Le moineau tel qu'en lui-même

Publié le 6 Mars 2016

Le moineau tel qu'en lui-même

Incertitude de l’imitation
Ce crépuscule répandu me convie
A son agilité derrière la vitre de lumière
Je n’ai pas beaucoup rêvé de toi, moineau
L’aile ne rêve pas de l’aile
Et tous deux sommes inquiétude

Tu possèdes ce que je ne n’ai pas
Le ciel est ta femelle
Et le retour du vent au vent, ton gîte
Vole haut ! Tout comme l’âme en moi a soif de l’âme
Applaudis les jours que tisse ton plumage
Et délaisse-moi si tu veux
Car ma maison, comme mes mots, est exigüe

(…)

Que me dérobent tes ailes ?
Sois tendu. Évapore-toi comme une journée étourdie
Il faut un grain de blé pour que le plumage se libère
Que te dérobent mes miroirs ?
Et mon âme a besoin d’un ciel pour que l’absolu la voie

Tu es libre. Et je le suis. Tous deux nous aimons d’amour
L’absent
Pose-toi, que je m’élève. Elève-toi, que je me pose, moineau
Fais-moi présent de la cloche de lumière, et je t’offirai
La demeure que le temps habite
Entre un ciel et l’autre
Nous nous complétons
Lorsque nous nous séparons


Mahmoud Darwich 1995 La terre nous est étroite

Rédigé par caroleone

Publié dans #La poésie que j'aime

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