Mexique : Le peuple Chontal de l'Oaxaca

Publié le 23 Août 2016

image

Peuple autochtone du Mexique vivant dans l'état de Oaxaca.

Ils vivent dans les districts de Yautepec et Tehuantepec.

Municipalités : San Carlos Yautepec, Santa Maria Ecatepec, Asunción Tlacolulita, San Miguel, Santa Magdalena Ecatepec, Tequisistlán.

L'origine de leur langue peut avoir des rapports avec la famille hokan de Californie ou tolupane ou jicaque du Honduras.

image

Ils ont été déplacés vers l'ouest après 300 avJC sous la pression exercée par les mixes et ensuite au 15e siècle en raison des conflits les opposant aux zapotèques.

Deux groupes s'installent dans la sierra del Aire (Santa Maria Ecatepec).

Ils vivaient alors de l'élevage de la cochenille et de l'exploitation des salines de l'isthme de Tehuantepec jusqu'à l'interdiction de l'exploitation.

Ils s'associent la guerre d'indépendance mexicaine et rejoignent les insurgés en 1834 prenant les armes avec un groupe de Zapotèques, de Huaves et de Zoque.

15 ans plus tardn les Huaves et les Chontales revendiquent la propriété historique des salines.

Avec la révolution les Chontales se tournent ensuite dans l'agriculture avec la culture du maïs, de l'artisanat avec la fabrication de céramiques et la production de textiles.

Les basses terres côtières qu'ils occupent sont constituées de collines escarpées et de crêtes, de montagnes qui vont d'une altitude de 50 à 700 mètres. Le climat est tropical chaud et sub-humide. La région subit un fort déboisement.

Les chontales de l'Oaxaca vivent de l'agriculture de subsistance avec pour cultures principales, le maïs, les haricots, les courges mais aussi des arbres fruitiers comme le corossolier, le mamey, la sapotillier, l'avocatier; le goyavier, le sucre, le café et le poivrier. Ils cultivent à l'aide du système de l'abattis-brûlis.

Ils fabriquent également du mezcal, élèvent des poulets, des dindes, des porcs, des chèvres et des bovins. Ils pratiquent toujours la chasse et la pêche.

​image

Leurs langues sont des langues tequistlatèques qui sont classées en trois parlers :

- Le chontal des hautes terres ou chontal de la Sierra - Sierra Madre del Sur

- Le chontal des basses terres qui est une langue menacée - Santiago Astata, San Pedro Huamelula (territoire partagé avec les Zapotèques et des mestizos).

- Le chontal de Tequisistlan qui est plus proche du chontal des basses terres et qui est une langue éteinte depuis le XXe siècle

Le mot chontal est un mot nahuatl qui veut dire "étranger" et qui est appliqué à des peuples du mexique. Ils n'ont aucuns liens avec les chontal maya.

Population : 6930 personnes

image

Usage des plantes médicinales

Environ 356 espèces sont connues et utilisées.

Le modèle social est basé sur la famille patrilocale et la famille élargie patrilinéaire avec une grande importance du rôle des aînés.

Les fêtes mêlent les croyances traditionnelles aux croyances apportées par la religion du colonisateur, la religion catholique en un syncrétisme.

Le 24 février c'est la fête de Mathias Pecaltepec.

Il y a différentes fête dédiées à la vierge de Juquila.

CHONTALES DE OAXACA

image

 

Traduction carolita de l'article de l'INPI

Autodénomination et tronc linguistique

Ils s'autodésignent "Slijuala xanuc", ce qui signifie "montagnard". Leur langue appartient à la famille des langues chontales d'Oaxaca, et trois variantes sont identifiées dans ce groupe.

Langue

La relation généalogique des variantes du Chontal d'Oaxaca est toujours en discussion ; certains chercheurs prétendent qu'elles peuvent être liées aux langues hokan et d'autres disent qu'elles ne le peuvent pas, qu'il s'agit en fait d'une langue isolée comme le seri ou le purépecha. D'autre part, il n'est pas certain non plus que les variétés appartiennent à une seule langue ou à plusieurs. S'il s'agissait d'une langue unique, elle serait parlée un peu différemment selon l'origine des locuteurs, mais elle serait bien comprise par tous. D'autre part, s'il s'agit de plusieurs langues, les personnes qui parlent une langue chontale d'Oaxaca dans un certain endroit ne seraient pas comprises par celles qui parlent une autre langue chontale d'Oaxaca, comme c'est le cas pour l'espagnol et l'italien qui, bien qu'ils soient similaires parce qu'ils sont de la même famille, les locuteurs ne se comprennent plus. Ce groupe linguistique est parlé dans l'État d'Oaxaca et lors du dernier recensement (2010), on comptait 4 465 locuteurs. Jusqu'à présent, le groupement est classé au sein d'une famille portant le même nom : Chontal de Oaxaca et trois variantes sont reconnues :

  • Chontal Oaxaca alto / tsame
  • chontal Oaxaca bajo/ tsome mard
  • chontal Oaxaca de la costa/ lajltyaygi mard

Le  Chontal d'Oaxaca côtier et le Chontal d'Oaxaca bajo sont tous deux très menacés de disparition, et le Chontal d'Oaxaca alto est considéré comme une variante à haut risque.

Localisation et zone écologique

Ils sont répartis à Oaxaca dans la Sierra Madre del Sur et dans la plaine côtière du sud-ouest. Dans les hautes terres, ils habitent les districts de Yautepec et de Tehuantepec. La région Chontal comprend les municipalités suivantes : au sud, San Carlos Yautepec, Santa María Ecatepec, Asunción Tlacolulita, San Miguel Ecatepec et Santa Magdalena Tequisistlán ; sur la côte, ils habitent les municipalités de Santiago Astata et San Pedro Huamelula.
Dans les montagnes, le relief est accidenté, à une altitude de 2440 à 175 mètres . On peut distinguer trois zones physiographiques : les montagnes, les vallées inter-montagnardes et la zone de transition du pied de la montagne. Le climat va du subtropical humide au chaud et sec, dans les montagnes les climats froids et tempérés prédominent.

Histoire

Selon les historiens, vers 300 après J.-C., les Chontales et les Mixes ont occupé des terres à Villa Alta et Choapam. Les Mixes ont expulsé les Chontales et se sont installés dans la Sierra del Aire, aujourd'hui la municipalité de Santa María Ecatepec. Vers 1374, le fondateur de la nation chontale, le roi Alfane Leochine, entre en guerre contre les Zapotèques en raison de leur constante expansion territoriale. En 1425, le roi Zaachila II envoie un émissaire au roi Abahsi Tlapique pour faire la paix avec les Chontales. Onze ans plus tard, la guerre est à nouveau déclarée et les Zapotèques se soumettent aux Chontales. Dans un manuscrit trouvé en 1930, mais datant du XVIIe siècle, il est dit que sous le règne de Moctezuma Ier, les Chontales étaient divisés en deux camps : les alliés et ceux qui n'étaient pas d'accord avec l'invasion zapotèque. De nouveau expulsés, ils se sont installés sur le territoire qu'ils habitent maintenant.
La première incursion espagnole dans la région fut menée par Pedro de Alvarado, qui conquit Tututepec, et vainquit les Mixtèques, les Chatinos, puis les Chontales. Pendant la période coloniale, la région était sous l'administration de Nejapa. En 1570, une épidémie décime la population. Les Chontales se soulevèrent constamment jusqu'à ce que les frères les pacifient définitivement.
Plus tard, les Chontales ont prospéré grâce à la culture de la cochenille et à la proximité du port de Huatulco. Plus tard, l'État interdit l'exploitation des mines de sel de Tehuantepec par les Zapotèques de l'Isthme, les Huaves et les Chontales perdent ainsi une importante source de travail et de revenus.
Pendant la guerre d'indépendance, certains groupes d'indigènes ont rejoint les insurgés. En 1834, un groupe de Zapotèques, Huaves, Zoques et Chontales se soulèvent, commandés par Gregorio Meléndez ; 15 ans plus tard, les Huaves et les Chontales se rebellent et revendiquent la propriété historique des mines de sel.

Organisation sociale

Lorsqu'ils se marient, les Chontales vivent dans la maison des parents du marié et forment ainsi une famille patrilocale, construisent leur propre maison sur le terrain des parents du marié ; parfois un terrain abrite les grands-parents, les parents et les enfants. Le noyau principal de la société chontale est la famille élargie patrilinéaire. Le système de parenté qui les régit est basé sur trois caractéristiques qui sont le sexe, l'âge et la linéarité. Les personnes âgées ont une grande importance sociale dans les domaines civil et religieux, et le compadrazgo est une forme étendue de parenté.
Le tequio est une méthode de travail social obligatoire qui est un facteur déterminant dans l'organisation sociale des communautés chontales, en particulier dans les activités agricoles ou la construction de logements, et la famille est prise en compte en premier lieu pour ces tâches.
Afin d'assurer leur subsistance, les Chontales pratiquent divers rituels : ceux liés au cycle agricole, ceux visant à assurer une bonne production de mezcal, ceux visant à protéger le bétail contre les maladies et autres dangers, et ceux visant à obtenir la permission des divinités de la chasse. Les cérémonies associées au cycle de vie sont importantes, notamment celles liées à la naissance, au mariage et aux funérailles, ainsi que celles liées à l'octroi de postes publics et celles qui ont lieu à l'occasion de la construction d'une nouvelle maison.

Autorités

Des charges politiques, sociaux et religieux sont occupées chaque année. Tous les adultes Chontales doivent s'y conformer et ils sont considérés comme un service social non rémunéré. En général, les personnes élues à ces charges accomplissent des tâches de mayordomía et d'administration dans le secteur de l'élevage. L'élection se déroule en assemblée. La première rangée de l'assemblée est composée de ceux qui ont atteint l'âge de la majorité et qui ont déjà été présidents de municipalités ; viennent ensuite ceux qui ont entre 40 et 50 ans et qui ont occupé diverses charges, à l'exception de ceux qui ont une charge actuelle. Les aînés sont les décideurs, bien que la participation collective soit l'activité la plus importante. Cette assemblée nomme les maires qui ont des pouvoirs légaux, leurs assistants et le secrétaire (pour ce poste, il suffit de savoir lire et écrire) ; elle nomme également le chef de la police et ses assistants.

Religion et cosmovision


La religion des Chontales est la religion catholique, mélangée à des éléments de leurs anciennes croyances. La médiation entre les hommes et Dieu se fait par l'intermédiaire des divinités mineures.
Le panthéon chontal se compose de 18 divinités masculines et de trois divinités féminines. Leurs mythes de la création parlent du Grand Esprit qui a créé le soleil, la lune, les étoiles, l'air, l'eau et le feu. La Terre était une boule de fumée qui a longtemps brûlé. Le Grand Esprit a essayé à trois reprises de faire pleuvoir. Comme il ne pouvait pas le faire, il a confié la pluie aux montagnes et elles ont pu le faire. Les pluies torrentielles sont arrivées et la Terre s'est éteinte. Puis, le soleil et l'air ont asséché le sol et les plantes, les animaux et les hommes sont nés.
Depuis les années 1960, les religions protestantes ont gagné des adeptes, notamment à Petalcatepec et Mecaltepec.

Activités productives

L'agriculture est pratiquée par le système de la culture sur brûlis. Pour l'autoconsommation, on plante du maïs, des haricots, des courges, de la chayotte, des pommes de terre, des pois, des oignons et des haricots, ainsi que des arbres fruitiers tels que la banane, le mamey, la mangue, le citron, l'avocat, le nanche et la goyave. L'agave est également plantée pour faire du mezcal. L'élevage et la pêche sont peu pratiqués, dans le but de compléter l'alimentation familiale.
Certains hommes et femmes de ce peuple indigène ont réussi à obtenir un titre professionnel et sont actifs sur le marché du travail.
 

Fêtes


Les célébrations de la Semaine Sainte et de la Sainte-Croix se distinguent, dans lesquelles les Chontales en profitent pour bénir les semences et assurer ainsi de bonnes récoltes. Ils célèbrent Noël et d'autres fêtes en plus des festivités pour le saint patron de chaque village. Une fête importante est celle qui se déroule du 7 au 9 janvier en l'honneur du saint de Juquila, patron de la région, qui est associé à la divinité de la terre.

Gastronomie

Leur gastronomie est variée et en accord avec le cycle de la nature. Pendant la saison des pluies, leur nourriture est à base de champignons sauvages qui sont préparés rôtis sur un comal, de soupe à la hoja santa, de mole à la pâte de maïs, de poivre de guajillo, d'oignon et d'ail. Ils mangent aussi du gibier préparé en tamales, de la viande grillée au charbon de bois et des grillades.
Aujourd'hui, le mezcal, qu'ils fabriquent de manière traditionnelle, représente leur principal produit commercial.

Vêtements traditionnels

Les hommes portent une chemise et un pantalon de couverture blanche, un chapeau de palmier et des sandales. Les femmes portent généralement des blouses en percale et des chemises blanches ; les chemises et les huipiles sont brodées de figures d'animaux ou de fleurs, en rouge et en noir. Les jupons sont de différentes couleurs avec des rayures verticales blanches, colorées ou fleuries. Le châle forme une coiffe et les rubans colorés distinguent les femmes célibataires.

Activité artisanale

Ils fabriquent leurs ustensiles de cuisine, principalement des pièces de poterie ; ils tissent des palmes, fabriquent des balais et des manches pour les instruments agricoles ; ils fabriquent divers ustensiles, des maisons et des meubles en bois. Ils fabriquent des textiles en coton et les teignent avec des techniques traditionnelles et des matières premières naturelles.

ART

 

Musique ou danse

Pendant les festivités, en particulier celles qui sont consacrées au saint patron de la ville, des danses sont exécutées comme celles des Negros, des Turcos ou des Pichilengües, des chevaliers et des chrétiens.

Médecine traditionnelle

La conception chontale de la maladie est basée sur les contraires chaud-froid. Il existe des maladies dont les causes et les symptômes varient, tout comme le traitement. Les plantes sont regroupées et classées en fonction de la partie du corps qu'elles soignent, de la partie du corps qui est utilisée ou de la manière dont elles sont utilisées. Environ 356 plantes médicinales sont utilisées. Les maladies qui peuvent être considérées comme typiques de leur culture sont : "le mal de la honte", "la tirisia", "le mauvais œil", "l'empacho" et "la peur". Parmi les médecins traditionnels, il y a des sages-femmes et des accoucheurs, des guérisseurs et des hueseros ou "sobadores". Le diagnostic d'une maladie se fait en invoquant les esprits, en offrant du copal, de l'eau et un œuf ; de plus, en analysant ce qui est arrivé au patient, on note le type de maladie. Le guérisseur n'est pas payé, car son travail est un service social qui est rémunéré en nature ou parfois en argent.

PHOTOGRAPHIES

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Chontales oaxaca, #Peuples originaires

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article