Vidéo/Interview: projets miniers et territoire, rencontre avec Ydelso Hernández

Publié le 4 Décembre 2015

Le 21 mai dernier, le Collectif des Péruviens en France organisait à Paris un rassemblement en soutien aux manifestants de la Vallée de Tambo, au Pérou. Ceux-ci s’opposent depuis deux mois à la réalisation du projet minier Tía María près de leur terres. Ydelso Hernández Llamo, leader “campesino” de Cajamarca, explique l’importance du territoire pour les rondes paysannes et les dangers, sociaux et environnementaux, de ces mégaprojets miniers.

“Tía María”, c’est le nom d’un mégaprojet minier d’extraction de cuivre dans la province d’Islay, région d’Arequipa, au sud du Pérou. Ce mégaprojet mené par l’entrepriseSouthern Copper suscite, depuis son annonce en 2009, le rejet catégorique de la population. En 2011, de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les habitants de la Vallée de Tambo, coeur de la protestation, avaient coûté la vie de trois personnes. Aujourd’hui, même lieu, mêmes motifs, les manifestations se poursuivent dans la violence. Bilan, trois civils et un policier ont perdu la vie.

Rassemblement à Paris en soutien aux habitants de la Vallée de Tambo
Rassemblement à Paris, le 21 mai, en soutien aux habitants de la Vallée de Tambo. Photo: Camille Cordasco

Ce conflit qui secoue actuellement le Pérou n’est pas sans précédent. Ydelso Hernández Llamo, président de la Central Única Nacional de Rondas Campesinas del Perú (CUNARC), est originaire de Cajamarca, une ville des hauts plateaux du Nord du Pérou. Depuis 2011, Cajamarca est le terrain de vives protestations contre le mégaprojet minier Conga qui impliquerait, notamment, la disparition de plusieurs lacs de haute montagne. Un conflit ayant causé la mort de cinq personnes et mené à la suspension du projet.

Dans cette interview, Ydelso Hernández Llamo explique que la protection de leur territoire est fondamentale pour les rondes paysannes car il en va non seulement de l’environnement mais surtout de leur vie et de leur identité culturelle.

“Défendre notre territoire, c’est défendre la vie, la terre, l’eau, notre identité culturelle et nos droits coutumiers”

Les rondes paysannes (“rondas campesinas“) ont été créées dans les années 1970 par les communautés paysannes elles-mêmes. La première naît d’ailleurs à Cajamarca. Il s’agit d’une forme d’organisation sociale et communale propre dont l’objectif est d’assurer, entre autres, la sécurité, la défense des terres, des droits et de l’identité culturelle de la communauté.

A Paris, plusieurs personnes se sont rassemblées au Trocadéro pour montrer leur solidarité avec les habitants de la Vallée de Tambo et de Cajamarca qui résistent aux projet Tía María et Conga. De la même manière, pour protester contre la criminalisation de la contestation de la part de l’Etat péruvien. Avec le soutien d’associations comme Idle No More Paris.

Rassemblement à Paris en soutien aux habitants de la Vallée de Tambo
Rassemblement à Paris, le 21 mai, en soutien aux habitants de la Vallée de Tambo. Photo: Cordasco
Quelques clés
  • campesino = paysan
  • criollo = à l’époque de la colonisation, terme faisant référence aux descendants des colons espagnols
  • latifundio = grande exploitation agricole issue de la colonisation.
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