Costa-Rica : Les Boruca

Publié le 11 Avril 2016

Costa-Rica : Les Boruca

By Arturo Sotillo - http://www.flickr.com/photos/whappen/1338250179/, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17536053

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Peuple autochtone du sud Pacifique du Costa Rica, dans la province de Puntarenas.

Groupe indigène issu du métissage de peuples de la côte Pacifique et qui étaient localisés il y 5000 à 1000 anas avant notre ère sur les rivières Sierpe et Terraba jusqu’à la rivière Chririqui Viejo au Panama.

Autre nom : brunca

Population : 2660 personnes

Langue : boruca ou brunka de la famille des langues chibchanes.

Costa-Rica : Les Boruca

© Imagenes Tropicales - © Carte Véronique SUSTRAC

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Territoire

Réserve Boruca et Curré dans le canton de Buenos Aires.

Costa-Rica : Les Boruca

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Ils sont connus pour leurs danses folkloriques dont l’une d’elle qui se déroule du 30 décembre au 1er janvier et où court de laquelle les hommes se déguisent avec des masques grimaçants de diables : la fête des petits diables(danza de los diablitos).

Ils miment pendant trois jours la lutte acharnée contre l’envahisseur espagnol qui est symbolisé par un taureau factice qui sera brûlé à la fin de la fête.

Une fête à vocation touristique a lieu en février et permet au peuple de vendre ses produits artisanaux et faire connaître son folklore.

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Artisanat

Ils sont également connus pour leur travail ancestral de l'or dont on peut encore voir des exemples au musée de San José.

Les masques confectionnés pour la fête des petits diables sont en bois de balsa ou de cèdre. Ils sont soit peints, soit naturels.

Costa-Rica : Les Boruca

byrsonima crassifolia

Par Franz Xaver — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16408964

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Ils fabriquent des vêtements en coton tissé.

Ils ont également une grande maîtrise et connaissance des colorants naturels pour les textiles dont voici un aperçu :

  • Pourpre : purpura – purpura patula (ou plicopurupra patula, un mollusque gastéropode connu sous le nom de murex)
  • Rouge : nance- byrsonima crassifolia
  • Bleu : azul de mata – justicia tinctoria
  • Rouge foncé : teca – tectona grandis (teck)
  • Noir : carbonero- guarea guara
  • Vert : gavilana- neurolaena lobata
  • Jaune/orange : mango – mangifera indica
  • Bleu : tuika – indigofera hirta
  • Orange : achiote – bixa orellana
  • Brun orangé : calabaza- cucurbita foetidissima
Costa-Rica : Les Boruca

Leur artisanat comporte également les arcs et les flèches en bois de péjibaye, les tambours dans le même bois et recouverts de peaux d’animaux sauvages comme l’iguane.

Jicara : sert à de multiples usages (verre, cuillère, assiette, contenant pour l’eau). Il est fabriqué dans le fruit de l’arbre du même nom.

Costa-Rica : Les Boruca
La culture

Ce peuple fut un farouche résistant à l’occupation, la fête des petits diables est l’occasion de démontrer leur résistance aux espagnols.

Les maisons traditionnelles composaient autrefois des forteresses d’une vingtaine d’habitations. Les forteresses étaient munies de deux portes, une à l’est et l’autre à l’ouest.

Les ancêtres étaient constitués en chefferies qui gouvernaient le Costa Rica de la côte Pacifique jusqu’au Panama.

Leur économie est basée sur l’agriculture et la vente de l’artisanat.

Malgré la reconnaissance de leurs droits autochtones, ils ne détiennent pas la totalité de leurs terres aux mains de non-autochtones.

Costa-Rica : Les Boruca

le village Boruca

Costa-Rica : Les Boruca

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Leur cuisine

Quelques plats typiques

Les tamales : ils sont à base de riz, de maïs et de haricots et sont confectionnées lors d’occasions précises, les anniversaires et la réception des invités par exemple. Elles sont agrémentées bien souvent d’oignon, d’ayote (cucurbita argyrosperma) et de sel.

Carne ahumada : plat traditionnel qui est souvent consommé de porc assaisonné avec du sel et des oignons, de l’ail et du tabac. Le porc fumé peut se conserver sans réfrigération.

Palmito : le cœur de palmier est servi lors des cérémonies et des fêtes. Coupé dans les montagnes au cœur des arbres il est ensuite préparé en le mélangeant avec du piment doux et de l’ayote. Il est cuit à l’eau salée et servi en tant que plat végétarien.

Zapito : plat qui est servi lors des cérémonies funéraires. C’est un mélange de maïs broyé avec de l’eau, de la noix de coco et du sucre.

Chocado : servi lors d’évènements particuliers : bananes mûres broyées avec un outil spécial.

Chicha : boisson traditionnelle la plus consommée lors d’occasions spéciales, réception d’invités, fêtes et cérémonies des diablotins. Ce sont les germes du maïs qui sont broyés en farine, additionnés d’eau et de sucre et mis à fermenter.

source : wikipedia en anglais

Projet hydroélectrique, pauvreté, manque de reconnaissance

Les indiens du Costa Rica dont font partie les Boruca vivent dans une grande pauvreté compliqué par leur isolement. Leur niveau de vie contraste fortement avec celui du reste de la population du pays. Les maisons au toit de chaume n'ont âs l'électricité ni l'eau courante, les indiens dorment dans des hamacs, cuisinent sur un feu de bois, et marchent souvent nus pieds.

Ils souffrent d'un manque de reconnaissance de la part de leur pays, et de soins médicaux appropriés.

Ils sont souvent discriminés, non respectés pour leur traditions et leurs modes de vie.

Un projet hydroélectrique menace les réserves indigènes.

Le projet El diquis, l'un des plus grandes centrales hydroélectriques au monde devrait submerger 7000 hectares de terre. Le gouvernement prévoit de relocaliser les indiens loin e leurs terres natales.

Toutes leurs richesses ancestrales (j'entends par là leurs traditions liées aux territoires, les sépultures, ce qui fait leur mode de vie) seraient inondés. Aucune loi indigène ne semble pouvoir être mise en application pour protéger les peuples de ce fléau, comme c'est souvent le cas dans les autres pays face aux multinationales. Les groupes indigènes ne sont pas représentés au sénat. La CONAI, un organisme créé par l'état pour les représenter ne comporte même pas de représentant indigène et ses représentants ne connaissent pas ls problématiques du terrain.

Les peuples indigènes ont peu de contacts entre eux et ne peuvent donc pas entreprendre une convergences des luttes.

Pour la première fois en 2003, les représentants de 3 groupes indigènes, les diablitos de Boruca, les Bribris et les Cabécares se sont rencontrés lors d'un festival à Talamanca auquel ils avaient été invités pour participer et montrer leurs danses, leurs chants, leurs coutumes. Ceci constituait un pas en avant pour divulguer leurs traditions.

Source : gsevenier.free.fr

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #indigènes et indiens, #Costa rica, #Boruca7

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