Panama /Costa Rica : Les Teribes ou Naso
Publié le 1 Avril 2016
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Peuple autochtone qui a la particularité d’être le seul peuple indigène à avoir une monarchie reconnue en Amérique.
Langue : teribe de la famille des langues chibchanes
Autre nom : térraba
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Panama
Province de Bocas del Toro.
Zone Teribe-Tjer-Di, zone de 1300 km2
Population : 2343 personnes
11 communautés
- Sur la rivière Teribe ; Bonyic – Kuikin- Santa Rosa- Sieyick- Sieyikin- Solon- Sori.
- Sur la rivière San San : Drury- La Tigra- Loma Bandera- San San.
- Autres lieux : Charagne- Yorkin.
A Changuinola vivent environ 1000 personnes
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Histoire
- En 1502, Colomb lors de son 4e voyage atteint la côte de Bocas del Toro. Les indiens nommaient le lieu Zorabaró, Colomb le nommera Carambarú.
- En 1564, le conquistador espagnol Juan Vasquez de Coronado entendant parler d’or dans la région vient faire un tour à Texbi. Les indigènes sont hostiles et refusent de faire partie du domaine espagnol.
- En 1604, le conquistador Diego de Sojo est en mesure de contrôler les indigènes de la rivière Sixaola et rassemble des groupes dispersés. Les Teribes sont toujours en lutte contre les espagnols.
- En 1610, ils continuent de lutter au cours d’une rébellion.
- En 1618, l’évangélisation de la région est menée par les franciscains.
- En 1662, tentative de regroupement des indigènes dispersés dans la vallée de Talamanca et Duy sous les ordres de Rogrigo Arias Maldonado et Velazco. Il y avait environ1200 Teribes.
- Au cours du XVIIe siècle, les groupes indigènes sont dispersés dans la vallée de Duy et les Teribes sont connus pour leur hostilité. Les rébellions continuent entre groupes autochtones contre les espagnols et les missionnaires.
- En 1695, un groupe de Teribe est envoyé dans la région Boruca au sud-est du Costa Rica et fonde la ville de San Francisco de Térraba.
- Au début du XVIIIe siècle : les transferts continuent vers San Francisco de Térraba.
- En 1702, ils essaient de transférer les derniers Teribes à San Francisco mais ceux-ci ne sont pas décidés à partir. L’objectif des espagnols était parait-il de les sauver de l’extinction.
L’apparition des indiens Miskitos à Talamanca sur la rivière Teribe et Changuinola provoque des affrontements entre Teribe et Miskitos. Les Teribes se réfugient dans les montagnes.
- A la fin du XVIIIe siècle, il ne reste que 4 sous-groupes.
- Au XIXe siècle : les teribes affrontent les Bribri, les conflits ne se terminent qu’en 2004.
Malgré des conflits avec les autres ethnies, les Teribes recommencent à prospérer économiquement au cours du XXe siècle. L’arrivée sur le trône de Lazaro Santana produit une ère de paix et de prospérité dans la région.
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Le royaume Naso
Le fils de Lazaro Santana, Siméon met en place des écoles et des cantines, propose la création d’une région autochtone en 1973 mais il décède avant d’avoir eu un successeur.
La communauté décide alors de choisir une façon plus démocratique de choisir un roi et ce sera une reine qui sera élue, Rufina Santana.
En 1988, c’est César Santana qui est élu et il continue de préparer la loi pour la région autochtone.
En 1997, le congrès général demande au président du Panama, Perez Balladaras que la comarca Tjer-di Naso soit créée mais le roi César Ssantana demande à réexaminer la loi.en 1998 c’est le roi Tito Santana qui est élu et tente en 2002 de faire adopter la loi sur le comté mais elle est rejetée.
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Le roi ayant soutenu la construction de la centrale hydroélectrique sur la rivière Bonyik (Bonyik Dam), il est rejeté et sa légalité est mise en doute. Ce projet met en danger l’écosystème et la vie de la communauté Teribe et le peuple n’a pas été consulté. Les Teribes ont bloqué la seule route d’accès au barrage pendant 4 ans.
Son fils Valentin Santana est élu à sa suite puis Reynaldo Alexis Santana en 2011 qui est le dernier roi des Teribes à ce jour.
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le dernier roi en titre Reynaldo Santana
Ce groupe est en effet gouverné par un roi depuis la nuit des temps.
Seul un homme avait le pouvoir d’accéder à ce titre qui était à vie.
A sa mort, c’était le frère le plus âgé qui lui succédait. S’il n’y avait pas ou plus de frères, c’était le fils le plus âgé qui devenait roi. Si personne ne pouvait succéder au roi, les hommes mariés du village se réunissaient pour en choisir un nouveau.
De nos jours, le roi tend à être élu par un vote et peut-être indifféremment homme ou femme. La seule condition pour accéder à ce poste est d’appartenir à la famille Santana, une dynastie qui a commencé à gouverner à partir de la seconde moitié du XXe siècle. La capitale de la région est Seyik. C’est ici que se tient le palace du roi. Le roi est assisté d’un conseil général s’occupant de l’administration et de la justice. Le roi a un rôle surtout cérémoniel.
Les familles ont un noyau monogame, il n’y a pas de rites traditionnels pour le mariage.
Ils vivent dans des maisons en bois avec un toit en feuilles de palmier yambu.
Ils construisent leurs villages en hauteur afin d’éviter les inondations de la rivière Teribe qui est capricieuse.
Leur économie est basée sur l’agriculture (maïs, haricots, bananes, agrumes) et la pêche.