Mexique : Le peuple Matlatzinca

Publié le 15 Septembre 2016

Mexique : Le peuple Matlatzinca

image

Peuple autochtone du Mexique vivant dans la vallée de Toluca dans l’état de Mexico.

Langue : matlazinca tlahuica

Elle est uniquement parlée à San Francisco Oxtotilpan.

On dit Matlatzinca ou Pirinda

En nahuatl, Matlatzinca veut dire « seigneurs du réseau » ou qui font des réseaux. Ce nom leur est donné par les Mexica en raison de la proximité de zones lacustres où était abondamment pratiquée la pêche.

Autodésignation : botuná ou fot'una

Population : 3005 personnes

La capitale politique de la vallée est appelée Matlatzinco, c’était une grande ville en son temps dont les ruines sont connues sous comme le site Calixtlahuaca.

Localisation

Au sud et à l’ouest de l’état de Mexico, à l’est du Michoacán, au nord du Guerrero, dans quelques villes du Morelos et du DF.

Le centre du territoire est l’ancienne région du lac Alto Lerma.

Mexique : Le peuple Matlatzinca
temple d'Ehecatl le dieu du vent

De Gumr51 - Trabajo propio, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11880331

****

Calixtlahuaca

La région Matlatzinca (Toluca) était divisée en trois altepetl (seigneuries) dont deux d’entres elles voulaient rester indépendantes ou s’associer avec les Purépechas du Michoacán et le troisième atepetl (Tollocan) voulait un partenariat avec les Mexica.

Cette division va aboutir à la migration des Matlatzincas dans d’autres régions comme Tiripetio, Andarapeo, Huetamo, Choro et Undameo.

Axayácatl, la tlataoni mexica successeur de Moctezuma à combattu Cuextapalin le général Matlatzinca et a essayé de la faire prisonnier sans succès.

Les Atztèques reviennent plus tard avec leurs alliés de Tollocan et soumettent les Matlatzinca, font des prisonniers et certains sont sacrifiés à Tenochtitlan ce qui empêchera forcément d’autres soulèvement dans la région.

De 1482 à 1484 il y a une autre tentative insurrectionnelles des Matlatzincas mais Tizoc, le 7e tlatoani détruit les temples de Calixtlahuaca et marque sa victoire sur une pierre.

En 1510, dernière rébellion mais Moctezuma II ordonne la destruction de la zone, les habitants émigrent alors vers le Michoacán.

pétroglyphes Calixtlahuaca  De Gumr51 - Trabajo propio, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11880939

pétroglyphes Calixtlahuaca De Gumr51 - Trabajo propio, GFDL, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11880939

La vallée de Toluca est appelée Matlatzinco.

C’est le foyer d’au moins quatre groupes linguistiques, les Matlatzincas, les Otomis, les Mazahuas et les Nahuas

La cité de Calixtlahuaca était une puissante capitale régnant sur la vallée.

Tollocan une cité mineure rivale de Calixtlahuaca.

Le nom Tollocan devient après la conquête espagnole Toluca.

Le processus d’évangélisation commence à Toluca en 1524 avec le frère Andrés Castro qui est l’un des premiers à apprendre la langue matlazinca.

Les Matlatzincas l’aimaient bien car il les a protégés des injustices lors de cette période coloniale.

image

Economie

C’est l’agriculture de subsistance avec une maîtrise de l’irrigation pour produire du maïs qui est l’aliment de base, des haricots, du piment, de l’orge, de l’avoine, du blé , des pommes de terre et des pois.

Le blé, les pommes de terre et les pois sont aussi cultivés pour être vendus.

Le territoire considéré comme un grand producteur de maïs a provoqué l’invasion des Toltèques en 900 après JC et par les Chalcas au XIIe siècle.

De nombreux pères de famille doivent aller vendre leur force de travail dans des villes comme Mexico ou Cuernavaca.

image

Organisation sociale

L'organisation sociale traditionnelle est liée aux aspects religieux avec la présence de figures éminentes comme celles du majordome, du procureur, des fiscalitos et des topiles qui ont pour obligation d'organiser et de financer les célébrations des saints tutélaires et des fêtes similaires en plus des droits de nature civile.

Vêtements

L'homme porte un pantalon blanc qui va jusqu'aux chevilles, une chemise en coton blanc, un pardessus de laine, des sandales et un chapeau en palme tressée. Une ceinture brodée rouge tient le pantalon et apporte la touche de couleur.

La femme porte une longue jupe de différentes couleurs, une blouse brodée, un quexquemetl, une ceinture.

L'habit traditionnel est remplacé peu à peu par des vêtements de confection industrielle et il n'est porté que lors des cérémonies.

Quelques plats

Les tamales de cendres qui sont un plat traditionnel.

Les tortillas matlacincas.

Le poisson

Le pic de tortilla.

Récolte de plantes sauvages, pourpier, cresson, grande connaissance des herbes.

Les plantes entrent dans la composition des soupes et des quesadillas.

Récolte de nombreux champignons.

rituel du feu nouveau

***

Quelques fêtes

Les fêtes concernent le saint patron, le jour des morts et un rituel à la pluie au sommet du Nevado de Toluca, rituel du feu nouveau.

Cratère du volcan Nevado de Toluca avec à droite la laguna del sol et au centre la laguna de la luna  Par Christopher Kessler, Attribution, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6815016

Cratère du volcan Nevado de Toluca avec à droite la laguna del sol et au centre la laguna de la luna Par Christopher Kessler, Attribution, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6815016

MATLATZINCAS

image

 

Traduction carolita de l'article de l'INPI

Auto-désignation et tronc linguistique

Matlatzinca signifie en nahuatl "les seigneurs du filet" ou "ceux qui fabriquent des filets", car ils fabriquaient des filets utilisés pour transporter le maïs, comme fronde pendant la chasse et, probablement, pendant la guerre. Cependant, ils se sont reconnus dans leur propre langue comme Nintambati, qui signifie "ceux du milieu de la vallée", et nepynthathahui, "ceux du pays du maïs". Mais aujourd'hui, le groupe s'appelle Matlatzinca.
Leur langue appartient à la famille des langues oto-mangues.

Langue


Le matlatzinca ou bot'una est une langue appartenant à la famille oto-mangue, la langue la plus proche en termes génétiques est le tlahuica. Selon le dernier recensement, effectué en 2010, il y avait 1 106 locuteurs de matlatzinca. Les établissements historiques du peuple Matlatzinca se trouvent dans l'État de Mexico. C'est une langue qui risque fort de disparaître.

Localisation et zone écologique

Ils vivent à San Francisco Oxtotilpan, dans la municipalité de Temascaltepec, État de México, qui est située dans une petite vallée où poussent des forêts de chênes, de pins et d'oyamel.
L'altitude moyenne de la région est de 2 500 mètres d'altitude, et le climat est froid avec des températures qui en hiver atteignent plusieurs degrés en dessous de zéro. Sa flore est variée, avec une abondance de pinacées, de chênes, d'arbousiers, d'aguacatillo et de frênes. En plus des arbres fruitiers tels que : arbousier, pêcher, pommier, poirier et tejocote. La faune comprend des espèces telles que les écureuils, les lapins et les opossums.

Histoire

Des vestiges archéologiques révèlent la présence d'établissements humains dans la vallée qu'ils occupent aujourd'hui, avec une antiquité de 3 000 ans avant J.-C. Ce n'est qu'au VIIe siècle après J.-C. que le site, favorable à la culture du maïs, a enregistré une importante croissance démographique due à la migration massive de population en provenance de Teotihuacan.
Les Matlatzincas ont fondé plusieurs sites importants, parmi lesquels Teotenango qui était un centre religieux-administratif et plus tard militaire, et Calixtlahuaca qui était surtout un centre civique et religieux. Entre 1474 et 1476, les mexicas ont conquis les principales seigneuries Matlatzinca, les obligeant à payer des tribus qui comprenaient entre autres du maïs, des haricots, du huautli et des couvertures d'ixtles, et leur ont ensuite imposé des souverains mexicains, remplaçant ainsi leur organisation politique et territoriale.
À son tour, cette forme d'organisation s'est transformée plus tard, avec l'arrivée des espagnols, avec l'introduction du conseil municipal et leur intérêt pour le potentiel minier de sites tels que Real de Temascaltepec, fondant des centres de population qui fournissaient des produits agricoles et de la main-d'œuvre indigène aux centres miniers. Plus tard, avec l'émergence du système de l'hacienda, les indigènes ont souffert de la dépossession de la plupart de leurs terres, ce qui a généré des plaintes et des poursuites constantes jusqu'au siècle dernier, où ils ont finalement obtenu la restitution de leurs terres.

Organisation sociale

Le peuple est divisé en sept quartiers ou colonies : Las Manzanas, Santa Teresa, El Panteón, Las Mesas, Los Remedios ou El Polvorín, Los Pinos et Buenos Aires. Le mode d'établissement de la population est semi-dispersé ; la plupart des maisons sont situées loin les unes des autres dans la vallée, car à côté de chaque maison il y a des champs de culture.
Dans le système des charges civiles se trouvent les capitaines du travail, qui organisent la formation de groupes d'entraide. Grâce à cette forme d'organisation sociale traditionnelle, les membres de la communauté, hommes et femmes, fournissent leurs services au profit de la communauté, dans des activités telles que la construction de routes, l'entretien des canaux d'irrigation et d'autres services requis par la population.

Autorités

À San Francisco Oxtotilpan, la plus haute autorité traditionnelle est le chef suprême. La charge est occupée pour une période de trois ans et ses fonctions consistent à le représenter auprès des autorités municipales, étatiques et nationales. Sa nomination est liée à son prestige dans la communauté.
Au sein de leur organisation politique, il y a également les délégués, leurs secrétaires et leurs suppléants, dont les fonctions sont administratives, civiles et représentatives auprès de la municipalité et de l'État. D'autres autorités sont les agents de sécurité ou les policiers qui sont les assistants des délégués et qui sont chargés de maintenir l'ordre dans le village, et ceux-ci sont à leur tour responsables de ce qu'on appelle les capitaines du travail. Les autres autorités sont les commissaires ejidaux et communaux, qui sont chargés des affaires agraires.
Enfin, le système des charges liées à l'organisation religieuse est identifié, intégré par le fiscal, qui est la plus haute autorité, suivi du fiscalito et des mayordomos avec leurs assistants ou mbechoque, ainsi que des cantores et rezanderos. Tous sont liés à l'organisation des cérémonies religieuses.

Religion et cosmovision

Il y a une vie cérémoniale intense, qui, parmi les fonctions qu'elle remplit, est la cohésion du groupe. Tout au long de l'année, des festivals, des rituels et des processions sont organisés pour établir des liens de réciprocité et d'entraide en matière économique entre les membres de la communauté. Bien que ces célébrations jouent également un rôle important dans la transmission et la reproduction des traditions culturelles du peuple.
Dans leur cosmovision, le culte de Xinantécatl ou Nevado de Toluca se distingue. Pour eux, les collines et les lacs, autrefois considérés comme des lieux sacrés, étaient l'objet d'une profonde vénération ; c'est pourquoi, actuellement en période de sécheresse, ils font un pèlerinage au Nevado de Toluca afin d'apporter les pluies nécessaires aux travaux agricoles. De telle manière que cette montagne est liée à la pluie et à la fertilité de la terre, bien que dans le passé on croyait aussi que ses eaux avaient une grande valeur curative et qu'elles étaient une révélation sur l'avenir des cultures.

Activités productives

La principale activité de subsistance est l'agriculture pluviale et la culture de base est le maïs - en plus des haricots et des courges - bien que des cultures irriguées soient également cultivées, à partir desquelles on obtient des produits tels que les haricots, principalement pour l'autoconsommation, les pois et les pommes de terre, destinés à la commercialisation.
Sur les pentes des forêts entourant le village, les animaux paissent, le bois de chauffage est ramassé, les plantes sont cueillies et le bois est coupé.
Actuellement, les professionnels de ce peuple ont été insérés dans des activités professionnelles de leur région dans certaines villes du pays.

Fêtes

Ils vivent une intense vie cérémoniale qui comprend des rituels liés au cycle agricole, depuis la bénédiction des semences le mercredi des Cendres, la pétition pour la pluie le jour de la San Marcos, le 25 avril, la protection des champs, avec le placement d'une croix bénie dans les champs le 3 mai, la procession jusqu'au Nevado de Toluca, en temps de sécheresse pour apporter la pluie ; des rituels visant à obtenir de bonnes récoltes avec la célébration de la Fête des Vieux Vêtements, le jour de San Isidro Labrador, le 15 mai ; la Fête de la Caña Chiquita en saison des pluies, le jour de San Salvador, le 7 août, au début de la récolte ; la fête de la canne à sucre, le 15 août, pour la maturation des épis ; le jour des morts, qui marque la fin de la saison des pluies ; et le rituel nocturne où les mayordomos collectent des tamales, du poulet et d'autres aliments à consommer dans l'église.
En plus des autres célébrations consacrées au culte catholique d'autres saints, il y a aussi la fête du saint patron de la ville, le jour de San Francisco, le 4 octobre, qui permet de renforcer les liens entre les communautés voisines de San Mateo et San Miguel.
Enfin, dans le cadre de cette vie rituelle intense, les principaux événements du cycle de vie sont célébrés, comme la naissance, le mariage et la mort.

Gastronomie

Leur régime alimentaire de base se compose principalement de maïs, de haricots, de piments, de haricots, d'herbes de brousse et de champignons comestibles, pendant la saison des récoltes. La viande est rarement consommée, principalement lors des fêtes. Ils consomment également les fruits et légumes qu'ils cultivent, ainsi que l'hydromel et le pulque.

L'artisanat

Les femmes confectionnent des chemisiers, des jupes et des sacs à dos qui font partie de l'habit traditionnel.

ART

 

Musique ou danse

La musique de groupe est un élément indispensable de leur vie quotidienne et festive. Alors que la danse est présente dans différentes célébrations comme dans la cérémonie des bonnes récoltes, où à travers différents personnages humoristiques qui représentent le diable chrétien, le galant coureur de jupons. Dans cette même célébration, pendant la fête de San Isidro Labrador, il y a la danse du joug du bétail, des bœufs et des chevaux qui sont ornés de colliers de fleurs, d'ornements en papier et de ballons, qui participent aux côtés de personnages habillés en animaux, de politiciens et d'artistes entre autres.

Médecine traditionnelle

La médecine traditionnelle est utilisée pour traiter diverses maladies rhumatismales et arthritiques, des maux d'estomac, des maux de tête, y compris des maladies telles que la peur, l'air et le mauvais œil.
Outre les plantes médicinales, les champignons sont consommés à des fins thérapeutiques. En raison de leurs effets hallucinogènes, les champignons sont considérés comme des entités sacrées capables de guérir et de prédire des maladies.
Il existe des guérisseurs reconnus qui utilisent les ressources naturelles fournies par le milieu naturel dans leurs traitements traditionnels. Ce savoir a été transmis de génération en génération, mais on dit aussi que certains guérisseurs ont acquis des pouvoirs de guérison après avoir survécu à un coup de foudre.

PHOTOGRAPHIES

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Matlatzinca, #Peuples originaires

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article