Patate douce
Publié le 10 Mars 2016
J’ai accroché mes yeux
Au porte-manteau des nuages
Ils vont et viennent
Se massent subitement
Puis plissent mes yeux en bandoulière
Comme pour se faire
Une longue-vue de lumière
J’ai vu
Un rocher tagué de fraise des bois
Un rocher qui avait maquillé ses joues
Du plus beau et tendre roucou
Il est sur le chemin de la guerre
Ou bien écrit-il une page de paix
Sur cette terre au serment prospère
Au destin fasciné par sa propre vérité
Les doigts pointés vers l’horizon
Le caillou
Phénomène sans nom
Distille sa pointe d’harmonie
Son grain de granit ébaubi
Vers là où se déroulent les montagnes
Tapies dans leur écrin de fumée
Enroulées dans leur châle de neige
Enchantées par l’écho des violons long
Du vent d’été
En sa retraite
J’ai vu le bleu qui s’apprête
Se radoucit du méthylène évident
Se durcit de la turquoise de l’adversité
Et se fond d’amour dans la robe azurée de la mare nostrum
Qui a oublié au fond de son col colérique
Son noir dessein
Juste pour irriguer la photo
De son merveilleux halo
Douce est la capacité d’émerveillement
De la mariée
Mer des tourments
Qui a serré les doigts de la roche-patate
Et a fermé ses yeux
Sous l’effet de la ouate
Douce est la fusion des éléments
Unisson uni unité et pourtant
Le décor qui en vaut la peine
Attise parfois toutes les peines
J’ai vu la douceur dans l’image de ta splendeur
J’y ai puisé un kilo d’énergie
Et une louche de miel au sel marin
Toute emberlificotée
De posidonies libérées.
Carole Radureau (10/03/2016)