L’arbre qui voit
Publié le 24 Janvier 2016
Koecherbaum PICT0042 » par Winfried Bruenken (Amrum) — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 2.5 via Wikimedia Commons.
Note sucrée au parfum de jasmin
Etoile de miel et d’acier tombée un soir
Sur la dune orange de la compréhension
Oiseau de bois qui dirige son vol vers la pomme amoureuse
Vague ondulant sous la caresse de l’accordéon solitaire
Vague de sable oppressée par l’insistance du vent.
Silence.
Pourquoi envahis-tu mon espace et ferme les oreilles de mon cœur
Et puis le chemin dessiné par mes yeux écarquillés ?
Silence.
Je suis arbre bien enraciné dans l’humus des profondeurs
Je rêve de sucre
Je rêve d’abandonner mon socle et de courir après mes feuilles
Que le vent voleur m’a dérobée
L’arrêter
Le prendre dans mes branches
En faire une guirlande bruissante et volubile.
Courir après le chat noir
Qui a perdu le sens de son propos
Lui glisser entre les pattes un cœur en duo
Et deux mille pensées de ronrons jamais encore testées.
M’asseoir sous ma fraîcheur bien étudiée
Tester ma sagesse et la temporalité de ma portée d’ombre
Ecouter la poésie la glisser dans ma substance
Entre la veine créative et la veine intemporelle
Entre la sève de vie et la sève d’espoir
Entre le cœur ivoire et le cœur de la pierre tendre qui un jour
Prit la main de ma racine-mère
Pour l’emmener loin de son trajet
Là où les arbres ne sont pas simples objets
Posés sur un sol trop bien préparé.
Carole Radureau (19/01/2016)
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