Guatemala /Mexique : Le peuple Awakateko

Publié le 4 Juillet 2016

Peuple autochtone du Guatemala et du Mexique qui descend de la civilisation maya.

Autres noms : Aguacateco, Aguacatèques.

Population :

Guatemala :11.068 personnes

Mexique (Chiapas)Veracruz) minorités

Autodésignation : le mot Awakateko est un mot espagnol qui vient du nom de la ville d'Aguacatán.

Eux se désignent par qa'yol = notre parole ou qatanum = notre peuple.

L'origine de ce peuple serait Tulan, la ville légendaire dont ils se seraient divisés pour migrer vers les Hautes Terres du Guatemala.

Le mot aguacatán vient de awakatlan (ahuactaln/aguacatl) = avocat et tlan =lieu Pour sifnifier le lieu des avocats abondants.

Aguacatán est une municipalité du département de Huehuetenango.

Chalchitán

Du nahuatl, chalchituitl= pierres de jade vert et han = lieu et abondance.

Les vestiges archéologiques démontrent que cette ville était occupée 800 ans avant l'arrivée des espagnols, elle existait à la période maya préclassique (-1500 av JC) jusqu'à la période postclassique .

Son nom d'origine était Cuacul, ses habitants venaient de Tullan au Mexique.

A l'époque classique maya (300 à 930) elle était identifiée comme "Casa Jaguar" et après la conquête comme Cuacutec.

Chalchitán (ex Coacutec) à des origines précolombiennes.

En 1891 elle est annexée en tant que quartier à Aguacatán ce qui permettra aux indigènes Chalchitekos de nouer des relations sociales avec les Awakateko

Croyances

Ils ont des croyances animistes en la lune, le soleil, le vent et l'eau.

Le vent est la colère des dieux, les vents protègent toujours la communauté.

Chaque phase lunaire a un sens.

Quand le lune décline cela veut dire qu'elle va apporter de l'eau pour que fleurissent les cultures.

Quand il y a un mort, ils pensent qu'il va passer dans une autre vie aussi, placent-ils dans le cercueil des objets en relation avec ce que faisait le mort de son vivant : s'il était musicien, on y place une guitare, s'il était menuisier, on y place un marteau et une scie.

Le culte des anciens est toujours très prégnant car les ancêtres ont toujours un rôle actif dans la vie de leurs descendants

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Tenue

L'homme n'utilise plus la tenue traditionnelle en raison de l'influence contemporaine.

Les femmes par contre utilisent toujours leurs vêtements magnifiques issus de leurs traditions et qu'elles confectionnent à l'aide d'un métier à tisser dit de ceinture.

Le huipil(kab'aj) est en coton blanc et peux avoir deux encolures différentes :

le col carré représente les points cardinaux, la couleur dominante est le vert (espoir, vient de la nature); le rouge (incendie) et le bleu.

L'encolure ronde représente la terre avec des animaux brodés (chevaux, oiseaux, plantes) qui représentent quand à eux l'admiration des hommes face à la mère nature.

Le huipil est brodé de motifs géométriques et ressemble un peu au huipil des Sacapulteko, un autre peuple maya proche des Awakateko.

La jupe ou corte (chiky'b'aj) est une jupe portefeuille enroulée autour de la taille. Elle est noire ou bleu foncé avec des lignes horizontales brodées dans les coloris suivants : blanc, orange, violet, rouge, vert, rose, bleu, jaune et lilas.

Une ceinture (To'q) permet de maintenir la jupe sur le huipil. Elle mesure 2 à 3 mètres et représente la sécurité et la fermeté des femmes.

Dans leur cheveu un ruban (souvent ce sont les femmes les plus âgées qui le portent), mesurant 2/3 mètres, rouge rayé de blanc avec des figures géométriques ou des animaux signifie le serpent à plumes selon le Popol vuh. Quand il est rouge il signifie le sang l'existence et la vie.

Les chamans ont un pouvoir de guérisseurs et de communication avec les ancêtres. La purification spirituelle est obtenue par dispersion de haricots sur le sol et lors de la cueillette, ils récitent les jours de la semaine du calendrier maya.

Les chamans interviennent en consultation spirituelle pour faire appel aux morts pour obtenir les guérisons ou pour répondre à des questions.

Les cérémonies

Célébration de la naissance

Cette fête était déjà organisée avant la conquête espagnole et nommée Q'a'jb'il et implique la plantation d'une pierre à la naissance de l'enfant pour que le prêtre découvre à travers elle l'activité productive qui sera celle de l'enfant une fois à l'âge adulte.

Il y des cérémonies agricoles pour favoriser les bonnes récoltes. Les bougies sont souvent une partie essentielle de ces rituels ainsi que le copal que l'on brûle.

Il y a une cérémonie pour la construction d'une nouvelle maison (Nachb'il ka'l).

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Il y a les célébrations du calendrier maya par exemple:

Poq'on sur' : des prières pour favoriser la pluie

B'uch : l'arrivée du printemps

Q'o'tz : célébration de la joie (avec un carnaval)

Turusant : toussaint, prières pour les morts.

Ak'aj'yob : nouvel an

Teponaztli aztèque; ou tun, tambour

Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1993634

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Il y a les cérémonies funéraires ponctuées par de la musique avec le tum et le flageolet et parfois des feux d'artifice.

D'autres cérémonies mineures

Txuk Nachb'il Skyb'aje' : pour protéger les animaux dans le monde mais aussi les montagnes, les villages, les grottes. Se pratique dans les villages de rio San Juan et Tuixkok.

Nachb'il tib'aj ab'al : jour de la pluie. Cérémonie maya préhispanique et contemporaine pour saluer les eaux bienfaisantes, pour demander la pluie (les larmes des collines).

Nachb'il Qawa'Tuch' qak'a kojb'il swutz : jour du maïs et de l'eau sur la terre.

Ces cérémonies sont représentatives d'un syncrétisme religieux qui est prégnant chez les peuples mayas. Une forme d'adaptation à la religion chrétienne imposée par le colonisateur mais qui reprend toujours les bases de la culture précolombienne maya et les rites animistes qui l'animent.

Musique

La musique est en danger de disparition. Elle composait des sérénades de nuit accompagnées de la guitare.

Les danses sont un peu similaires à celles du Chiapas.

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Ressources ) Alimentation

Les hommes cultivent les aliments mayas traditionnels à savoir le maïs et les haricots mais aussi des produits typiques des cultures de la région d'Aguacatán, oignons, ail, avocats.

Le xb'ol boxbol est une pâte à base de farine de maïs enveloppé dans des feuilles en cuite par la suite accompagnée d'autres ingrédients.

La boisson principale et la plus appréciée est le café.

Ils fabriquent également un gruau de maïs et de haricots.

Artisanat

Les femmes tissent leurs vêtements sur les métiers à tisser traditionnels: huipils, jupes, rubans....

Elles tressent des paniers avec des roseaux locaux : un artisan/une artisane peut fabriquer jusqu'à 12 paniers par jour.

Sources : wikipedia, leoprensalibre

Awakatekos

Traduction carolita de l'article de l'INPI pour le Mexique

Autodénomination et tronc linguistique

Ils s'autodésignent qatanum, "notre peuple". Le mot awakateko fait référence à la municipalité d'Aguacatán, au Guatemala, car c'est un lieu que les espagnols ont identifié à la grande production agricole d'avocats, il ne fait pas référence au nom de la ville. Leur langue appartient à la famille Maya.

Localisation et zone écologique

C'est un peuple d'origine maya avec des établissements originaux à Aguacatán, municipalité de Huehuetenango, au Guatemala. Au Mexique, des groupes minoritaires se trouvent au Chiapas dans des zones proches de la frontière avec le Guatemala, tandis que dans l'État de Campeche, certains groupes se trouvent dans la municipalité de Champoton, dans les communautés Maya Tecún I et II et de Santo Domingo Kesté.

Langue

L'awakateko ou qyool, est une langue qui appartient à la famille maya, la langue la plus proche, en termes génétiques, est l'Ixil.  En 2010, le dernier recensement a été effectué, et il a enregistré 1 997 locuteurs de l'awakateko. Le qyool est une langue à très haut risque de disparition. Les établissements historiques sont situés dans l'État de Campeche.

Histoire

Des preuves archéologiques de leur présence préhispanique ont été trouvées à Chalchitan, au Guatemala. Lors d'une expédition missionnaire en 1643, le dominicain irlandais Tomás Gage a témoigné dans ses chroniques de la culture du raisin développée par ce peuple. En 1891, Chalchitán fut annexé comme quartier à Aguacatán, en raison des relations sociales que les indigènes Chalchitecos avaient établies avec Aguacatán. Dans son ouvrage Recordación Florida, Francisco de Fuentes y Guzmán rapporte que Chalchitán et Aguacatán étaient habités par environ 480 locuteurs dont la langue était prononcée gutturale.

Religion et cosmovision


La religion actuelle des Awakatekos est un mélange de catholicisme, de religions protestantes et d'éléments indigènes liés au culte des ancêtres. En outre, il existe de nombreux dieux représentant des caractéristiques naturelles, comme les montagnes, qui sont des sites pour leurs propriétaires surnaturels.
Ils ne conçoivent pas la vie après la mort comme le ciel ou l'enfer, mais ils admettent l'existence d'un lieu où les ancêtres décédés résident et sont actifs dans le cours de la vie.

Activités productives

Ils produisent principalement de l'ail et de l'oignon, et en saison la banane. Les bergers s'occupent des moutons pour produire de la laine (et de là, des tissus faits main). De nombreux awakatekos ont dû émigrer vers d'autres régions du sud-est du Mexique, ainsi qu'aux États-Unis pour travailler comme agriculteurs.
Les membres de ce peuple indigène ont reçu une formation professionnelle, ce qui a favorisé leurs activités professionnelles.

Fêtes

Ils organisent diverses cérémonies et fêtes. On y dit des prières dans leur langue, des offrandes, des repas, des enterrements en pierre (pour protéger les nouveau-nés), des recommandations, la combustion de "bougies", entre autres. Son panthéon religieux est composé d'éléments de la nature tels que les collines, l'eau et les nuages, entre autres ; l'"Être suprême" et leur patronne est la Vierge de l'Incarnation. Comme tous les peuples indigènes de la région, ils perdent peu à peu leurs traditions ancestrales.

Vêtements traditionnels

Le costume féminin se distingue par sa conception, qui représente les symboles distinctifs de ce peuple, qui exprime également une façon de manifester sa culture.
Le costume féminin est composé de 1) Güipil, qui est généralement fait de tissu synthétique blanc importé avec des broderies de différentes couleurs et des motifs géométriques (lignes verticales, rhomboïdales et triangulaires) ; il y a parfois une certaine ressemblance avec le style Sacapulteco (groupe maya lié aux K'iche) ; 2) la corte, qui peut être un jupon ou une jupe de quatre mètres, tissée à la main sur une période de trois à quatre mois, avec du fil de coton bleu foncé (ou noir) et décorée de fils verticaux de couleur lustrée ; 3) la ceinture, qui sert à nouer la corte et qui mesure environ deux mètres et demi.
L'utilisation du costume masculin est en baisse en raison de l'influence commerciale des vêtements modernes. Ce sont les anciens qui conservent le vêtement traditionnel, bien qu'ils utilisent le costume incomplet, qui se compose de : pantalon, ceinture, chemise, chapeau, caites avec protection aux pieds, foulard et chandail ou chumpa.

Médecine traditionnelle

Dans la religion traditionnelle, les ancêtres décédés jouent un rôle important dans la maladie et la guérison. Les morts peuvent guérir par une intervention chamanique. Les chamans sont tenus de faire appel aux morts pour une consultation spirituelle, une guérison et des conseils. En ce sens, la moralité se mêle à la médecine ; le bien-être ou la santé peut dépendre des actions et du comportement de l'individu, car celui-ci pense que de nombreuses maladies sont causées par des causes surnaturelles ou résultent d'une transgression des normes morales. Pour des raisons économiques et identitaires, en cas de maladie, ils préfèrent s'adresser à un guérisseur plutôt qu'à un médecin allopathe ; les femmes âgées assistent aux accouchements et sont donc reconnues comme "sages-femmes" ; le temazcal est utilisé pour soigner les rhumes, les crampes et pour les femmes en travail.
Les guérisseurs sont très importants dans la communauté, en plus d'être médecins, ils ont des fonctions politiques et religieuses ; ils s'occupent des maladies de l'esprit telles que les émotions fortes, la colère, la peur, la tristesse et la honte, l'intrusion dans le corps de certains êtres malfaisants, la fièvre et le "mauvais œil".
Face à ces maux, connus sous le nom d'appartenance culturelle, ils utilisent des "remèdes naturels" en communion avec le milieu naturel dans lequel ils vivent, c'est-à-dire qu'ils considèrent les qualités et les dualités du mal qui les afflige en premier lieu et, sur cette base, choisissent le remède et le moment approprié pour l'appliquer à leur maladie.
Après leur arrivée au Chiapas et à Campeche, ils ont intégré d'autres éléments à leur connaissance de la médecine traditionnelle, par exemple, d'autres variétés de plantes typiques de l'environnement, ainsi que la reconnaissance des conditions de climat chaud et humide à la saison des pluies ou sec au mois de mai, dont découlent de nouvelles connaissances thérapeutiques et même nutritionnelles.

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Guatemala, #Awakateko, #Peuples originaires

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