Sur la mer . Ithaque

Publié le 17 Septembre 2015

Nous interrogeons le grand marin accoudé au bastingage
Au sujet de la pierre vaste et sèche
Qui élève son souci de cyprès au-dessus de la mer.
Ithaque est son nom. Nous aimerions savoir
Où vécu l'astucieux, où il fit
Brûler le flanc gras des vaches, où
Il bandait son arc pour faire sauter le bois,
Pour veiller sur celle qui tient éveillé le lin.
Tout cela arraché des yeux avec terre et papier.
Mais le marin qui revient de loin,
Enlevé de sa table de pain rassis ;
Qui a vu La Havane un après-midi,
Et le Japon encore violet, quarante jours après son
tremblement de terre,
A bord du bateau nous dit :
Ulysse est mort.
Et pendant ce temps,
Les émigrants continuent de monter comme des chevaux.

(tiré de Aquellas poesias - 1955/1958)

Roberto Fernandez Retamar,Circonstances de la poésie

Mots-clés :

migrants, pierre vaste et sèche, souci de cyprès.

Rédigé par caroleone

Publié dans #La poésie que j'aime, #Migrants

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