Manifestation du 26 mai contre la loi travail à Bordeaux
Publié le 27 Mai 2016
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[Communiqué de la Coordination Lycéenne de Bordeaux]
Aujourd'hui comme jeudi dernier, leurs tentatives de nous diviser n'ont fait que nous unir.
Cours de l'Intendance, quelques oeufs remplis de peinture volent en direction de l'agence société générale qui, rappelons le, détient plus de 900 comptes Off Shore au Panama.
Plusieurs BACeux rentrent dans le cortège et attrapent, violemment, un camarade, l'accusant de faire partie des lanceurs d'oeufs, sans aucune preuve.
De suite, la solidarité militante se met en place. Le cortège s'arrête, on entend scander "libérez nos camarades" ou encore "état d'urgence, État policier, on ne nous empêchera pas de manifester."
Plusieurs milliers de personnes font demi-tour, plusieurs centaines font face à une ligne de policiers en arme.
Les camions de Solidaires, FSU et de la CNT préviennent : on ne bougera pas tant qu'ils n'auront pas été libérés.
Les Robocop chargent une première fois. Lacrymo dans les yeux à courte distance, coups de tonfa sur la tête, alors même que c'est interdit.
Derrière, l'équipe médicale s'active pour soigner les personnes mutilées pas nos chers "protecteurs." Une arcade ouverte, une épaule touchée par un coup de tonfa, des manifestants bien trop gravement touchés pour continuer. Les pompiers sont appelés, le cortège les laisse passer sous les applaudissements, plusieurs camarades partent aux urgences.
Dans le même temps, les dockers du port de Bordeaux arrivent et préviennent, "si vous ne le libérez pas, ça va mal se passer."
Aujourd'hui, comme jeudi dernier, le rapport de force est à notre avantage. On voit, face à la ligne de policiers, des drapeaux de tous les syndicats, mais aussi des autonomes, un moment d'unité et de solidarité militante.
La rumeur se répand "apparament, ils vont être libérés."
Quelques minutes plus tard, une voiture ramène notre camarade, il est acclamé par la foule. La manifestation reprend son chemin, nous sommes tous mélangé, jeunes, moins jeunes, syndiqués, autonomes, salariés, précaires etc.
Nous venons, tous ensemble, d'infliger une seconde défaite à la BAC, leur vaine tentative de nous diviser n'a fait que renforcer notre solidarité.
Cours Victor Hugo, on entend des applaudissements, des cris, puis on lève la tête. À la fenêtre, quatre personnes, fumigènes à la main, tendant une banderole "solidarité avec les manifestant.es incarcéré.es."
La BAC s'arrête devant la porte de l'immeuble, on se dit qu'ils les attendent en bas. Le cortège s'arrête alors, hors de question, nous ne laisserons pas la BAC arrêter nos camarades. Un attroupement se forme devant la porte de l'immeuble. Nos camarades élaborent tout un stratagème pour sortir discrètement. Ils se mêlent à la foule, personne ne sait vraiment où ils sont, on sait juste qu'ils sont en sécurité, loin de la Gestapo. Sans savoir où ils sont, la foule les acclame.
Retour place de la République.
Un cortège "sauvage" se forme et part en direction de la Place de la Victoire.
Un jeu du chat et de la souris commence, les manifestants passent devant le commissariat des Capucins, quelques vitres volent en éclat, comme une revanche face à leur violence.
Le groupe se disperse. Pour l'heure, aucune arrestation ne semble être à déplorer.
Aujourd'hui à Bordeaux, alors que la Préfecture a une fois de plus voulu nous diviser, alors que le gouvernement n'a trouvé que la répression comme méthode pour tenter de faire taire la contestation, la solidarité militante et la détermination des manifestants a prouvé, une fois de plus, qu'aucune répression, aucune matraque, aucune grenade lacrymogène n'arrêtera notre détermination.
Notre solidarité est notre plus grande force, certes, ils ont les milliards, mais nous sommes des millions.
Aujourd'hui, comme jeudi dernier, nous avons gagné le match, et nous continuerons, nous n'arrêterons pas.
Ce soir, nos pensées vont à nos camarades blessés, mutilés par une police devenue uniquement répressive.
Nos remerciements vont aux milliers de personnes, syndiquées ou non, qui ont montré leur solidarité et ont ainsi permis de faire libérer notre camarade.
Une pensée toute particulière pour les dockers du port de Bordeaux (certains sont membres du service d'ordre de la CGT), qui ont protégé les manifestants de la police.
(texte librement inspiré d'un communiqué de #OnVautMieuxQueCa Bordeaux)
via fb