Partir

Publié le 14 Janvier 2016


Partir.
Où ?
Là où le soleil semble briller
Là où la guerre semble lettre morte
Là où la vie s’épanouit
Là où ne naissent pas les peines.

Partir.
(Bagages lourds de leur vide et de la profonde racine qui n’a pas pu venir).
Trouver refuge.
Où ?
De l’autre côté du mur
De l’autre côté de l’océan
De l’autre côté du bruit
De l’autre côté de la fureur.

Y a-t’il un ailleurs pour ceux qui fuient ?
Y a-t-il un monde meilleur pour les déracinés ?
Savent-ils, ces fous comme la patrie d’un coup
Prend une dimension hors norme
Et un désir de reconquête qui semble l’objectif à vivre ?

Une fleur sans sa terre mère
N’est pas une fleur complète
Un arbre sans le sédiment de son propos
Ne porte pas de beaux fruits
Ni de belles promesses d’espoir.

Partir.
Poids des souvenirs à jamais abandonnés.
Poids du passé qui n’a pas été fixé.
Poids de l’avenir en forme de grand vide.
Poids de la mort qui fait peser à chaque pas
Son grand et vide précipice comme pour nous inciter
A le connaître
De plus près.

Carole Radureau (07/01/2016)

Image de Nizar Ali Badr

Partir

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #La pierre

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A
Oui, terrible situation pour ces déracinés. Mais je veux espérer pour eux, comme pour tous ceux contraints à l'exode. La terre pour les gens de coeurs n'a pas de frontières, elle est à tout le monde, dans l'idéal. Alors j'attends le jour où chacun l'ayant compris, on ne parlera plus de racines...<br /> Beau poème, Caro, qui va si bien avec l'illustration.
C
C'est difficile de se projeter dans une sortie de crise pour tous les réfugiés politiques du monde auxquels viennent s'ajouter à présent les réfugiés climatiques. L'étau se resserre et on sait bien pourquoi, par contre que faire, ça c'est autre chose. Ecrire c'est facile mais ça ne règle rien.