Ombres

Publié le 18 Février 2016

On nous a volé
Nos maisons
Nos métiers
Nos espoirs
Nos chemins
Nos vies.

Et où sont nos ombres ?

Il leur a fallu aussi.

Et où vont nos pas ?

Ils vont droit devant
Là où le trépas souvent
Nous attend, bras ouverts.

Et où sont nos noms ?

Il nous les ont pris.

Pris, pris, pris,,,
Nos noms, ombres de nos prix
Ombres disparues un soir à mi-été
Quand les bombes sur nos têtes
Ont plu un orage imprévu.

Inconnu, incompris, inconscient
Le pari
Etait ardu
Evidemment
Mais nos vies, plus rien à perdre
Et on s’élance
Sans un cri
Mais nos vies, chair à misère
Tant pis
Là-bas c’est un horizon éclairé
Là-bas c’est la providence
Le paradis pour exilés.

On nous a volé
Jusqu’à nos ombres
On nous a volé
Jusqu’à notre existence
Avancer, avancer, avancer,,,
Sans but sans trébucher
Car la survie
Est un compte à régler
A régler par ceux qui allument
Des guerres et s’en mettent plein les poches
A régler par ceux qui vivent en lançant des bombes
A régler par les pays qui se sentent supérieurs
Car un troupeau de moutons
Leur donne un chèque un blanc
Pour tondre nos ombres
Les araser
Telles des cuillères
De poudre consumée.

Carole Radureau (17/02/2016)

Image nizar ali badr

Ombres

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #La pierre, #Migrants

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A
Poignant. Et au bout malheureusement, ce n'est ni la providence ni le paradis....
C
Je me suis inspirée pour cette évocation des mots qu'utilisaient les esclaves en Amérique qui prenaient la fuite avec le chemin de fer clandestin. Ce n'est évidemment pas ma pensée mais et de ce que j'entends chaque fois de la bouche des migrants, le lieu de destination est assez idéalisé il me semble.