La rosée a épousé le sable du désert
Publié le 4 Octobre 2015
La rosée a épousé le sable du désert
Elle en a fait une nef de coton
Pour y bercer le cœur des éphémères
En faire une armée de papillons.
Sur le vaisseau qui flotte dans les dunes
Une oasis vertement incomprise
Diffuse au ciel grisonnant la plume
Qui décrit si bien la valeur de ta mise.
Donne-moi même cent grammes de tes mots
Qu'ils hissent sur ma poésie l'étendard de la figue
Qui a fait l'amour avec un petit halo
Dissimulé dans le sel d'une digue.
Tes mots ont puisé dans la mamelle du désert
Une fibre essentielle. Une tonne de beauté
Je lis avec sur les lèvres un bouquet de primevères
Leurs étamines tendrement hébétées.
Comment fais-tu pour être aussi riche
Ta créativité porte le nom d'une femme
Qui chaque jour te nourris telle la biche
A chacun de ses seins, te fais téter sa flamme.
Donne-moi ne serais-ce qu'une infime ligne
Je la coucherais sous ma chevelure amusée
J'en tisserais son lait, je le coifferais de signes
Le matin se lèvera sur une poésie de papier.
Donne-moi ne serais-ce que le ton dynamique
Celui-ci qui écris sur mes lèvres la pièce de ton théâtre
J'y réfléchirais à deux fois avant de me faire musique
Avant d'être désert de figue, figurine de plâtre.
La rosée a épousé la robe d'un mirage
Elle a entendu l'avion qui frôle jusqu'à ton rêve
Découpée dans la chair d'un jasmin d'orage
Coule entre mes doigts ta poésie trop brève.
A Mahmoud Darwich
Carole Radureau (04/10/2015)
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