Estadio Chile (Somos cinco mil)

Publié le 15 Septembre 2016

Estadio Chile (Somos cinco mil)

ESTADIO CHILE

Nous sommes cinq mille ici
Dans cette petite partie la ville.
Nous sommes cinq mille.
Combien sommes-nous au total
Dans les villes et dans tout le pays ?
Rien qu'ici,
Dix mille mains qui sèment
Et font marcher les usines.
Tant d'humanité
En proie à la faim, au froid, à la panique, à la douleur,
À la pression morale, à la terreur et à la folie.

Six des nôtres se sont perdus
Dans les étoiles.
Un mort, un battu comme jamais on n'aurait cru
Qu'on puisse frapper un être humain.
Les quatre autres ont voulu s'ôter
Toutes leurs peurs,
Un en sautant dans le vide,
Un autre en se frappant la tête contre une mur,
Mais tous affrontant la mort en face.
Quelle épouvante suscite la face du fascisme !
Ils mènent au bout leurs plans avec une précision méticuleuse
Sans se retourner.
Les gouttes de sang pour eux sont des médailles.
Le massacre est un acte d'héroïsme.
Est-ce là le monde que tu as créé, Dieu ?
Pour cela, tes sept jours de prodige et de travail ?
Entre ces quatre murs, il y a seulement un nombre
Qui n’augmente pas.
Qui lentement rejoindra encore la mort .

Mais soudain ma conscience me secoue
Et je vois cette marée sans ressac
Et je vois la pulsion des machines
Et les militaires qui montrent leur visage de matrone
Si plein de douceur.
Et le Mexique, Cuba et le monde ?
Qu'ils hurlent cette ignominie !
Nous sommes dix mille mains
De moins qui ne produisent plus.
Combien sommes-nous dans toute la patrie ?
Le sang du camarade Président
Frappe bien plus fort que leurs bombes et leurs mitrailles.
Ainsi, notre poing frappera à nouveau.

Chant, tu sais le mal que j'ai
Quand je dois chanter la peur.
Une peur comme celle que je vis
Comme celle dont je meurs, une peur
De me voir parmi tant et tant
De moments d'infini
Où le silence et le cri
Sont les moyens de ce chant.
Ce que je vois je ne l'ai jamais vu.
Ce que j'ai senti et ce que je sens
Feront éclore le moment…

Version française - ESTADIO CHILE – Marco Valdo M.I. – 2013 d'après la version italienne de Riccardo Venturi d'une chanson chilienne – Estadio Chile – Víctor Jara – 1973 Texte de Víctor Jara – 23 septembre 1973

Somos cinco mil aquí
en esta pequeña parte la ciudad.
Somos cinco mil.
¿Cuántos somos en total
en las ciudades y en todo el país?
Sólo aquí,
diez mil manos que siembran
y hacen andar las fábricas.
Cuánta humanidad
con hambre, frío, pánico, dolor,
presión moral, terror y locura.

Seis de los nuestros se perdieron
en el espacio de las estrellas.
Uno muerto, un golpeado como jamás creí
se podría golpear a un ser humano.
Los otros cuatro quisieron quitarse
todos los temores,
uno saltando al vacío,
otro golpeándose la cabeza contra un muro
pero todos con la mirada fija en la muerte.
¡Qué espanto produce el rostro del fascismo!
Llevan a cabo sus planes con precisión artera
sin importarles nada.
La sangre para ellos son medallas.
La matanza es un acto de heroísmo.
¿Es este el mundo que creaste, Dios mío?
¿Para esto tus siete días de asombro y de trabajo?
En estas cuatro murallas sólo existe un número
que no progresa.
Que lentamente querrá más la muerte.

Pero de pronto me golpea la consciencia
y veo esta marea sin latido
y veo el pulso de las máquinas
y los militares mostrando su rostro de matrona
llena de dulzura.
¿Y México, Cuba y el mundo?
¡Qué griten esta ignominia!
Somos diez mil manos
menos que no producen.
¿Cuántos somos en toda la patria?
La sangre del compañero Presidente
golpea más fuerte que bombas y metrallas.
Así golpeará nuestro puño nuevamente.

Canto, qué mal me sabes
cuando tengo que cantar espanto.
Espanto como el que vivo
como el que muero, espanto.
De verme entre tantos y tantos
momentos de infinito
en que el silencio y el grito
son las metas de este canto.
Lo que veo nunca vi.
Lo que he sentido y lo que siento
harán brotar el momento...

Victor Jara 23 septembre 1973

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