Je ne suis que le vent

Publié le 1 Novembre 2015

Je ne suis que le vent
Qui tourne et puis qui vire
Je ne suis que le temps
Qui cherche son aimant

Je ne suis que la pluie
Qui tombe qui pleure qui bruine
Je ne suis que l’ennui
Qui s’efface et qui prime

Je ne suis que l’oiseau
Qui sur sa proie dîne
Je ne suis que la peau
Soudaine et si câline

Je ne suis que l’orage
Qui s’exclame à tue-tête
Je ne suis qu’un mirage
Sur les cœurs sur les miettes

Je ne suis que le vent
Dans mon sillon, un grillon
Frappe ses élytres d’une cymbale
Stricte.

Je ne suis que la pluie
Qui cogne sur les vitres
Elle a peur du dehors
Aussi sombre que la mort

Je ne suis que l’oiseau
Petit et volubile
De fleur en fleur il satisfait
Son besogneux ouvrage

Je ne suis que l’orage
Qui trouble le nectar
Puise dans l’air du vent
Le souffle d’un corsage
Le glisse sur le grillon
Qui dans un bruit sifflant
Chante la chanson ultime
Du douloureux printemps

Je ne suis qu’éphémère
Trompeuse de latitude
Trotte-menu qui s’affaire
Dans un terrier profond.

Je ne suis que luciole
Bercée par les courants
Trompée par les nuages
Qui dessinent des troupeaux.

Je ne suis qu’étoile
Qui oublie de filer
Car jamais
Elle ne veut se presser
Elle accroche à son front
Des mystérieuses lettres
Symboles d’un morse fécond
D’une phrase sans emphase
Celle que le poète un jour
Avait voulu pêcher.

Carole Radureau (25/10/2015)

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
De tout petits rien qui assemblés forme l'univers et une partie de notre belle planète. Magnifique et en rimes, bravo Caro!
C
Merci à toi, tu vois parfois ça sort ainsi, très fluide avec une chanson dans la tête qui rythme les mots. Mais ce n'est pas toujours comme cela que ça se passe. Le vent est une muse qui libère les pensées et les ouvrent toujours sur d'autres thèmes. Et pourtant, si j'aime le vent-muse, je ne l'aime pas pour de vrai. J'en ai un mauvais souvenir d'internat à Dieppe, bled où gîte le vent.