guérisseuse spirituelle Mapuche de 60 ans est envoyée en prison au Chili

Publié le 28 Octobre 2016

La Première Salle de la Cour d'Appels de Temuco au Chili, a révoqué l'arrêt à domicile, et a envoyé de nouveau en prison Francisca Linconao Huircapan, guérisseuse spirituelle du peuple mapuche accusée sans preuves d'avoir participé à l'incendie qui a provoqué la mort de l'entrepreneur Werner Luchsinger et de son épouse Vivianne Mackay, le matin du 4 janvier 2013.

L'arrêt arbitraire de la machi Francisca Linconao est une violation des droits de l'homme parce qu'il n'y a pas de preuves, de témoins, ni de charges contre elle. Il viole le code de justice en s'abritant derrière la loi antiterroriste de la dictature de Pinochet, affirme la chanteuse chilienne Moyenei Valdés, qui avec d'autres femmes et organisations impulse une campagne nationale et internationale pour exiger la liberté immédiate et inconditionnelle de la chamane.

La société civile du Chili, des défenseurs communautaires affirment que la poursuite contre celle qui est considérée comme leader spirituel, guérisseuse et grand-mère savante avec une hiérarchie importante chez le peuple mapuche, découle de ce que "la machi a gagné contre l'État chilien une demande et la protection pour éviter l'abattage illégal d'arbres de la zone dans laquelle elle récolte les plantes médicinales qu'elle utilise pour ses cérémonies spirituelles et de soins. Elle a établi un précédent en tant que première femme qui a gagné ce type de demande et elle est devenue,  ‘dangereuse pour les intérêts des forestières de la zone”’.

La chanteuse et activiste Moyenei Valdés, avec la famille de la défenseure communautaire emprisonnée ont envoyé des lettres à la présidente du Chili Michelle Bachelet et au Ministre du Service National de la Femme (SERNAM) dans lesquels ils dénoncent comment “le témoignage de José Peralino a été obtenu sous la torture”, sans qu'à cette date se soit concrétisée la libération de Francisca Linconao, qui a dénoncé l'abattage illégal d'arbres et d'arbustes natifs, ils devront donc se présenter à des instances internationales comme l'ONU.

Moyenei Valdés assure que la détention de la machi “est un attentat à la forme de vie et à la spiritualité du peuple mapuche, dans leurs rôles de protecteurs de la terre. Il est incroyable qu'ils l'aient accusée de réaliser des actions comme courir, comme sauter, comme tirer, entre autres, des actions qui lui est impossible de faire à son âge". Contrairement à cela, le propre procureur du cas, Luis Arroyo, a assuré que l'autorité ancestrale traditionnelle “a participé à la planification et à la gestation d'attaques de cette nature”.

La nuit au cours de laquelle est arrivé le soi-disant “incendie terroriste” la maison de Francisca Linconao a été forcée à trois heures du matin et des personnes armées ont semé une arme à cause de laquelle elle a été inculpée ensuite. Des faits arrivés au couple Luchsinger Mackay accusent aussi les comuneros mapuche José Tralcal Coche, Luis Tralcal Quidel, Sergio Catrilaf Marilef, Sabino Catrilaf Marilef, Hernán Catrilaf Llaupe, Juan Tracal Quidel, José Córdova Tránsito, Aurelio Catrilaf Parra et Eliseo Catrilaf Tránsito, qui avec le guérisseuse traditionnelle ont été placés en réclusion préventive depuis le 30 mars.

À ce jour, les autorités du Chili n'ont pas mené le jugement, le Ministère public n'a pas présenté les preuves concluantes, tandis que la santé de Francisca Linconao est diminuée, et sa famille se fatigue physiquement et économiquement.

Traduction carolita d'un article de désinformémonos du 27 octobre 2016 : 

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