Guatemala : Le peuple maya Ch’orti’ écrit son histoire

Publié le 1 Avril 2016

Un peuple indigène qui a été marginalisé et discriminé jusqu'à la perte de sa propre culture et identité ethnique, poursuit sa lutte.

Les communautés du peuple Maya Ch’orti’ sont en mouvement pour obtenir la reconnaissance de leur identité ethnique en tant que communautés indigènes, ainsi que de les droits historiques et ancestraux de leurs terres.

Pour le moment, une grande partie de ces terres sont distribuées dans des fincas aux mains de propriétaires terriens, où ils font un travail communautaire dans de mauvaises conditions, puisqu'ils ne peuvent pas cultiver leurs propres terres, ne peuvent pas accorder la priorité aux cultures qui servent à approvisionner en autoproduction les familles et les marchés locaux, ce qui serait nécessaire pour mettre au premier plan la sécurité et la souveraineté alimentaire, spécialement face aux saisons de sécheresse qui se présentent de plus en plus longues, à cause du réchauffement climatique.

Quelques communautés des départements de Chiquimula et Zacapa ont accompli les étapes pour être officiellement reconnu comme communautés indigènes et pour récupérer leurs terres. Ces droits ont été reconnus par l'état et maintenant il s'agit de vérifier l'implémentation et la conservation de ceux-ci. Une partie de cette reconnaissance en tant que communauté indigène avec personne juridique propre consiste en le droit d'être autonome et, pour réaliser cela, COMUNDICH conseille les communautés en facilitant les outils qui permettent l'écriture d'un statut adaptable selon les pensées et les idées des différentes communautés.

« Pour la première fois dans l'histoire, des autorités indigènes Maya Ch’orti’ portent un cas à la Cour constitutionnelle. »

À l'égard de la reconnaissance en tant que communautés indigènes, un grand succès a été obtenu : l'institution juridique la plus haute et la plus importante du pays, de la Cour constitutionnelle, s'est prononcée en faveur des communautés de Tachoche et de Tizamarte, lesquelles avaient interjeté un amparo contre l'annulation du registre en tant que communauté indigène du Peuple Maya Ch’orti’ qui a été confirmé à la première instance. La Cour précitée a reconnu, d'une manière explicite, au Conseil des Sujets Indigènes, Territoriaux et de Recours des communautés indigènes Tachoche et de Tizamarte comme organismes juridiques en dehors du COCODE (le Conseil Communautaire du Développement) de la municipalité de Camotán avec des facultés autonomes et exclusives. De plus, il a réitéré que l'autorité du conseil municipal ne peut pas annuler la reconnaissance de la personnalité juridique d'une communauté indigène du registre, et s'il était annulé, ce serait une violation du principe de légalité garanti par l'article 154 de la Constitution Politique de la République du Guatemala.

Le temps est venu d'écrire leur propre histoire pour renforcer et manifester leur identité de Peuple Maya Ch’orti à travers l'incorporation de leur lignage ethnique et l'histoire de leur lutte dans ses statuts, y compris par des articles sur la récupération de l'identité culturelle, avec le respect de l'éducation en langue ch’orti’ et des vêtements traditionnels.

Un composant légal va s'inclure également, où s'établissent les principes et les règles plus importantes pour la vie en commun, la prévention et la résolution des conflits. Dans cette partie il est important que les droits de l'homme soient inclus et respectés, ainsi que soient garanties l'équité et l'égalité des femmes pour qu'elles bénéficient de plus de droits, comme le droit à la terre, qui leur a été traditionnellement refusé dans le passé. Un autre aspect important à tenir en compte est la conservation de l'environnement pour lequel s'établissent une série de normes sur le maniement du bois. Enfin comme annexe tous les titres de propriété sont ajoutés aux droits que les communautés ont obtenus et récupérés dans leur lutte. De cette façon, les statuts constituent les piliers de chaque communauté indigène.

“Les statuts sont pour nous comme la machette pour le paysan”

Mmots d'un représentant des autorités indigènes.

Il n’est malheureusement pas rare qu’un peuple autochtone qui lutte pour ses droits se retrouve dans des situations où ces droits sont niés et annulés par des autorités étatiques ou municipales. Mais, avec cette résolution, la Cour de constitutionnalité pourrait avoir défini, en accord avec le cadre juridique, comment doivent juger et agir les autorités. La lutte de ces communautés pendant quatre ans pour obtenir leur reconnaissance est le meilleur exemple pour mettre en avant l’importance d’établir une institution autonome et un document qui pose par écrit l’organisation interne des communautés, pour que ces efforts ne restent pas vains.

ACOGUATE accompagne COMUNDICH depuis l’année 2007.

Traduction carolita d’un communiqué paru dans Acoguate du 28 mars 2016-03-31

Cet article est traduit également par le collectif Guatemala ICI .

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Guatemala, #indigènes et indiens, #Ch'orti'

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