Tous les jours....des morts

Publié le 20 Juin 2016

Tous les jours....des morts

J'aurais pu dire :

Tous les jours des fleurs.

Mais non, ce n'est pas possible.

Parce qu'il y a plus de morts que de fleurs et ça s'accélère, ça s'accélère.

Le mauvais temps gâche les fleurs, les politiques sèment les morts et qui sait si ce jour n'est pas notre dernier ?

On vit, on respire, on ébauche des idées, on est fauché.

On se bat, on se lève, on combat, on meurt pour des idées.

Parfois on meurt tout court, c'est ainsi, on ne demande rien à la grande faucheuse et bien malin qui connaît son planning.

Et me reviens cette sempiternelle question existentielle que j'ai à moi et qui semble me poursuivre : il y a des morts qui touchent et il y a des morts qui reçoivent un râteau.

En clair, il y a plus de morts qui reçoivent un râteau que de morts qui touchent.

Vous me direz que le mort, lui, il s'en moque que ça touche ou pas.

Mais, moi, ça ne me plaît pas. Surtout quand il s'agit de la mort imposée par un gouvernement ou une politique répressive au service du capitalisme.

J'ai commencé à essayer de répondre à ma question de la mort qui touche et de celle qui ne touche pas, et je me suis dit que ceci est sans doute une question d'esthétique.

Et j'occulte volontairement le côté médiatisé de certaines morts car évidemment on ne peut pas grand chose face à cela.

Donc une question d'esthétique de la mort, cette gueuse peut prendre des apparences plus seyantes que d'autres.

Pourtant la mort est moche surtout celle qu'on nous impose.

Celle qu'on nous inflige de la plus terrible des façons : le crime.

Que ce soit un crime d'état, un crime fasciste, un crime commis pour X raison, l'apparence de la victime n'est pas esthétique et pourtant, parfois elle touche.

J'aimerais dans toute mon utopie à moi qui me colle trop à la peau, que toutes les morts touchent.

Mais il y en a des quantités par jour me direz-vous !

Et alors ?

Pourquoi s'indigner de celle-ci et pas de celle-là ?

Il faut aimer et donner une goutte de son humanité à chaque être qui paie de sa vie la mort cruelle à lui imposée. Tout comme il faut aimer ce qui est vivant.

Et trembler pour ceux qui vont la perdre cette vie, au combat, dans la rue, dans leur sommeil ou sur la route car la paix en ce monde est un leurre et nous nous devons d'être auprès de tous ceux qui se battent pour leurs droits, qui se battent pour faire tomber les mauvais gouvernements, les fascismes et toutes les horribles choses que nous imposent le capitalisme dans sa globalité.

Aujourd'hui, je prélève 6 gouttes de mon humanité et je les offre aux maestros ou aux citoyens tombés au Mexique à Nochixtlan et dont voici les noms :

Oscar Aguilar Ramirez,

Andrés Sanabria García,

Anselmo Cruz Aquino,

Yalid Jiménez Santiago,

Oscar Nicolas Santiago,

Omar González Santiago

Antonio Pérez

Et à tous les blessés, nombreux, et ceux qui se battent pour leurs idées, leurs boulots, leurs droits, j'envoie mon entière solidarité et mon soutien indéfectible.

YA BASTA LA VIOLENCE A OAXACA !

YA BASTA LA VIOLENCE EN TODAS PARTES !

caroleone

Rédigé par caroleone

Publié dans #Réflexions, #Mexique

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article