Les quilombos
Publié le 23 Janvier 2016
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Communauté organisée d’esclaves ou de réfugiés au Brésil.
Du nom quilombo venant du kimbundu une langue bantoue d’Angola. En langue yoruba = abri.
Le mot désignait à la base les communautés regroupant les esclaves organisés mais à présent il désigne aussi bien les communautés que le lieu où elles vivent.
Dans les Guyanes et aux Antilles, les esclaves en fuite ont trouvé refuge dans la forêt et ont refondé des sociétés qui reprenaient leurs savoirs traditionnels, ce sont les noirs-marrons ou cimarrons.
Au Brésil, ce sont les quilambolas qui offrirent l’alternative nécessaire à ceux qui ne voulaient pas subir, qui voulaient reconstruire sur les bases de leurs traditions encore présentes.
Vers 1530 arrivent les premiers esclaves qui seront de suite fragmentés par volonté de ne pas permettre de cohésion et d’émulation au sein des propriétés et éviter ainsi toute révolte. Le colonisateur est judicieux et sait se mettre dans les poches tout ce qui va dans son sens.
Les premiers quilombos selon les historiens remontent à 1600/1630. A l’origine, ils regroupent peu de personnes, avec peu de possibilités en raison de leur état de fatigue, de maladie et de dénutrition. Les esclaves noirs ont probablement (je pense pour ma part que c’est vrai) été aidés dans leur fuite par les indiens.
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[1], CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1390180
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Le quilombo de Los Palmares et Zumbi
Le plus célèbre quilombo, Los Palmares se forme à cette période-ci dans la région montagneuse du Nordeste. C’est le quilombo du chef Zumbi qui est le plus connu des résistants esclaves. Il est situé sur une bande de terre de 40 km de large sur 120 km de long parallèle à la côte se situant entre les villes de Recife et d’Alagoas do Sul. La majorité des noirs qui composaient le quilombo Los palmares venaient d’Angola. Certains étaient métissés, il y avait aussi des indiens et des blancs déserteurs ou des paysans sans terres. Les quilombolas étaient regroupés en villages dont le plus grand était fortifié (Macaco).
Au milieu du XVIIe siècle, le quilombo de Palmares comptait plusieurs villages parmi lesquels :
Macaco - Dans la Serra da Barriga, 8000 habitants
Amaro - au Nord-Ouest de Serinhaém, 5000 habitants
Sucupira - à 80 km. de Macaco
Zumbi - au Nord-Ouest de Porto Calvo
Osenga - a 20 Km. de Macaco.
A cette époque, la population totale de Palmares, aurait atteint 20 000 habitants, soit 15 % de la population brésilienne.
Dans le Quilombo, la préservation d'une identité africaine constituait avec les coutumes, le ciment communautaire qui incitait au marronage d'innombrables esclaves des sucreries et plantations environnantes.
Zumbi sera tué lors du massacre de 1695 qui met fin à l’existence de ce quilombo. Son nom reste à jamais gravé dans la mémoire des luttes des noirs et des opprimés.
Des milliers de quilombos vont voir le jour dans le pays. Ils seront combattus, devront résister et certains arriveront à s’insérer dans le contexte social et économique de leur région.
La vie dans les quilombos était difficile, regroupant des personnes marginalisés, analphabètes mais avec en commun une culture vivante et forte.
[1], CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3253992
La constitution brésilienne du 5 octobre 1988 reconnaît les territoires des quilombos mais il faut bien admettre que seuls 5% d’entre eux ont été obtenus.
Une organisation existe pour défendre les droits des quilombos, il s’agit de la CONAQ.
Les quilombos regrouperaient entre 1.5 et 2 millions de membres avec leurs propres croyances africaines, leur culture créative dont l’une d’elle a donné la capoiera, leurs savoirs-faires originaux, une mise en valeur de l’artisanat et une gestion durable des ressources forestières.
Ils restent malgré tout marginalisés avec un niveau de vie très bas.
Le problème rencontré comme pour les populations indigènes du Brésil est lié à la démarcation des territoires qui se heurte à la mise en application de la constitution. Ce sont, là encore, les oligarchies rurales et politiques qui font leur loi. Ceux-ci ont des intérêts à ne pas perdre avec entre autre l’agriculture intensive et la monoculture de canne à grande échelle pour fournir l’éthanol et ils n’ont pas envie de voir disparaître des terres pourtant qui appartiennent de base aux communautés.
Les quilombolas doivent alors se battre soutenus par des organisations de la société civile et parfois il y a des victoires à la clé comme cela à été le cas à Marambaia qui a obtenu en janvier 2010 une décision en sa faveur.
En 2006, il y avait 2146 zones recensées comme étant rémanentes de quilombos. 659 communautés avaient constitué un dossier pour faire valoir leurs droits, 67 ayant reçu un titre de propriété (10% des demandes).
Les territoires des quilombos ont une autonomie relative garantie par la loi, cette autonomie est soucieuse de conserver ses particularités structurantes.
Les surfaces que sont en droit d’obtenir les quilombos sont de 30 millions d’hectares. Sur 3000 communautés quilombolas, 11 ont un titre public en 2010, 44 sont menacées d’expropriation et d’explusion, 3 ont reçu des titres de propriété en 2011.
Adelano Lázaro - Obra do próprio, Domínio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15344404">Por Adelano Lázaro - Obra do próprio, Domínio público, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15344404
Un cas en particulier, le quilombo de Kalunga
Situé dans l’état de Goias.
C’est un des quilombos les plus emblématiques qui a une histoire particulière car c’est une communauté qui a vécu en quasi-autarcie pendant presque deux siècles, avec des contacts sporadiques avec des commerçants des villes voisines. Il est « découvert » scientifiquement parlant en 1982. Il a une population importante, 7000 habitants. Les terres réclamées sont de l’ordre de 250.000 hectares.
En 1995, la fondation Palmares a émis un titre de propriété sur le territoire de Kalunga pour une zone couvrant environ 237.000 hectares, le déclarant par ailleurs zone historique et patrimoine culturel. Mais malgré tout, 50 fazendas occupent toujours les terres les plus fertiles comme il se doit. Les propriétaires des fazendas ne devant pas être indemnisés et étant sensés partir des terres ce sont mis à harceler les kalungeiros, leur interdisant de cultiver et de faire paître leurs bêtes sur des terres qu’ils jugent à eux. Les kalungeiros vivent donc dans la misère, la famine et sont devenus des parias sur leurs propres terres, sans parler des menaces de mort des fazendeiros.
Sources : peuples solidaires.org, risal infos, brasilpassion.com,uhem mesut.com
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Histoire de l'esclavage : ZUMBI et le Quilombo dos Palmares
Histoire de la traite des noirs. L'épisode de Zumbi et le quilombo dos Palmares et sans conteste la révolte d'esclave la plus emblématique dans le Brésil esclavagiste. C'est un épisode peu con...
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Brésil : Le cercle de capoeira - coco Magnanville
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