La rosée a épousé le sable du désert

Publié le 4 Octobre 2015

La rosée a épousé le sable du désert
Elle en a fait une nef de coton
Pour y bercer le cœur des éphémères
En faire une armée de papillons.

Sur le vaisseau qui flotte dans les dunes
Une oasis vertement incomprise
Diffuse au ciel grisonnant la plume
Qui décrit si bien la valeur de ta mise.

Donne-moi même cent grammes de tes mots
Qu'ils hissent sur ma poésie l'étendard de la figue
Qui a fait l'amour avec un petit halo
Dissimulé dans le sel d'une digue.

Tes mots ont puisé dans la mamelle du désert
Une fibre essentielle. Une tonne de beauté
Je lis avec sur les lèvres un bouquet de primevères
Leurs étamines tendrement hébétées.

Comment fais-tu pour être aussi riche
Ta créativité porte le nom d'une femme
Qui chaque jour te nourris telle la biche
A chacun de ses seins, te fais téter sa flamme.

Donne-moi ne serais-ce qu'une infime ligne
Je la coucherais sous ma chevelure amusée
J'en tisserais son lait, je le coifferais de signes
Le matin se lèvera sur une poésie de papier.

Donne-moi ne serais-ce que le ton dynamique
Celui-ci qui écris sur mes lèvres la pièce de ton théâtre
J'y réfléchirais à deux fois avant de me faire musique
Avant d'être désert de figue, figurine de plâtre.

La rosée a épousé la robe d'un mirage
Elle a entendu l'avion qui frôle jusqu'à ton rêve
Découpée dans la chair d'un jasmin d'orage
Coule entre mes doigts ta poésie trop brève.

A Mahmoud Darwich


Carole Radureau (04/10/2015)

http://Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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A
Surréaliste et d'une grande beauté. Tu es très en forme en ce moment! Bravo aussi pour le choix musical, je connaissais et j'aime beaucoup.
C
J'ai bien fait de me lever cette nuit pour écrire, j'avais le début mais je ne sais jamais comment ça va s'écrire. C'est quand je lis Darwich, ça presse le citron de la muse et ça fait sortir ceci. Sans rire, moi qui suit introvertie, j'aurais presque envie un jour de monter sur scène pour lire Darwich comme je le lis dans ma tête, avec force et conviction et avec le ton, ce qui me manque toujours quand je lis mes trucs à moi, lamentablement. Hier soir, j'en ai écris un autre avant de m'endormir, complètement à l'opposé de celui-ci. Il faut prendre les choses comme elles viennent car rien n'est acquis comme tu le sais, je pense.