fou

Publié le 30 Mars 2016

fantômes qui se
faufilent dans nos vies
foules passagères
fils aux pattes de
felouques enivrées et
fiévreuses et qui se
fêlent à chaque lame
flou essentiel
fade expression d'un
filon de platine effiloché
fibreux et fistuleux comme la
froide nuit de l'équinoxe
furieuse mouette en attente d'un
fabuleux
festin
fanfreluches et
flonflons habillés de
folies fichées fichues et
fibromateuses comme des panses qui ont trop servies
falbala incarnat et sincèrement épris
fracas d'un oripeau qui a oublié son but
fantasmagorie de jobastre
froc d'un curé qui l'a perdu aux courses
fric d'un qui n'a que ce mot à sa bouche
fendue comme une tirelire
facturation d'un excédent puisé aux
forceps de venin
forçat de l'amour chaînes à ses pieds de verre
faisan mort de
faim
feignant de vouloir se convertir
futur envahi des
fantômes du début qui
fabriquent les rêves à tour de
force à tour de
faïence qui tourne et tourne et tourne sans jamais coup
férir les
fruits glacés de la terre de
feu ont glacé mon gosier
fuégien et
faconde qui voudra encore partager le repas de ma vie
fruste et
frugivore de mots de palabres de sensationnel qui voudra
faire le
feu follet dans mes pattes
fières et
facilement
falsifiables aux jeux de mots sensibles de douces
fougères qui voudra encore me prêter sa
fleur de brume sa gentille pensée son
fer sa
fibre sa
floraison sincère sa
fritillaire de l'amitié je suis un poème en
fugue un poème en
frime qui rêve sous un toit envahi d'étoiles
filantes comme les rêves et coulantes comme les
flancs qui se prêtent trop aux aléas de la vie :
fuyons me dit la plume
fabriquée au tronçon d'une tranche de ma vie prends tes
fripes tes
frappes et ton
foin et pelotonnons-nous dans le
feulement profond d'un
félin aux yeux de braise et de
fourrés
fuyons avant que ne se
fissure la pensée aussi
fébrile qu'une inspiration prise sur le vif comme on prend le
flux du temps
fragment bref et profond comme une
fracture comme une
fourrure
fourrageant dans les buissons-providence.

Carole Radureau (30/03/2016)