Plume de vérité trempée dans l'encrier de la sympathie
Publié le 2 Février 2016
En vérité il n'y pas de vérité
En vérité il y a des millions de vérités
Chacun la sienne
La vérité est blanche
Comme un cœur exsangue
Elle a la forme d'un oreiller
Qui a subi trop longtemps
La masse d'une tête pensive
Qui n'arrivait pas à se défaire de ses habits
Le soir avant de s'endormir
La vérité est un oiseau
Qui s'envole dès que tu l'approches de trop près
Qui s'enfuit
Dès que la main devient pour lui
Symbole de prison
Les vérités s'affrontent chaque jour
A grands coups de balai
A grands coups de journaux
A grands coups de mots
A grands coups de cris
On ne sait jamais quelle vérité a gagné
Car c'est souvent celle du maître qui crie le plus fort
La vérité parfois a une petite voix
Elle est vérité d'enfant
Et non vérité compliquée
Elle est sage et digne
Mais trop faible pour couvrir le brouhaha
Des vérités velléitaires
Parfois la vérité est habillée d'une robe blanche
Pure et transparente dans son propos
Mais c'est à croire que les vérités sont toujours
De couleur sombre
Couleur de la vie que se forgent les hommes
Dans leur indicible incrédulité
Les vérités se font la guerre
C'est d'ailleurs la guerre sur terre
A cause d'elles
Elles sont les mains armées de ceux qui les saisissent
Comme un sabre comme un agent orange comme un couperet
Comme un virus comme un agent double comme une peine de mort
Si j'étais vérité
Je m'enfuirais bien loin dans un recoin très vert
De la forêt amazonienne
Et je sèmerais de nouvelles graines
De ma vérité
Dans un terreau vierge de tous maux
Et sensible aux messages de ma vérité
Si j'étais vérité
Je me tairais tout simplement
Car toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire
Quand on veut affronter sa vérité propre
A celles des autres en face
On en fait une arme de duel une arme de colère une arme qui crie
Si j'étais vérité
Je serais si évidente que naturellement
J'avancerais
La face rayonnante de mes convictions
Je sèmerais de petites vérités sur mon passage
Je serais si sûre de mon fait
Que je rallierais des millions à mon panache véritable
Je soulèverais des foules
Je porterais sur mon épaule l'oiseau qui n'a pas peur du mot
Je porterais en avant la parole qui jaillit comme d'un volcan
Éprouvée par la terrible chaleur
Chauffée à blanc
Incorruptible et sincère
La parole de la pierre qui sait d'où elle vient
La parole du sous-sol qui a suffisamment bouilli
Pour savoir que sa vérité à lui
Peut envahir la terre
La recouvrir
En éteindre pour un siècle
Toute forme de vie
Et offrir après cela, magnanime
La possibilité
Que tout recommence
Avec pour objectif une plume de vérité sincère
Qui , trempée dans l'encre de sympathie
Effacerait toute les autres formes
De vérité
Carole Radureau (02/02/2016)
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Reunion 2004 1 » par Hugo de Paris, France — Flickr. Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons.
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Le plumier de l'anar-poésie - coco Magnanville
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