Bolivie : Les Chácobo

Publié le 27 Février 2016

Peuple de l’Amazonie bolivienne qui vit dans les départements de Beni, dans les provinces de Vaca Diez, Yacuma et Ballivián, le long des rios Yata, Benicito et arroyo Ivón.

Ils cohabitent dans la communauté d’Alto Ivón avec la petite communauté Pacahuara en voie d’extinction.

Autodésignation : No’iria = le peuple

Langue : chacobo une langue pano (panoane)

Population : 600 personnes

Un groupe vit en isolement volontaire.

 

Peuple présente autrefois au Pérou et au Brésil qui a été contacté la première fois en 1842 dans le département de Beni puis en 1882, le père Nicolas Armentio les rencontre sur le bord du rio Geneshuya.

Ils ne seront pas impliqués dans la récolte de caoutchouc qui a fait des ravages dans certains peuples de la forêt amazonienne, néanmoins, cela affectera leur habitat et ils décideront de partir dans un endroit reculé au bord du rio Benicito.

Des contacts sporadiques avec les colons leur apporteront des maladies inconnues qui décimèrent une partie de l’ethnie.

Depuis 1955 ils sont en contact avec les missionnaires évangélistes.

Tout d’abord ceux de l’Instituto Linguístico de Verano installés dans les environs de Puerto Limones qui les rassemblent dans deux centres qui plus tard deviendront une réserve indienne de 45.000 hectares.

Les Chacobo de la rivière Yata gardent leur indépendance.

Après le départ des missionnaires , ils tombent dans les mains des new tribes missions qui vont se charger de les acculturer et de les rendre dépendants.

A l’origine ils étaient nomades et se déplaçaient à la recherche de leur nourriture. Ils étaient dirigés par deux capitaines, les chamas.

Les groupes étaient soudés et maintenaient des relations d’échange y compris pour les mariages et de solidarité.

Les missionnaires prendront peu à peu la place des chefs pour servir de « médiateurs » avec la société dominante.

Autrefois ils chassaient au moins deux fois par semaine en groupes. Les oiseaux étaient piégés en imitant leurs cris.

Ils pêchaient également dans les rivières de leur territoire mais à présent, le poisson est devenu une denrée rare à proximité des villages.

Ils collectaient des fruits, cette activité a disparu au profit de la collecte de fruits cultivés (introduits par les missionnaires) : pamplemousses, oranges, citrons, ananas, mangues, papayes, goyaves et les bananes qui sont traditionnelles. Ils récoltent le miel , les noix du Brésil et les cœurs de palmier. Ces produits servent pour leur consommation, pour un savon fait maison et pour faire de l’huile.

Ils sont devenus agriculteurs, chaque famille possède un hectare de terre et une ferme. Les cultures sont celles du riz, du manioc, du maïs et des bananes.

On voit bien avec l’exemple de ce peuple comme les missionnaires toute obédience confondue font le jeu des colonisateurs en se permettant de venir modifier ainsi les coutumes traditionnelles de peuples nomades, les pousser à devenir sédentaires et cultivateurs et par là même dépendants.

C’est une grande richesse qu’on leur enlève, c’est même plus que leur religion car les coutumes ancestrales qui permettent la survie et la subsistance sur un territoire précis sont des données précieuses et irremplaçables.

A présent , si une partie de leurs cultures servent à leur subsistance, une autre partie sert de monnaie d’échange aux missionnaires pour régler une partie des produits de base de la communauté .

Malgré la forte et indéniable influence des missionnaires, ils ont réussi à préserver les éléments de leur culture traditionnelle comme la fête xoqui xoqui au cours de laquelle chacun danse et chante et ou l’on se sert d’une sorte de cornemuse traditionnelle.

Leur territoire nommé zone Chacobo –Pacahuara – est envahie par les pilleurs de ressources naturelles et les indiens ont bien du mal à défendre leur territoire.

hévéa brasiliensis

Par Franz Eugen Köhler, Köhler's Medizinal-Pflanzen — List of Koehler Images, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=255346

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Utilisation traditionnelle de l’hévéa brasiliensis

La récolte commerciale du karáma (caoutchouc) chez les Chacóbo débute après leur installation au bord de la rivière Ivó.. cette activité deviendra une des principales. Les « hommes antiques » étaient arrivés à la découverte du latex d’une façon fortuite selon les récits. Ils avaient observé que lorsque le pivert picorait le karáma, il coulait de son écorce un liquide blanc comme du lait qui s’accumulait au pied de l’arbre. Une fois coagulé et solidifié, cela formait une pâte qui, lorsqu’on l’allumait répandait une lumière. Cette utilisation est la plus traditionnelle et la plus répandue.

Il était utilisé également dans la fabrication d’un instrument de musique employé uniquement par les chamans lors des fêtes du maïs et de la yuca ainsi que lors du rite d’initiation des femmes. Des récits « mythes) font mention de l’utilisation du latex sous forme de balle lors d’un jeu où participaient hommes et femmes. La relation avec la mythologie est également très active.

Source : le travail du caoutchouc chez les chabo de Alto Ivón, Bolivie de Silvia Bolzano

Pueblos indigenas bvsp.org (esp)

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #indigènes et indiens, #Bolivie, #Chacóbo

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