Ecumoire (St Malo, la tempête)

Publié le 11 Mars 2016

Ecumoire
Noire est la ville
Quand dans ses serres
La matière
Se replie.

Le mauvais temps
Mal-à-propos de St Malo
Déverse dans les rues figées
Sa mousse
Son écume de jours
Mal digérés.

Une pression
Evidente
Dirige sa bave mourante
Dans les verres des bars apprêtés
Il est l’heure de l’apéro
Quand la mer déchaîne son propos
Et que sa force de géante
Paraît comme une évidence.

Je suis la reine de la vie
La dominante
L’éternelle conquérante
De cette terre,
Mon fruit.
Je suis la maîtresse des lieux
Petits humains,
Vermisseaux,
Bâtisses anciennes,
Eminents châteaux,
Remparts de pierre,
Artères trop bien tracées,
Rien ne résistera
A ma poussée.

Grignoteuse de minéral et de vie en suspens
Crocheteuse de littoral
Croqueuse de diamants en silex
Découpeuse de tranchées et échancreuse de vérité
Je suis moi,
La mer,
La force ultime,
Qui va,
Et qui ravine,
Arase le terrain.
Que tout recommence.

Carole Radureau (10/03/2016)

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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A
Ouf! Impressionnant! Je n'aurais jamais cru que ce soit possible que de l'écume envahisse ainsi une ville, de l'eau oui, mais l'écume! Il faut croire que ça battait bien!<br /> La mer fait bien, comme tu l'évoques dans ton poème, de nous rappeler à l'ordre, de nous signifier combien nous sommes minuscules par rapport à la nature que nous malmenons.
C
Moi non plus, ça m'a impressionnée l'écume des jours dans la rue comme pour aller remplir les verres !!<br /> Les mers et les océans sont les plus forts avec les volcans, nous à côté qui nous pensons les maître du monde, pouahh!!