Mère eau
Publié le 23 Mars 2016
Mère eau
La source de la vie
La limpidité en action
La clarification :
Sans eau
Finie la vie
Dans son utérus
Transparent
Le ciel reflète son azur
L’orage reflète son souci
Le soleil épand son rai d’or
Et chauffe de son souffle
L’onde qui jamais ne dort
Le sable a déroulé sa cape blonde
Mère eau a débordé de joie
Et s’est faite transparente
Pour éclairer son arène prête aux jeux
La pierre a pris sa retraite
Sur un banc elle a assis sa face ronde
Et a débité deux mots de granite comme des bulles
Pour décrire son sentiment
La fugace sagacité du serpent de l’eau
Dessine
Un monde toujours vif et frais comme une anguille
Boire aux coupes pures
Le sang minéral et translucide
C’est comme avaler une montagne et ses siècles
Comme laisser couler dans son gosier
Un torrent qui s’affaire
Et garder une seule goutte de son fer
Mère eau ne devrait jamais être souillée
Elle est source de pérennité et son trésor nul autre monde
Ne le possède
Pourtant
Les hommes
Salissent d’immondes et putrides détritus
De gras pétroles et de graves mercures
De sales résidus de leurs vices et de leurs excréments
La pureté de cette petite maman
Ayant bu à son sein
Et fait grandir notre sève
Nous lui rendons déchets et déjections
Sans même lui demander pardon
Mais un jour
Mère eau
Peut-être
Ne sera plus
Et l’homme ce cochon
Non plus.
Carole Radureau (22/03/2016)