12 septembre 1977, Assassinat de Steve Biko

collage Mustapha Boutadjine

La mémoire au service des luttes

Il y a 38 ans, le 12 septembre 1977, Stephen Bantu Biko, dit Steve Biko était assassiné à l'âge de 31 ans. Biko commence son activité politique dans le syndicalisme étudiant. Il se rend compte rapidement que les syndicats étudiants ne s'opposent pas radicalement à l’apartheid et qu'ils sont dominés par les étudiants blancs. Il crée alors un syndicat d'étudiants noirs : la South African Students Organisation (SASO). Biko en devient le premier président. Il est ensuite un des principaux animateurs du mouvement de la "Conscience noire". Pour eux, la « libération psychologique » doit précéder la « libération physique » : les Noirs ne peuvent se libérer politiquement de l’apartheid que s’ils cessent de se sentir inférieurs aux blancs. L'idée que les Noirs puissent ainsi déterminer leur propre destinée et le principe de la fierté de la conscience noire eurent un grand retentissement alors que les lois d'apartheid étaient à l'apogée de leur mise en œuvre.
Biko et le mouvement de la conscience noire appellent également aux boycott de tous les leaders noirs collaborant avec le gouvernement raciste. Il est arrêté en 1973 sous l'accusation de terrorisme. Il est ensuite banni et assigné à résidence pour l'empêcher de tenir des discours en public. Arrêté une nouvelle fois le 18 août 1977, il est assassiné en prison après avoir été torturé. Il demeure dans la mémoire populaire un symbole de la résistance à l'oppression.

Source : FUIQP via fb

Steve et ses amis secouent le géant noir endormi
Pour le sortir de son engourdissement
Ils le somment de se mettre debout
Le forcent à se dresser de toute sa hauteur
Face à ceux qui veulent le maintenir couché
[…]
Le 18 août de l’année 1977
Il est arrêté
En compagnie de son ami Peter Jones
À un barrage de police, près de Grahamstown
Dans l’Est de la province du Cap
Sa mort est programmée
Emprisonné en pleine santé, à l’âge de trente ans
Il est découvert mort, vingt et un jours plus tard
Défiguré, les traits altérés
Les paupières tuméfiées
Quand il est retiré de la chambre froide
Où les médecins légistes l’avait placé
Steve n’est plus qu’une grossière caricature d’être humain
[…]
De profundis
Oui, des profondeurs, Steve Biko crie
Et réclame non pas vengeance, mais justice
Justice pour tous les Noirs de la terre
Justice
Exigent ses tempes enfoncées
Ses oreilles mutilées
Ses pommettes fracassées -

Jean Métellus extrait tiré du livre Voix nègres, voix rebelles, voix fraternelles