Dimanche 5 juillet : Léger avantage pour le NON en Grèce
Publié le 29 Juin 2015
Suite aux débats parlementaires d'hier à Athènes, les positions des principaux partis politiques sont à peu près claires.
La grande surprise vient surtout de la posture du second parti communiste grec, le KKE, c’est-à-dire celui des deux qui n’a pas intégré les unions successives jusqu’à SYRIZA et qui pèse aujourd'hui entre 5 et 6% des voix. En effet, alors qu’il a toujours été contre l’euro, il a décidé d’appeler à l’abstention pour le 5 juillet. Cependant, on peut encore espérer que sa base le bouscule un peu dans son mot d’ordre d'ici dimanche, ou encore qu'une partie de ses sympathisants aillent voter NON sans se trop soucier de la tactique de l'appareil politique, plutôt motivé par ses différents avec SYRIZA que par l'opportunité historique d'ouvrir un processus sans précédent en Europe.
Une abstention qui sera en partie compensée par l’intérêt de pas mal de militants et sympathisants libertaires pour ce vote non électif. Justement parce qu’il s’agit uniquement d’un référendum et qu’il est décisif, une proportion substantielle des abstentionnistes convaincus, notamment anarchistes, antiautoritaires et autogestionnaires, très influents en Grèce, vont apparemment se déplacer pour voter NON, au vu des premiers retours dont je dispose.
Dans le champ électoral, voici les principales forces politiques en présence (avec, entre parenthèses, le score aux élections du 25 janvier dernier) et leur position au vu de ce que j’ai pu lire ou entendre hier :
- SYRIZA (36%) : NON
- Droite/Nouvelle démocratie (28%) : OUI
- Néo-nazis/Aube dorée (6%) : NON
- Centristes/To potami (6%) : OUI
- Parti Socialiste/PASOK (5%) : OUI
- Parti Communiste non allié/KKE (5%) : ABSTENTION (la grosse surprise)
- Grecs indépendants souverainistes/ANEL (4%) : NON
- Mouvement social-démocrate (2,5%) : OUI
- Socialistes révolutionnaires/ANTARSYA (1%) : NON
Total champ électoral (à la louche) :
NON : 47%
OUI : 41,5%
Plus quelques libertaires et abstentionnistes convaincus (à vue de nez) qui vont voter NON.
Mais relativisons cependant : tout cela n’est qu’une série d’additions sur un écran. Car il s'agit d'un référendum sur une question aux conséquences cruciales. Pour l’essentiel, ce qui va être déterminant en réalité, c’est :
- le débat durant la semaine, un peu partout et d'ores-et-déjà intense ;
- le bras-de-fer médiatique, entre des médias complètement antagonistes ;
- la sensation de liberté et d’autodétermination (comparaisons avec une colonie ou un protectorat s’émancipant) ;
- le bank run lundi, le défaut mardi et les attaques qui vont suivre ;
- les contre-attaques techniques, diplomatiques et, parfois, ironiques ;
- les peurs, les rumeurs, les paniques ;
- la propagande internationale pro OUI qui va jouer sur l’isolement et la récession ;
- la solidarité internationale pro NON qui va souligner que tout ça n’est qu’un pas-de-côté, qu'il est crucial et que l’intérêt est commun.
Bref, si de votre côté, vous arrivez à rendre visible et/ou audible votre soutien, à pousser vous aussi avec nous, le point de basculement sera probablement atteint, malgré le rouleau-compresseur du camp des bourreaux.
Encore une chaude semaine en perspective. La plus chaude de toutes.
Yannis Youlountas
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