L’oiseau de nuit
Publié le 23 Octobre 2015
Il a étiré sur le monde
La couverture sombre de la nuit
Sans un bruit il fait sa ronde
Sans un murmure il scrute nos vies
Son œil est vif, il a la couleur
Du cœur d’une fleur encore pure
Dans le silence de la mort
Immobile, il scrute la pensée qu’il épure
Dans son vol se conjuguent la force et l’air
Suivant les courants il se laisse porter
Nef au plumage d’acier aux tons de lumière
Il aime se savoir seul. Le noir si bien lui sied
Il a recouvert l’éternité
D’un voile aussi profond que les abysses
Dans les maisons le rêve naît
Tout frais sorti de ses prémices
L’oiseau de la nuit est le compagnon
Muse des poètes il sème ses graines fertiles
Saupoudre de fibre l’humeur les sillons
Sa mochila remplie d’un pollen de mots subtils
Vagues d’insomnies qui rapprochent de l’infini
Les absents sont les héros de la précarité de l’ombre
Leur silhouette dessine dans la mémoire ravie
Une fenêtre si brève que le temps de l’ouvrir sombre
Dans la lumière vive du lendemain qui ne songe qu’à marcher.
…*****….
La trotteuse des âmes ponctue l’énergie salvatrice
Elle est un pont entre la réalité et l’éloignement
Dans sa course elle saute les moutons
Renverse les océans
Brise les barrières du corail de la réalité
Elle semble dicter un texte sans ponctuation
Allant vite pour ne pas oublier sa trame
Dans sa course elle rapproche les montagnes
Fait se poser sur la branche de la douceur
L’oiseau de la nuit qui porte dans son sac
Un message fou et tendre
Ce que l’oiseau ne dit pas
La trotteuse le suggère
S’il existe un faux-pas
Elle ne peut le faire
Ce que l’oiseau de la nuit tait
Elle l’entend dans la bouche de son cœur
Prend son mot perdu
L’accroche à ses oreilles
Le glisse sur sa bouche
Telle une groseille
Son goût est un écho
Son propos,
Un rayon de miel.
Carole Radureau (22/10/2015)