La rose des disparus

Publié le 26 Avril 2016

La rose des disparus
Robe au tranchant de peine
Aiguillons de vermeil tachés
Absence en jours longs comptée

En son silence opaque
Une opale récite un poème de métal
Un rubis se tranche la veine
Un saphir susurre des mots égarés

Où sont-ils ces chers enfants ?
Qu’en ont-ils fait ?
Chaque jour cent paroles
On cite leur nom comme pour inciter
L’étoile filante
A tracer leurs parcours

La rose des disparus
Pleure des larmes de rose sanglante
Elle pleure l’impuissance
L’adversité qui assène le coup de sabre
La porte qui se ferme sur un dossier
Trop lourd

Saurons-nous un jour
Ce que le mystère de ses mains noircies
De ses opaques pensées cruelles
A oblitéré dans une sombre boîte morbide ?

Connaîtront- nous un jour la réponse
Que les cœurs de mères
Cicatrisent les blessures
Que les plaies se ferment à jamais
Que le sang reprenne son cours
Coulant dans des rus désolés

La rose des disparus
A revêtu sa tenue de deuil
Elle veut imiter son frère œillet
Tout d’améthyste vêtu
Tout de pourpre profond puisé
Dans le sang du poulpe de la corruption
Son calice est crevé
Il laisse béante la plaie
Les pensées confuses la tristesse
Le désespoir les rêves enfuis
Son calice est crevé
Pour que la mémoire jamais
Ne cesse de montrer la face cachée
De leur vérité.

Carole Radureau (26/04/2016)

Aux disparus d’Ayotzinapa, à leurs familles, que la vérité se révèle un jour, que les cœurs cicatrisent, que la vie reprenne.

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #Ayotzinapa

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