Chansons reprises : Sensemayá - Canción para matar una culebra

Publié le 16 Janvier 2016

Poème du cubain Nicolas Guillen, mis en musique en 1938 par le compositeur Silvestre Revueltas.

Métaphore de poème symphonique pour lutter contre le néo-colonialisme que reprend Inti Illimani et Horacio Salinas au cours des années qui suivirent le coup d'état de pinochet, la culebra mortelle et fasciste du Chili.

Le serpent présenté dans l'oeuvre de Guillen est fidèle à la tradition africaine, donc symbole de puissance et de régénération. Il devient dans la chanson le symbole du mal comme dans la religion chrétienne, il doit être éliminé, sa tête devant être rompue proprement par un coup de hache.

Le mot Mayombe dans la résonance typiquement africaine peut rappeler le sifflement du serpent.

La culebra représente donc bien dans la chanson le néo-colonialisme trompeur, dévastateur, oppressant et raciste.

Chanson pour tuer une couleuvre

Mayombe—bombe—mayombé!
Mayombe—bombe—mayombé!
Mayombe—bombe—mayombé!

La couleuvre a les yeux en verre;
la couleuvre vient et s'emmêle dans un bâton;
avec ses yeux en verre, dans un bâton,
avec ses yeux en verre.

La couleuvre marche sans pattes;
la couleuvre se cache dans l'herbe;
en marchant elle se cache dans l'herbe,
en marchant sans pattes.

Mayombe—bombe—mayombé!
Mayombe—bombe—mayombé!
Mayombe—bombe—mayombé!

Tu lui donnes un coup avec la hache et elle meurt :
donne-lui déjà!
Ne lui donne pas avec le pied, elle te mord,
ne lui donne pas avec le pied, elle s'en va!

Sensemayá, la couleuvre,
sensemayá.
Sensemayá, avec ses yeux,
sensemayá.
Sensemayá, avec sa langue,
sensemayá.
Sensemayá, avec sa bouche,
sensemayá.

La couleuvre morte ne peut pas manger,
la couleuvre morte ne peut pas siffler,
elle ne peut pas marcher,
elle ne peut pas courir.
La couleuvre morte ne peut pas regarder,
la couleuvre morte ne peut pas boire,
elle ne peut pas respirer
elle ne peut pas mordre.

Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, la couleuvre …
Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, elle n'est pas bougé …
Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, la couleuvre …
Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, elle est morte.

Nicola Guillen traduction Carolita

Canto para matar a una culebra.

¡Mayombe—bombe—mayombé!
¡Mayombe—bombe—mayombé!
¡Mayombe—bombe—mayombé!

La culebra tiene los ojos de vidrio;
la culebra viene y se enreda en un palo;
con sus ojos de vidrio, en un palo,
con sus ojos de vidrio.

La culebra camina sin patas;
la culebra se esconde en la yerba;
caminando se esconde en la yerba,
caminando sin patas.

¡Mayombe—bombe—mayombé!
¡Mayombe—bombe—mayombé!
¡Mayombe—bombe—mayombé!

Tú le das con el hacha y se muere:
¡dale ya!
¡No le des con el pie, que te muerde,
no le des con el pie, que se va!

Sensemayá, la culebra,
sensemayá.
Sensemayá, con sus ojos,
sensemayá.
Sensemayá, con su lengua,
sensemayá.
Sensemayá, con su boca,
sensemayá.

La culebra muerta no puede comer,
la culebra muerta no puede silbar,
no puede caminar,
no puede correr.
La culebra muerta no puede mirar,
la culebra muerta no puede beber,
no puede respirar
no puede morder.

¡Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, la culebra…
¡Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, no se mueve…
¡Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, la culebra…
¡Mayombe—bombe—mayombé!
Sensemayá, se murió.

Tomado de West Indies Ltd., en Obra poética 1920-1972, La Habana, Instituto Cubano del Libro, 1972.

http://cvc.cervantes.es/literatura/escritores/guillen/poemas/poema_02.htm

Rédigé par caroleone

Publié dans #chansons reprises, #La poésie que j'aime

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