Petit gentil
Publié le 7 Novembre 2015
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Des journées comme ça, de la gentillesse alors que par le monde le sang ne fait que couler et la haine se répandre....
Franchement ça prête à rire.
Mais moi ça me botte la gentillesse parce que ça semble tellement ramer contre-courant.
Et puis aujourd'hui c'est un 13 alors, c'est un signe comme quoi la gentillesse ça porte en soit un message à faire passer.
En tout cas, moi j'ai toujours pensé que ceux qui disent qu'être gentil c'est être con, sont des çons et qu'ils doivent être bien seuls avec leur çonnerie.
Et je les plains....
Evidemment, chuis trop gentille !!
Petit gentil
Avait toujours au fond du cœur
Un sourire
Epanoui.
Il tendait aux passants
Ses pétales blancs et ardents
Il saupoudrait tous les matins
Son réceptacle de poudre de jasmin.
Petit gentil
Avait toujours dans sa poche
Un bonbon, une ficelle, un mouchoir
Pour les offrir à qui
En avait besoin.
Quand un enfant tombait
Dans la cour
Petit gentil le secourait
Et d’un sourire pansait
Sa petite blessure, son petit coup.
Il savait toujours faire les lacets
Moucher les nez
Trouver une main perdue à la recherche
D’une branche solide
Il savait toujours être là
Avec grandeur
Tant de grandeur que sa petite taille
Parfois
Ne pouvait le supporter.
Petit gentil
C’était le soir un repas terminé
Dans la niche du chien
Un café servi sans qu’on le demande
Un regard tendre un geste encourageant
Une épaule toujours prête
Pour y recueillir les têtes
Des bras doux et chauds
Pour enserrer des bonheurs à la dérive.
Il n’avait pas de nom
Il pouvait être n’importe qui
Un passant dans la rue
Un frère
Une grand-mère
Un écureuil
Une anémone ou une rose évoluée.
Il était gentil
Parce qu’à sa naissance les étoiles
Avaient pleuré des larmes d’argent
Et saupoudré son berceau
Des cailloux de la gentillesse.
Etre gentil ne rendait pas célèbre
Ne rendait pas heureux
Ni même riche ni même connu
C’était un petit quelque chose
Comme une lueur quotidienne
Parfois inattendue qui pointait
Comme un oiseau accéléré.
Etre gentil
Ça ne payait pas de mine
C’était gratuit
C’était aimant
Et pour certain c’était ringard
Et démodé
C’était nul et alambiqué
Pourtant
Tous ceux qui un jour avaient reçu
Un mouchoir, un bonbon, un caillou
Un sourire, deux bras, une caresse
Une main serrée sur un cœur vert prairie
Savaient quel cadeau le gentil
Avait offert.
Un jour ou l’autre
La petite graine de la gentillesse
Germerait au fond d’un cœur
Comme une goutte d’eau fait pousser le cactus
De la providence
Au fond du canyon de l’intolérance.
Et le petit gentil serait heureux
Sachant la graine germée poussée
Et même si une seule d’entre elle
La force de s’élever elle trouvait en son support
Le jeu en valait la chandelle
Et la petite tasse de café
Jamais au grand jamais
Pendant des siècles
Ne refroidirait.
Carole Radureau (13/11/2015)