La pierre m’a dit

Publié le 7 Octobre 2015

La pierre
Parce qu’elle parle
A chuchoté tout bas
Aux oreillettes de mon cœur à l’écoute
Des confidences
De pierre.

J’ai entendu
Battre le petit ru de son sang
Qui chavire et parfois s’emballe
Quand les choses
Vont à moitié.

Entendre le cœur de la pierre
Ce n’est pas donné à tout le monde.
Il faut trouver la pierre-écho
Celle qui nous est destinée
Pour se faire.

Dans ma pierre-écho
Le vent souffle une chanson triste
Une chanson d’entre-deux pierres
Une balade pour les non-lendemains.

Le son des cymbales
Pioche dans le mica du futur
Un éclatement sourd et sûr
Qui veut dire : Attention !

La flûte du feldspath
A beau jouer à l’unisson
Son air est faussé par le quotidien
Un air mauvais baigne la mer des attentes
Incomprises.

Le quartz a le mérite de jouer de sa harpe
Minérale
En sort une litanie
Rivalisant
Avec celle des tempêtes
Qui trompent dans leur destination
Les petits frères de l’Arctique
Sur les plages
Les font échouer par milliers.

La pierre m’a confié son murmure de connaisseuse.
Elle aimerait être baume au cœur
Afin que son écho
Fasse bondir le mien comme un cabri printanier.
Elle aimerait être dose infinitésimale de tendresse
Se diluant dans les alvéoles de caresses
Tel un voile de douce soie.
Elle aimerait dire de son vocabulaire granitique
Que la fin n’est pas toujours une sinécure
Qu’il faut de l’énergie pour avancer sur le chemin
Que la résignation n’a jamais rien de bon
Et que seule la force d’âme
Irrigue les pensées d’un gramme de pierre conséquente
D’un gramme de générosité habillée de l’envie d’y croire.

Carole Radureau (16/09/2015)

La pierre m’a dit

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes, #La pierre

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H
Distraite, elle s'assit à même l'écorce nue et rugueuse d'un chêne. Debout, il lui fit, non sans quelques réticences, la première confidence : <br /> - Ce soir-là, il y a longtemps, l'orage était dans l'air. Je maudissais les rafales de vent qui troublaient les voluptueuses formes des nuages, auxquels le soleil descendant dans sa gaine de montagnes donnait la couleur de chair, lorsque d'un flanc vaporeux sortit l'interminable fil des grues se dirigeant vers les ombres du Nord. A cet instant-là, je crus connaître la grande migration : la terrifiante aile, assoiffée des lointains, me poussa au milieu du corps et, pris de frayeur, j'y apposai la ligne de vie et la ligne de cœur ainsi.<br /> En lui prenant la main, il fit de ses doigts un anneau de tendresse. Elle sentit avec chaque fuseau l'inépuisable richesse du corail vif et s'égara tellement qu'elle entendit à peine ce qu'il ajouta :<br /> - Il y a aussi le palais rose, inaccessible presque, derrière tes dents. <br /> <br /> Bisous
C
De tout ce que je sais<br /> Et que tu sais que je sais.....<br /> <br /> "Dans le granit du rêve, les méridiens du corps deviennent les rênes du temps".<br /> <br /> Bisouxx Serge-Hobo
A
Un poème qui rend un peu d'espoir, il y en a bien besoin. Je vais essayer commetoi d'écouter ce que dit la pierre, mais je ne vais peut-être pas si bien écouter que toi...
C
Oui, tu devrais essayer : les pierres parlent. Du moins, certaines car je crois que l'on a des atomes crochus avec certaines d'entre elles. Je veux dire de par leur composition, car par exemple, j'ai fais l'expérience avec mes pierres de calcaire que j'ai ramenées du sud, région que j'aime beaucoup, et le calcaire ne vibre pas du tout. C'est le granite qui me parle vraiment le plus dans les roches volcaniques et rustiques. Pour les précieuses, comme je n'en ai pas, je ne peux pas tester par exemple mes pierres fétiches l'obsidienne et l'opale. Bien que j'ai vu de l'obsidienne en Italie et ça m'avait laissé ce souvenir très sensuel comme je l'ai avec le granite. Cette sensation de sentir son coeur en écho dans la pierre quand on la serre. Mais, parfois je me demande aussi s'il n'y a pas des moments précis pour cela. Je dois être toc-toc.