San Pedro Tlanixco - Convocation à la Campagne pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau

Publié le 22 Septembre 2016

NOTE : Dans le cadre de la campagne de solidarité avec San Pedro Tlanixco, proposition a été faite d’envoyer une lettre de solidarité collective : voir ici

24 août 2016. Convocation à la Campagne pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco

Au Congrès National Indigène

Au Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène – Commandement Général de l’EZLN

A la Sexta Nationale et Internationale

Au Réseau contre la Répression et pour la Solidarité

Avec une douleur et une tendresse particulière, pour les peuples, les familles et ami.e.s de prisonnier.e.s enfermés pour avoir défendu la vie.

Aux peuples, tribus, quartiers et nations du Mexique et du monde.

Aux compas qui luttent dans le monde.

Aux compas des médias libres, autonomes, alternatifs ou quel que soit comment on les appelle.

Tout en nous remémorant que notre Mexique continue à être dévasté jour après jour par les politiques féroces du grand capital, système incarné par l’hydre des grandes entreprises multinationales qui viennent pour s’emparer de toutes nos ressources, et tandis que les mauvais gouvernements locaux, étatiques et fédéraux continuent à les leur remettre et à soumettre par la terreur, la mort et la prison ceux d’entre nous qui continuent à défendre nos terres et nos territoires, notre eau, notre vie.

Nous n’oublions pas que durant la guerre de conquête de 1492, la guerre de l’indépendance en 1810 et la guerre de la révolution en 1910, ce sont nous, les indigènes, qui ont enfanté cette patrie qui est la nôtre. Qu’en échange de notre sang versé, nous avons été niés juridiquement, et que ce n’est qu’au moment du soulèvement de l’EZLN en 1994 qu’une lueur d’espoir s’est levée, matérialisée dans les accords de San Andrés. Que ces espoirs ont été trahis en 2001 par les trois partis politiques au pouvoir, le PRI, le PAN et le PRD, et que maintenant, au travers de leur politique institutionnelle, les gouvernements nous soumettent, nous divisent et prétendent nous exterminer en négociant à chaque fois nos droits contre quelques miettes.

Nous, femmes, hommes, enfants et anciens de la communauté indigène nahua de San Pedro Tlanixco, nous partageons avec vous notre parole et portons à votre connaissance nos prochaines actions pour la liberté de nos prisonnier.e.s. Nous lançons la Campagne pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco, du 24 août au 30 septembre 2016. Nous lançons un appel à nos frères et sœurs de la Sexta nationale et internationale afin que, suivant leurs temporalités, leurs modes d’agir et leurs géographies, ils puissent s’associer à cette campagne, par le biais des actions qu’ils considèrent comme étant pertinentes.

Nous du mouvement pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco continuons à lutter pour la liberté des six gardiens de notre territoire qui se trouvent dans les griffes de l’Etat. Le seul délit qu’ils aient commis, qui est prouvé et qu’ils reconnaissent complètement, c’est d’avoir défendu les sources d’eau de notre village.

Après plus de 10 ans d’une longue et douloureuse attente, le 28 mai dernier l’instruction pénale contre nos compas Lorenzo Sánchez Berriozábal, Marco Antonio Pérez González et Dominga González Martínez, aux mains du premier juge pénal de première instance du district judiciaire de Toluca, est arrivée à son terme. Nous dénonçons le manque de réponse et d’attention de la part des autorités responsables, en même temps que la violation continue des droits constitutionnels concernant la mise en examen des compas, dont le jugement et l’attribution d’une sentence ont été ajournés, les soumettant de ce fait à une incarcération injuste.

Et de fait, des condamnations injustes ont déjà été prononcées contre nos compañeros Teófilo Pérez González, condamné à 50 ans de prison, Pedro Sánchez Berriozábal à 52 ans de prison et Rómulo Arias Mireles à 54 ans de prison. Nos 6 défenseur.e.s de l’eau et de la vie ont souffert dans leur propre chair la plus vile des injustices, et sont privés de leur liberté depuis 13 ans pour être en défense de la vie, en défense de l’eau.

Ce qu’il ne vient ni à la pensée du juge ni d’aucune autre autorité étatique ou fédérale, c’est que durant ces années où ils se retrouvent incarcérés, les familles de nos compas n’ont pas seulement vécu chaque jour et chaque nuit avec la douleur et l’angoisse de ne pas les avoir près d’eux. Les mères ont dû se débrouiller pour élever leurs enfants, les enfants ont vécu avec l’absence d’un père ou d’une mère, et l’ont ressenti durement. Sans oublier ce qu’il faut traverser pour pouvoir voir nos proches, faire la queue durant deux à trois heures pour entrer au pénitencier, les vêtements spéciaux qu’il faut mettre pour pouvoir entrer, la restriction sur la nourriture, et le traitement indignant auxquels nous soumettent les gardiens.

Les parents de Pedro, la mère de Marco Antonio, la mère de Dominga, le père de Romulo sont décédés sans avoir pu revoir leurs enfants. Et pour la soi-disant justice de notre pays cela n’a aucune valeur, cela ne compte pas, comme si les gens n’avaient pas d’émotions, comme si nous n’étions pas des personnes, comme si nous étions une chose, un objet qui ne ressent rien.

Cette injustice doit s’arrêter, parce que nos compañeros et notre compañera n’ont commis aucun délit et ont vécu trop d’années de prison injustement. Nous exigeons au gouvernement fédéral, au gouvernement de l’Etat et au juge qu’ils résolvent cela par une sentence absolutoire, qui est le minimum que méritent nos compañeros.

Par ce biais nous convoquons tous les cœurs dignes et honnêtes du Mexique et du monde à ce qu’ils se joignent et nous soutiennent dans cette digne exigence. Pour cela nous allons réaliser les activités suivantes :

Campagne pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco.

* 24 Août. Début de la journée pour la liberté des défenseurs de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco.

RDV à Mexico capitale au Forum José Revueltas. A quelques mètres de l’auditorium Che Guevara. 17h, Cité universitaire. UNAM.

* 7 septembre. 27 ans de lutte en defense de l’eau et de la vie à San Pedro Tlanixco, 1989 – 2016.

RDV à Mexico capitale, Punto Gozadera. Place San Juan # 15. Centro. Delegación Cuauhtémoc. Metro Salto del Agua. 18h.

* 21 septembre. 13 ans de prison et d’injustice pour les défenseurs de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco, 2003-2016. RDV à Mexico capitale à UNIOS. Doctor Carmona #32. Colonia Doctores. Ciudad de México. D.F. Metro Cuauhtémoc. 19h.

* 25 septembre. Festival culturel pour la liberté des défenseurs de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco.

Début à 10h dans la communauté indigène nahua de San Pedro Tlanixco. A la sortie de la station Observatorio (Mexico capitale), prendre le bus direction Tenango del Valle en achetant le billet au guichet de la compagnie Estrella de Oro. Demander à descendre au dernier arrêt de Tenango. Demander où sont les combis qui vont à Tlanixco (situés à une rue de distance de là où s’arrête l’autobus). Descendre à la base des unités de transports, chercher la rue « Reforma » et la prendre jusqu’au bout en bas (à gauche).

* 30 septembre. Meeting pour la liberté des défenseurs de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco.

Au tribunal de la prison de Santiaguito, Almoloya de Juárez, Etat de Mexico, 12h00.

* Communiqué de collectifs, individu.e.s et organisations sociales nationales et internationales pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau et de la vie à San Pedro Tlanixco.

Durant les activités nous collecterons des signatures qui seront jointes au communiqué qui sera remis au juge Maximiliano Vázquez Castañeda. Nous laissons à l’attention de nos frères et sœurs de la Sexta nationale et internationale les coordonnées du tribunal, ainsi que des instances étatiques et fédérales vers lesquels ils peuvent diriger leurs exigences au travers des ambassades et des maisons de promotion de l’Etat de Mexico.

Instances auxquelles on peut envoyer des communiqués pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco :

1.- Juez primero penal de primera instancia del distrito judicial de Toluca, México, Maximiliano Vázquez Castañeda. Con residencia en Santiaguito, Almoloya de Juárez, Estado de México.

2.- Al C. presidente de la República Mexicana, Enrique Peña Nieto. Residencia Oficial de los Pinos Casa Miguel Alemán Col. San Miguel Chapultepec, C.P. 11850, Ciudad de México

3.- Al C. gobernador del Estado de México, Eruviel Ávila Camacho. Calle Jesús Carranza Sn, Residencial Colón, 50120 Toluca de Lerdo, México.

Pour la liberté des prisonniers politiques du CNI et de la Sexta !

Pour la reconstitution intégrale de nos peuples ! Jamais plus un Mexique sans nous !

La Sexta avance !

Mouvement pour la liberté des défenseur.e.s de l’eau et de la vie de San Pedro Tlanixco

Congrès National Indigène

Réseau contre la répression et pour la solidarité

P.-S.

Dans le cadre de la campagne de solidarité avec San Pedro Tlanixco, proposition a été faite d’envoyer une lettre de solidarité collective : voir ici

Le CSPCL se propose de recueillir les signatures francophones avant le 24 septembre pour les envoyer à l’évènement public organisé à San Pedro Tlanixco le 25 septembre, au courrier : cspcl@samizdat.net. Des courriers ou des signatures de soutien peuvent également être directement envoyés au mail : tlanixcolibertad.contacto@gmail.com (écrire en espagnol).

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