Guerre

Publié le 18 Janvier 2016

Barricade.
Tu n’étais pas assez haute :
La mort est passée.
Elle a figé une vie
Lui a pris son étincelle.

Fusil.
Tu n’étais pas assez rapide.
Une balle perdue
Et la vie s’est tue
Comme un bâillon sur une bouche
Comme un cri qui avait perdu son chemin.

Mur.
Pourquoi n’es-tu pas transparence ?
Pourquoi n’es-tu pas invincible
Absorbeur de balles et de maux
Eponge pour boire toutes leurs misères
Infligées ?

Mort.
Voilà que tu es mort dans mes bras
Et j’avais oublié de te dire des choses.
La vie a passé si vite
La guerre nous a empêchés de penser
De vivre avec des mots à nous
D’espérer un jour s’asseoir à une table
De convives
Sans haine sans peur sans fardeau.
Voilà que tu es mort
Et moi j’attends de te rejoindre
Mais pas avant d’avoir vengé
Ta mort et puis
Celle des autres.

Guerre.
Injuste est ton existence.
Incompréhensible comme le mot qui te compose.
Tu es toujours forte que d’un côté
Tu sèmes des morts comme moi les graines pour les poules
Tu existes et personne encore n’a réussi à te faire disparaître.
Tu nourris toujours les puissants
Tu nourris toujours les terreurs
Tu nourris toujours les peurs et les différences suffisent à te déclencher.

Guerre.
Je souhaite ta mort plus que tout.
Mort à la guerre, vie à l’amour !
Assez de temps perdu assez de vies fauchées !
Assez de sang qui irrigue les caniveaux de son rouge coquelicot.
Mort à la guerre, vie à la vie !
Un simple mot et tout est effacé.

Carole Radureau (07/01/2016)

Image de Nizar ali Badr

Guerre

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #La pierre

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A
Tes mots sont justes et terribles. Ta bannière que je trouve si belle va bien aussi avec ce poème très fort.
C
Ce sont des mots simples mais ils semblaient attendre d'être dits. La photo de la bannière a été prise l'année 2014 sur le plateau de Valensole dans le Var (entre champs de blé, lavandes et champs de fenouil).