La tension monte au Brésil : un Guarani assassiné par des hommes de main armés

Publié le 4 Septembre 2015

Un leader guarani a été tué par balle dans le centre-ouest du Brésil, une semaine après que sa communauté ait réoccupé une partie de leur territoire ancestral. Encerclée par des hommes de main armés, les membres de la communauté avaient averti qu’ils risquaient d’être assassinés.

Semião Vilhalva a été tué samedi dernier lorsque des hommes armés à la solde des éleveurs ont attaqué la communauté de Nanderu Marangatu. Selon nos sources, des agents gouvernementaux étaient présents.

Un enfant d’un an a été atteint à la tête par une balle en caoutchouc, et d’autres personnes auraient été blessées.

Le territoire ancestral de la communauté est occupé par un ranch dont le propriétaire, Roseli Silva, est le leader d’un syndicat d’éleveurs incitant la violence contre les Indiens pour les tenir éloignés de leurs terres.

Les Guarani ont affirmé que l’attaque de samedi avait été coordonnée par Silva suite à une réunion lors de laquelle des éleveurs et des hommes politiques avaient débattu de la manière dont ils pourraient contrer la réoccupation des terres guarani.

L’association guarani Aty Guasu a déclaré : ‘Ces éleveurs et ces hommes politiques incitent à la haine, à la violence et à l’assassinat du peuple guarani. Ils sont cruels et doivent être condamnés!’

La plupart des terres guarani leur ont été spoliées il y a des décennies. Selon la constitution brésilienne, le Brésil aurait dû démarquer les territoires indigènes et les leur restituer pour leur usage exclusif avant 1993, or la majorité des terres guarani sont toujours entre les mains des éleveurs.

La tension monte au Brésil : un Guarani assassiné par des hommes de main armés

Suite au vol de leurs terres, de nombreux Guarani sont forcés de vivre dans des réserves surpeuplées ou dans des abris de fortune en bord de route.

© Paul Patrick Borhaug/Survival

La plupart des Guarani sont forcés de vivre dans des réserves surpeuplées ou des abris de fortune en bord de route où malnutrition, maladies et suicides augmentent dangereusement.

Le mois dernier, les Nations Unies ont appelé le gouvernement brésilien à agir de toute urgence pour les Guarani et à mettre fin à la campagne de terreur menée par les éleveurs, or les autorités n’ont toujours pas pris de mesure pour assurer la protection des Guarani.

Les éleveurs essaient également d’empêcher les Guarani d’enterrer Semião sur leur territoire ancestral. Les Indiens demandent au gouvernement de les protéger afin qu’ils puissent l’enterrer et d’empêcher que d’autres meurtres ne soient commis.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Le fait que les Guarani étaient conscients que la réoccupation de leur territoire pourrait provoquer d’autres assassinats est particulièrement déchirant. Les membres de la communauté de Semião ne se sont pas laissés décourager bien que les éleveurs aient menacé de les assassiner et bien que de nombreux meurtres aient déjà été perpétrés. Pourquoi cette détermination? Tout simplement parce que le territoire qu’ils réoccupent leur appartient. Le Brésil l’a reconnu il y a des années, mais il est trop redevable aux lobbys pour tenir sa promesse et restituer cette terre aux Indiens. Tant qu’il ne respectera pas cette promesse, d’autres innocents mourront.’

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #indigènes et indiens, #Répression, #Guaranis

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article